Les indications sont proposées comme pour tous les vaccins en France, par la Haute Autorité de Santé (HAS) et validées par le ministère chargé de la santé. La stratégie vaccinale contre la Covid-19 est décrite sur le site du ministère chargé de la santé et de la prévention, qui a mis également en ligne un guide à l’usage des professionnels de santé, et un guide spécifique pour la vaccination des enfants.
La HAS a recommandé de privilégier les vaccins à ARNm en primo-vaccination et pour le rappel : ils sont très efficaces, leur réponse immunitaire contre le virus est meilleure que celle des vaccins à adénovirus en rappel et le recul sur leur utilisation est significatif. Le Nuvaxovid® (Novavax), développé selon une technologie vaccinale « classique » (vaccin protéique adjuvanté) peut être utilisé en primo-vaccination, pour les personnes qui ne souhaitent ou ne peuvent recevoir de vaccins à ARNm.
PRIMO-VACCINATION
Le grand public
La vaccination peut être réalisée à partir de 6 mois
La vaccination est précédée du remplissage d’un questionnaire sur les antécédents et l’éligibilité à la vaccination, disponible sur le lieu de vaccination. Hormis certains professionnels, la vaccination n’est pas obligatoire.
Enfants de 6 mois à 4 ans
Depuis le 19 janvier 2023, la vaccination est ouverte à tous les enfants âgés de 6 mois à 4 ans présentant au moins une comorbidité identifiée par la HAS :
- Les cardiopathies congénitales ;
- Les maladies hépatiques chroniques ;
- Les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu) ;
- Les maladies neurologiques ;
- L’immunodéficience primitive ou induite par médicaments ;
- L’obésité ;
- Le diabète ;
- Les hémopathies malignes ;
- La drépanocytose ;
- La trisomie 21.
A ces pathologies peuvent s’ajouter des situations où, au cas par cas, sur la base d’une évaluation stricte du rapport bénéfice/risque individuel, les médecins spécialistes d’organes et de maladies rares peuvent proposer la vaccination à des enfants du fait d’une vulnérabilité conférant un risque majeur de formes graves de Covid-19.
La vaccination concerne également les enfants âgés de 6 mois à 4 ans vivant dans l’entourage d’une personne immunodéprimées dans le cadre de la stratégie de cocooning.
Comme pour la vaccination des autres publics mineurs, la vaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans nécessite l’autorisation des deux parents, sauf impossibilité pour l’un des deux parents de recueillir l’accord de l’autre parent. Il n’est en revanche pas nécessaire que l’enfant soit accompagné par un de ses parents. La personne qui l’accompagne doit pouvoir établir qu’elle détient l’accord parental et présenter un formulaire d’autorisation parentale dûment signé par les deux parents.
Le formulaire d’autorisation parentale est disponible ici, et devra être remis au personnel dans le lieu de vaccination. Les formulaires d’autorisation parentale sont à conserver durant 3 mois suivant la vaccination.
Enfants de 5 à 11 ans
La vaccination est ouverte à l’ensemble des enfants de 5-11 ans.
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans inclus nécessite le consentement des deux parents (sauf impossibilité pour l'un des deux parents de recueillir l'accord de l'autre parent) et la présence d’un accompagnateur, muni du formulaire d’autorisation parentale. Le formulaire est disponible en ligne. Ce formulaire devra être remis au personnel dans le lieu de vaccination.
La primo-vaccination comporte deux doses espacées de 21 jours.
Les enfants sévèrement immunodéprimés , peuvent recevoir sur avis médical jusqu’à trois injections de vaccin – ou au moins deux injections de vaccin en cas d’infection antérieure à la Covid-19.
Adolescents de 12 à 17 ans
- Le jour de la vaccination l’adolescent peut venir accompagné de l’un de ses parents (ou titulaire de l’autorité parentale). Il s’agit d’une recommandation et non d’une obligation.
- Il doit impérativement présenter une autorisation signée des deux parents : le formulaire d’autorisation parentale à la vaccination contre la Covid-19 est disponible en ligne.
- Il est recommandé aux professionnels de santé de conserver l’autorisation parentale soit sous format papier soit en la mentionnant dans le dossier médical du patient.
- Le consentement libre et éclairé de l’adolescent concerné est également nécessaire avant de procéder à la vaccination. Ce recueil du consentement ne nécessite pas de formulaire ou d’engagement écrit : il doit être recueilli à l’oral, pendant l’entretien préparatoire à la vaccination, par le professionnel de santé.
