Zona

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Mis à jour le

En France, on observe 1,3 à 5 cas de zona pour 1000, et 5 à 10 cas pour 1000 chez les plus de 60 ans. Au cours de la vie, 20% de la population pourraient avoir au moins un zona.
La vaccination était jusqu'ici recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus, y compris chez les sujets ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de zona. 

Le 7 mars 2024, la HAS a actualisé la stratégie de vaccination contre le zona, et recommande désormais la vaccination des personnes immunodéprimées de 18 ans et plus ainsi que celle de tous les adultes de 65 ans et plus avec le vaccin Shingrix®.  Pour ces personnes, depuis le 14 décembre 2024, ce vaccin est désormais remboursé à 65% par l'Assurance Maladie. 

Le zona est une dermatose virale fréquente, causée par la réactivation du virus varicelle-zona (VZV), qui touche particulièrement les personnes à l’âge adulte : plus de 60% des cas surviennent après l’âge de 45 ans. Les complications, telles que les surinfections bactériennes, les manifestations neurologiques, méningites, encéphalites et en particulier les douleurs post-zostériennes (DPZ), touchent essentiellement les personnes âgées de plus de 50 ans. L’atteinte ophtalmologique est peu fréquente mais cliniquement préoccupante et génératrice de coûts importants.
Le zona peut être particulièrement délétère lorsqu’il survient sur un terrain particulier : personne immuno-déprimée, personne âgée présentant une poly-pathologie, fragile et poly-médiquée. Dans ce contexte, des décompensations « en cascade » aggravent l’impact de cette maladie initialement locale.

Clinique

L’expression clinique est limitée au dermatome correspondant au ganglion sensitif, dans lequel a lieu la réactivation du virus. Les lésions du zona persistent en général deux à trois semaines chez des sujets immunocompétents.

Les localisations les plus fréquentes sont thoraciques (56%), céphaliques (14%), cervicales (11,5%), lombaires (12%), sacrées (4,5%) et ophtalmiques (5%).

Les douleurs de la phase aiguë et les douleurs post-zostériennes s’observent dans les territoires concernés.

Épidémiologie

Situation en France

En France, on observe 1,3 à 5 cas de zona pour 1000, et 5 à 10 cas pour 1000 chez les plus de 60 ans. Au cours de la vie, 20% de la population pourraient avoir au moins un zona.

En France métropolitaine, les cas sont déclarés depuis 2004 par les médecins généralistes du réseau Sentinelles lors de la première consultation pour un zona.

En 2022, 1 109 cas ont été déclarés dont 1 069 (96 %) sont décrits. Le taux d’incidence annuel du zona dans la population française vue en médecine générale était de 346 nouveaux cas de zona pour 100 000 habitants versus 418 en 2021. 

En 2022, les taux d’incidence annuels les plus hauts sont observés à partir de 50 ans, avec plus de 500 cas pour 100 000 habitants à partir de 60 ans, l’âge médian de survenue de zona étant de 65 ans (min 18 mois – max 101 ans) avec 69 % des cas âgés de 50 à 89 ans.

La majorité des cas étaient des femmes (60,8 %), environ 5,6 % des cas survenaient dans un contexte d’immunodépression (70 % médicamenteuse et 4 % VIH) et 83 % des cas faisaient un zona pour la première fois. Seulement 8 patients étaient vaccinés contre le zona (0,8 %).

En France, entre 2008 et 2021, le nombre total de séjours hospitaliers a été de 36 198 (moyenne de 2 586 séjours pour zona/DPZ par année). Parmi eux, 554 décès ont été rapportés, soit 1,5 % des hospitalisations pour zona.

Les taux annuels d’incidence des cas hospitalisés pour zona pour 100 000 habitants étaient 7,3 fois supérieurs chez les 50 ans et plus, et supérieurs chez les  femmes.

Les patients âgés de plus de 65 ans représentaient 94 % des décès, et ceux de plus de 85 ans en représentaient 60 %.

Nombre de patients hospitalisés pour zona et DPZ, par classes d’âge et par sexe, chez l’adulte, de 2008 à 2021, France entière.

Situation en Europe

Chez les moins de 40 ans, l’incidence annuelle serait inférieure à 2 cas pour 1 000. Elle augmente régulièrement pour atteindre 7 à 8 cas pour 1 000 chez les personnes de 50 ans et plus et près de 10 cas pour 1 000 après 80 ans. L’incidence annuelle du zona est globalement comparable entre les différents pays. Une revue de la littérature, fondée sur l’analyse de 21 études européennes, décrit des incidences allant de 2,0 à 4,6/1 000 personne /année, sans variation significative entre les pays. Ces données confirment également l’incidence légèrement plus élevée chez les femmes. 

