La réglementation rendant obligatoire la vaccination par le BCG date de 1950 ; elle a été adaptée en 1965, puis modifiée par le décret n° 96-775 du 5 septembre 1996, par celui du 30 juin 2004 et l’arrêté du 13 juillet 2004.
Le décret n° 2007-1111 du 17 juillet 2007 relatif à l’obligation vaccinale par le vaccin antituberculeux BCG a suspendu l’obligation vaccinale par le BCG pour les enfants et les adolescents. L’avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) du 9 mars 2007 y a substitué une recommandation forte de vaccination précoce des enfants à risque élevé de tuberculose, reprise par les circulaires du 14 août 2007 et du 13 août 2008.
La vaccination par le BCG reste un élément important de la lutte antituberculeuse, particulièrement pour les enfants à risque élevé d’exposition au bacille tuberculeux.
Le décret n°2019-149 du 27 février 2019 suspendant l’obligation de vaccination contre la tuberculose des professionnels visés aux articles R.3112-1 C et R.3112.2 du code de la santé publique a été publié le 1er mars 2019. Ainsi, la vaccination par le BCG ne sera plus exigée lors de la formation ou de l’embauche de ces professionnels dès le 1er avril 2019. Toutefois, il appartiendra aux médecins du travail d'évaluer ce risque et de proposer, le cas échéant, une vaccination par le vaccin antituberculeux BCG au cas par cas.
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
La vaccination contre la tuberculose est recommandée à partir de l’âge de 1 mois, et jusqu’à l’âge de 15 ans, chez tout enfant présentant un risque élevé de tuberculose selon les critères suivants :
- enfant né dans un pays de forte endémie tuberculeuse ;
- enfant dont au moins l’un des parents est originaire de l’un de ces pays ;
- enfant devant séjourner au moins un mois d’affilée dans l’un de ces pays ;
- enfant ayant un antécédent familial de tuberculose ;
- enfant résidant en Île-de-France, en Guyane ou à Mayotte ;
- enfant dans toute situation jugée par le médecin, à risque d’exposition au bacille tuberculeux : enfant vivant dans des conditions de logement défavorables ou socio-économiques défavorables ou précaires, ou en contact régulier avec des adultes originaires d’un pays de forte endémie.
Dans le contexte actuel de rupture d’approvisionnement de vaccin BCG, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait redéfini en mai 2015 les priorités en matière de populations à vacciner, avis actualisé en date du 18 avril 2016. Les ordres de priorité sont les suivants :
-
1er niveau
- Guyane et Mayotte : vaccination de tous les nouveau-nés avant la sortie de la maternité ;
- Autres départements dont ceux de l’Île-de-France : vaccination des enfants âgés de moins de 5 ans ayant un facteur de risque de tuberculose identifié, à l’exclusion de la seule résidence en Île-de-France.
-
2e niveau
- Vaccination des enfants âgés de moins de 5 ans dont le seul facteur de risque est de résider en Île-de-France.
-
3e niveau
- France entière : vaccination de tous les enfants âgés de 5 ans à 15 ans révolus, sans antécédent de BCG, présentant un facteur de risque de tuberculose identifié. Le test tuberculinique pré-vaccinal n’est réalisé que si l’enfant a résidé ou effectué un séjour de plus d’un mois dans un pays de haute endémicité.
À savoir
Les zones géographiques à forte incidence tuberculeuse sont, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) :
- le continent africain dans son ensemble ;
- le continent asiatique dans son ensemble a l’exception du Japon, y compris les pays du Proche et Moyen-Orient a l’exception de Chypre, des Emirats Arabes Unis, d’Israël, de la Jordanie et d’Oman ;
- les pays d’Amérique centrale et du Sud a l’exception de Antigua et Barbuda, Barbade, Bermudes, Bonaire, Cuba et du Costa Rica, Curaçao, Jamaïque, Iles Vierges et Caïmans, Porto Rico ;
- les pays d’Europe centrale et de l’Est a l’exception de la Grèce, de la Hongrie, de la Slovaquie, de la Slovénie et de la Tchéquie.
La liste actualisée des pays de haute endémie de tuberculose (incidence annuelle de tuberculose maladie supérieure à 40 pour 100 000 habitants)51 ainsi que celle de l’incidence de la tuberculose dans le monde par pays, selon les estimations de l’OMS, peuvent être consultées sur le site de Santé publique France (tableaux 12 et 13).