- La carte vitale d'un des parents ou une attestation de droit mentionnant le n° de sécurité sociale d'un de ses parents doit être présentée. Si le NIR ne peut être communiqué, ou lorsque l’adolescent de 16 ans ou plus souhaite se faire vacciner contre l’avis de ses parents, ou dans tout autre situation rendant impossible l’utilisation du NIR de l’un des deux parents ou celui de l’adolescent : la procédure de saisie dite « NIR d’urgence » peut être utilisée. La vaccination contre la COVID-19 prime, en dernier recours, sur l’exigence d’utiliser le NIR de l’un des deux parents. Dans ce cas de figure, il est impératif d’indiquer aux adolescents qui se font vacciner sous le NIR d’urgence de conserver très précieusement le code patient qui se présente sous la forme d’une série de trois fois trois lettres.
- Ces adolescents peuvent être vaccinés en centre de vaccination, chez un professionnel de santé en ville, et dans les services où ils sont suivis le cas échéant.
En milieu professionnel
La vaccination des professionnels de santé et du secteur médico-social est obligatoire ( loi du N° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire, article 12). Les personnels navigants et personnels militaires affectés de manière permanente aux missions de sécurité civile sont également concernés. La liste des professions concernées est sur le site du ministère de la santé.
En revanche, ne sont pas concernés par l’obligation vaccinale les professionnels des crèches, des établissements ou services de soutien à la parentalité ou d’établissements et des services de protection de l’enfance.
Les personnes justifiant d'une contre-indication à la vaccination seront exemptées de l'obligation vaccinale.
Il est recommandé aux femmes enceintes de se faire vacciner dès le début de la grossesse. Toutefois, leur vaccination ne peut être requise dans le cas de l’obligation faite aux professionnels concernés avant le début du deuxième trimestre.
Depuis le 16 octobre 2021, tous les professionnels de santé et du secteur médico-social éligibles doivent présenter le justificatif d’un schéma vaccinal complet. Cette obligation fait l’objet de consignes du ministère de la santé, qui a publié le 30 novembre 2021 une instruction relative au contrôle de l’obligation vaccinale des professionnels de santé libéraux.
Depuis le 30 janvier 2022, la réalisation de la première dose de rappel est intégrée dans l’obligation vaccinale applicable aux personnels travaillant dans les secteurs sanitaire et médico-social. Les modalités sont les mêmes que pour la population générale.
Dans le contexte d’assouplissement des mesures liées à la gestion de la sortie de la crise sanitaire, l’obligation vaccinale des professionnels reste en vigueur dans les mêmes conditions que celles précisées dans le DGS-Urgent du 16 février 2022 Dans un avis du 22 juillet 2022, la HAS préconise le maintien de l’obligation vaccinale des personnels exerçant dans les établissements de santé et médico-sociaux (primo-vaccination et 1er rappel).
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
Voir tableau « je débute ma vaccination »
RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES
Français résidents à l’étranger : voir plus loin dans le chapitre prescription
Personnes ayant un antécédent d’infection par la Covid-19
Le ministère de la santé a indiqué début février 2022 « qu’une infection = une injection» à condition d’avoir reçu au moins une injection de vaccin en primo-vaccination et de respecter les délais entre chaque épisode vaccinal ou infectieux.
- Cas des sujets infectés avant une primovaccination :
Un antécédent connu d’infection par le SARS-CoV-2 (présentation d’un justificatif, test RT-PCR ou antigénique ou sérologique positif de plus de 2 mois), quelle que soit l’antériorité, symptomatique ou non, nécessite une dose de vaccin. Cette injection est à réaliser avec un vaccin à ARNm (Comirnaty®).
- Cas des sujets infectés dans les 15 jours après la 1ère dose :
Si l’infection survient dans les 15 jours après la 1ère dose, la seconde peut se faire à partir de deux mois après l’infection (4 semaines en cas de vaccination par le vaccin de Jansen).
Personnes présentant des symptômes prolongés de la Covid-19 (« Covid long »)
Il n’y a pas de contre-indication à la vaccination des patients présentant des symptômes prolongés de la Covid-19. Au contraire, dans le cas de symptômes prolongés de la Covid-19 liés à une infection non contrôlée, la vaccination pourrait même contribuer à la guérison. Par conséquent, les personnes atteintes de symptômes prolongés de la Covid-19 peuvent se faire vacciner selon un schéma à une dose à partir de deux mois après l’apparition des premiers symptômes.
Personnes immunodéprimées ou atteintes de certains cancers
Les personnes devant recevoir trois doses de vaccin à ARNm pour leur primovaccination sont détaillées par le Ministère de la santé.
Entourage des personnes immunodéprimées
- Une stratégie dite de cocooning en vaccinant l’entourage des personnes immunodéprimées permet de leur apporter une protection supplémentaire. Elle comprend primo-vaccination (dès 6 mois) et rappel (dès 12 ans).
Femmes enceintes ou allaitantes
Il est recommandé d’utiliser les vaccins à ARNm pour la vaccination des femmes enceintes.
