Pour suivre l’impulsion récente de la promotion de la santé fondée sur la responsabilisation individuelle, les vaccins contre les maladies infectieuses, apparus depuis 1970 et introduits dans le calendrier vaccinal par le ministère chargé de la santé, n’ont pas été rendus obligatoires mais ont été recommandés.
En fonction notamment des analyses bénéfices-risques individuels et collectifs, les vaccinations font ainsi l’objet d’obligations ou de recommandations :
- en population générale ;
- pour des groupes spécifiques de population considérés à risque du fait de leur âge, de pathologies sous-jacentes ou de leur environnement ;
- en fonction de situations à risque : exposition à des risques professionnels, lors de voyages ou liée à des conditions géographiques particulières.
L’ensemble des vaccinations obligatoires ou recommandées sont regroupées dans le calendrier vaccinal, qui est actualisé chaque année afin d’y intégrer les nouvelles recommandations et leurs adaptations en tenant compte des modifications des caractéristiques des vaccins ou des évolutions épidémiologiques. Le calendrier des vaccinations est rendu public par le ministre chargé de la santé après avis de la Commission technique des vaccinations de la Haute Autorité de santé (HAS).
Recommandations liées à un état de santé ou à l’exposition à un risque particulier (hors séjour à l’étranger)
Ces recommandations concernent certains groupes de populations considérés à risque accru de complications ou d’exposition par rapport à la population générale :
- la vaccination contre les infections invasives à pneumocoque et la vaccination contre la grippe chez des personnes atteintes de certaines maladies chroniques et chez les sujets âgés ;
- la vaccination contre la tuberculose par le BCG pour les enfants à risque (notamment tous ceux résidant en Île-de-France, en Guyane, ou à Mayotte ou dont les parents sont originaires de pays à forte incidence de tuberculose ou ayant des antécédents familiaux de tuberculose) ;
- la vaccination contre l’hépatite A des patients atteints de mucoviscidose et/ou de pathologie hépatobiliaire susceptibles d’évoluer vers une hépatopathie chronique (notamment dues au virus de l’hépatite B, de l’hépatite C ou à une consommation excessive d’alcool), des jeunes accueillis dans les établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées, des enfants (à partir de l’âge de 1 an) nés de familles dont l’un des membres (au moins) est originaire d’un pays de haute endémicité et qui sont susceptibles d’y séjourner, des homosexuels masculins ;
- la vaccination contre la varicelle chez les adolescents de 12 à 18 ans et les femmes en âge de procréer ou venant d'accoucher, n’ayant pas d’antécédent de varicelle ou dont l’histoire est douteuse, chez les personnes dont la sérologie est négative et qui sont en contact étroit avec des personnes immunodéprimées ainsi que chez les enfants candidats ou receveurs d’une greffe d’organe solide ;
- la vaccination contre le zona des personnes âgées de 65 à 75 ans du fait d’un risque accru de zona sévère ;
- la vaccination contre le papillomavirus humain pour les adolescents et adolescentes, ou les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ;
- la vaccination contre l’hépatite B chez certaines personnes à risque.
Recommandations chez certains professionnels
Selon les professions exercées, du fait d’une exposition à des risques biologiques particuliers, il existe des recommandations spécifiques pour la vaccination contre la coqueluche, la grippe, l’hépatite A, l’hépatite B, la leptospirose, la rage, la rougeole et la varicelle.
Recommandations chez les personnes dont le risque est accru du fait de voyages à l’étranger
D’autres vaccins peuvent être prescrits en fonction du lieu de destination. Des recommandations sanitaires pour les voyageurs sont élaborées par le Comité des maladies liées au voyage et des maladies d’importation (CMVI), comité technique permanent dépendant du Haut Conseil de la santé publique (HCSP).
Le programme de vaccination à réaliser doit être adapté à l’âge, aux antécédents médicaux, au statut vaccinal du voyageur ainsi qu’à la situation sanitaire du pays visité et aux conditions et durée du séjour.
Outre la mise à jour des vaccinations recommandées dans le calendrier vaccinal, que ce soit pour les adultes ou les enfants, d’autres vaccinations peuvent être indiquées pour certaines destinations (encéphalite japonaise, encéphalite à tiques, fièvre jaune, hépatite A, méningite à méningocoque A, C, Y, W135, rage, etc.).
Ces vaccinations sont détaillées dans les recommandations sanitaires pour les voyageurs et publiées chaque année dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire ; elles peuvent être consultées sur les sites Internet du ministère chargé de la santé et de Santé publique France.
Recommandations de vaccination autour d’un cas
Au contact d’un cas (ou de plusieurs cas) de certaines maladies infectieuses confirmées, une vaccination de l’entourage familial proche et des sujets « contact » peut être recommandée en complément d’autres mesures de prévention ; par exemple, autour d’un cas d’infection invasive à méningocoque de sérogroupe A, C, Y ou W135, de rougeole, d’hépatite A, de coqueluche, etc.
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