En raison du risque de BCGite disséminée chez le nouveau-né atteint de déficit immunitaire combiné sévère (DICS), affection rare mais habituellement non diagnostiquée à cet âge, le HCSP recommande que la vaccination par le BCG des nourrissons à risque soit effectuée à partir de l’âge de 1 mois et préférentiellement au cours du 2e mois.
La vaccination néonatale (avant la sortie de la maternité) est maintenue en Guyane et à Mayotte et lorsqu’un membre de l’entourage familial du nouveau-né présente une tuberculose récente (moins de cinq ans).
Le ministère de la santé a établi un questionnaire prévaccinal pour les enfants de 1 mois à 15 ans.
Schéma vaccinal
Le vaccin utilisé en France est le vaccin BCG AJVaccines® :
- Enfants âgés de moins de 12 mois : Une dose de 0,05 mL de vaccin reconstitué. La dose de vaccin doit être injectée strictement par voie intradermique dans la face externe du bras (préférentiellement gauche), en regard du deltoïde.
- Adultes et enfants, âgés de 12 mois et plus : Une dose de 0,1 ml de vaccin reconstitué doit être administrée strictement par voie intradermique.
EN MILIEU PROFESSIONNEL
La vaccination par le BCG était obligatoire pour les professionnels de santé exposés et seul l’impératif de revaccination avait été supprimé. La vaccination était également obligatoire pour les professionnels exposés exerçant en établissement social et médico-social, les services de secours, les personnels au contact des enfants, les personnels de surveillance des établissements pénitentiaires, ainsi que les personnels de services de probation ou les services de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Un avis du HCSP publié en 2017 prenant en compte les données d’incidence de la tuberculose, l’efficacité du vaccin BCG et les données d’exposition des professionnels, avait recommandé de lever l’obligation vaccinale par le BCG pour les étudiants des carrières sanitaires et sociales et les professionnels exposés.
Le décret n°2019-149 du 27 février 2019 suspendant l’obligation de vaccination contre la tuberculose des professionnels visés aux articles R.3112-1 C et R.3112.2 du code de la santé publique a été publié le 1er mars 2019. Ainsi, la vaccination par le BCG ne sera plus exigée lors de la formation ou de l’embauche de ces professionnels dès le 1er avril 2019. Toutefois, il appartiendra aux médecins du travail d'évaluer ce risque et de proposer, le cas échéant, une vaccination par le vaccin antituberculeux BCG au cas par cas aux professionnels du secteur sanitaire et social non antérieurement vaccinés, ayant un test immunologique de référence négatif et susceptibles d'être très exposés tels que :
- Les personnels en contact répété avec des patients tuberculeux et tout particulièrement ceux à risque de tuberculose multirésistante ;
- Les personnels de laboratoires travaillant sur les mycobactéries (cultures, modèles animaux…).
Il est rappelé aux professionnels travaillant dans les milieux à risque, la nécessité d'un respect strict de mesures barrières (mesures standard et précautions "air").
Les tests tuberculiniques
L’intradermoréaction à la tuberculine, ou réaction de Mantoux, est le seul test quantitatif recommandé. La tuberculine disponible actuellement en France est le Tubertest®, obtenu par cultures spéciales de Mycobacterium tuberculosis. Elle se présente sous forme liquide et titre, pour une dose de 0,1 ml, 5 unités internationales de tuberculine PPD-S. La tuberculine est présentée en flacon multi-doses de 1 ml, qui peut servir pour une ou plusieurs injections (entre cinq et six) compte tenu des pertes obligatoires dues à la manipulation (remplissage de la seringue, purge de l’air, etc.). On utilise bien entendu une seringue et une aiguille stériles différentes pour chaque injection.
On injecte au tiers moyen de l’avant-bras 0,1 ml de tuberculine à l’aide d’une seringue de 1 ml graduée au centième de ml et munie d’une aiguille de 0,4 à 0,5 mm de diamètre et de 10 mm de long, spéciale pour injections intradermiques, c’est-à-dire à biseau court.
La lecture s’effectue de la 48e à la 72e heure.
Des tests in vitro, alternatifs à l’IDR, ont été développés pour le diagnostic de l’infection tuberculeuse latente (Interferon Gamma Release Assays - IGRA). Ces tests, basés sur la détection de production d’interféron gamma en présence d’antigènes mycobactériens, présentent l’intérêt d’une prise de sang unique et une meilleure spécificité (pas de réaction croisée avec le BCG et les mycobactéries atypiques).