Risques de complications de la Covid-19 des femmes enceintes
Pour les femmes vaccinées
- Le passage systémique de l’ARNm et du vecteur viral après la vaccination n’étant pas attendu, leur présence dans le lait ne l’est pas non plus.
- Les vaccins à ARNm et à vecteur viral contre la Covid-19 sont dépourvus de pouvoir infectant. L’enfant allaité ne risque donc pas d’être infecté par le vaccin effectué à sa mère.
- Par contre, les anticorps issus de la vaccination peuvent être présents dans le lait maternel et contribuer à protéger l’enfant.
Au vu des risques pour la mère et l’enfant et la très bonne tolérance et efficacité des vaccins, il est nécessaire que les femmes enceintes bénéficient d’une vaccination complète (2 doses de primo-vaccination et rappel), et ce quel que soit leur âge et le trimestre de leur grossesse, et ce d’autant plus lorsqu’il existe des comorbidités. La même nécessité s’applique aux femmes ayant un désir de grossesse.
L’Organisation Mondiale de la santé et l’UNICEF recommandent de poursuivre l'allaitement maternel pendant l'infection et après la vaccination. Si la mère est infectée des précautions d’hygiène sont nécessaires (port du masque, hygiène des mains...).
RAPPEL VACCINAL
Au bout de quelques mois, on observe une diminution de l’efficacité du vaccin. C’est pourquoi le rappel est recommandé pour toutes les personnes de 12 ans et plus, y compris les femmes enceintes. Il est nécessaire pour avoir une efficacité suffisante face au variant Omicron.
Ce rappel se fait six mois après la vaccination chez les personnes de 12 ans et plus. Le rappel peut se faire dès trois mois pour les personnes fragiles.
Campagne de rappel avec les vaccins de vaccination contre le Covid-19 :
Conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé dans son avis rendu le 19 septembre 2022, la vaccination de rappel est ouverte à tous mais est particulièrement recommandée chez :
- les résidents d’EHPAD et d’USLD,
- les personnes à risque de forme grave de la maladie (immunodéprimés, femmes enceintes, personnes de moins de 60 ans identifiées comme étant à risque),
- les personnes vivant dans l’entourage ou en contact régulier avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables,
- les professionnels des secteurs sanitaire et médico-social,
- les personnes âgées de 60 ans et plus.
Ce rappel vaccinal est effectué préférentiellement avec des vaccins à ARNm adaptés bivalents, ciblant notamment les variants du virus actuellement en circulation sur le territoire national (dérivés d’Omicron).
Le rappel peut être le 1er, le 2ème ou le 3ème rappel suivant les cas, c’est-à-dire, correspondre à une 3eme injection, ou plus. La seule condition à remplir pour le recevoir est d’avoir terminé son schéma vaccinal initial et de respecter les délais en vigueur.
Ce rappel peut être effectué :
- dès 3 mois après la dernière injection ou infection pour les personnes âgées de 80 ans et plus, ainsi que pour les résidents en EHPAD et en USLD et les personnes sévèrement immunodéprimées, quel que soit leur âge ;
- dès 6 mois après la dernière injection pour toutes les autres personnes éligibles. En cas d’infection récente par le virus SARS-Cov2, le rappel est recommandé dès 3 mois après l’infection, en respectant un délai minimal de 6 mois après la dernière injection.
Ces indications sont synthétisées sur ce tableau :
Alternatives aux vaccins adaptés bivalents :
L’utilisation du vaccin Nuvaxovid® ou du vaccin VidPrevtyn® Beta en rappel est une alternative pour les personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent plus recevoir un vaccin à ARN messager, mais les vaccins à ARN messager bivalents restent à utiliser de manière préférentielle aux autres vaccins.
Le vaccin Nuvaxovid® du laboratoire Novavax est autorisé en rappel vaccinal chez les adultes de 18 ans et plus, quelque soit le vaccin utilisé en primo-vaccination.
De même, le vaccin VidPrevtyn® Beta des laboratoires Sanofi Pasteur et GSK est autorisé en rappel, chez les adultes de 18 ans et plus, primo-vaccinés avec un vaccin à ARN messager (Comirnaty® de Pfizer-BioNTech ou Spikevax® de Moderna) ou avec un vaccin à vecteur adénoviral (JCovden® de Janssen ou Vaxzevria® de AstraZeneca).
Par ailleurs, dans l’attente de données complémentaires, l’utilisation des vaccins VidPrevtyn® Beta et Nuvaxovid® n’est pas recommandée chez la femme enceinte. Les vaccins à ARN messager bivalents doivent être utilisés chez les femmes enceintes.
A ce stade, le vaccin de Sanofi ne peut être utilisé qu’à une seule reprise, en rappel, quel que soit son rang (premier rappel ou rappel additionnel).