Épidémiologie des douleurs liées au zona (DPZ)

À côté des douleurs de la phase aiguë, il existe des douleurs persistantes. Elles s’observent dans 30,5% des cas si l’on utilise un critère de durée de trente jours, 17,6% des cas pour une durée de soixante jours, et 12,5% des cas au-delà de quatre-vingt-dix jours ; il s’agit alors de douleurs post-zostériennes. En fonction de l’âge, on observe ces douleurs dans 5,9% des zonas de 60 à 64 ans, 7,7% de 65 à 69 ans, 15,2% de 70 à 74 ans, et 22% dans les zonas survenant au-delà de 75 ans.

Dans une étude prospective islandaise chez plus de 400 patients, les douleurs persistent trois mois après un zona chez 18% des patients âgés de moins de 60 ans, 12% entre 60 à 69 ans et 28% chez ceux de plus de 70 ans (dans la plupart des cas, les douleurs étaient légères même chez les plus de 70 ans chez lesquels elles n’étaient sévères que dans 2% des cas). Dans cette même étude, la prévalence des douleurs douze mois après un zona est respectivement de 0,7%, 4% et 15% pour chacune des tranches d’âge.

Dans les cas recensés en France depuis 2004 par les médecins sentinelles, les taux annuels d’incidence des cas hospitalisés pour les DPZ pour 100 000 habitants étaient 18,25 fois supérieurs chez les 50 ans et plus , 15 fois supérieurs chez les 60 ans et plus (0,07 contre 1,05) et 14,6 fois supérieurs chez les 65 ans et plus.

Un traitement antiviral précoce diminue la durée de l'éruption mais n'empêche pas les douleurs post-zostériennes.

Le vaccin contre Le zona

Le vaccin contre le zona peut être proposé aux adultes ayant déjà eu la varicelle ou non, pour diminuer le risque de zona et surtout le risque de douleurs de névralgies post-zostériennes.

Le fait d’avoir eu un zona ne protège pas d’une récidive et justifie le fait de vacciner également ces patients.

RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

La vaccination contre le zona est recommandée chez les adultes immunocompétents de 65 ans et plus, ainsi que chez les adultes de 18 ans et plus immunodéprimés.

La vaccination contre le zona avec le vaccin Shingrix® est également recommandée chez les personnes immunocompétentes âgées de 65 ans et plus, ayant eu des antécédents de zona ou de vaccination par le vaccin Zostavax®, avec un schéma complet à deux doses, en respectant un délai d'au moins un an avant l'administration de la première dose.

Depuis le 14 décembre 2024, ce vaccin est remboursé à 65% par l'Assurance Maladie chez les personnes immunodéprimées et chez l'ensemble des personnes de 65 ans et plus.

Chez les femmes allaitantes, l’administration du vaccin Shingrix® doit être évaluée au cas par cas, et dans le cadre d'une décision médicale partagée avec l'équipe soignante.

SCHÉMA DE VACCINATION

Vaccin Shingrix®

Personnes de 65 ans et plus : deux doses  selon un schéma M0, M2 lorsque ce vaccin sera pris en charge par l’assurance maladie dans cette indication.

Personnes immunocompétentes âgées de 65 ans et plus ayant déjà présenté un zona et/ou vaccinées antérieurement avec Zostavax® nt être réduit à 1 mois en cas de nécessité d’immunisation rapide. Il n’est pas nécessaire de recommencer la série vaccinale en cas de dépassement du délai de six mois

Personnes immunodéprimées âgées de 18 ans et plus : schéma à deux doses espacées de deux mois entre chaque dose (M0, M2).

Avant initiation d'une thérapie immunosuppressive, il est recommandé d'administrer le vaccin Shingrix® le plus en amont possible du début du traitement, afin que le schéma vaccinal soit complété idéalement 14 jours avant l’initiation du traitement. Dans cette situation, l'intervalle entre les deux doses de vaccin pourra être réduit à 1 mois.

La nécessité de doses de rappel après la primovaccination par Shingrix® n'a pas été établie.

Vaccin Zostavax®

Ce vaccin n'est plus disponible en France depuis juin 2024. 

Vaccin Shingrix®

Les études montrent une efficacité supérieure du vaccin Shingrix® par rapport au vaccin Zostavax®.

  • Le vaccin Shingrix® présente une meilleure efficacité pour la prévention du zona et des DPZ que le vaccin Zostavax®. La protection du Shingrix® contre le zona est de 79,3 % chez les personnes immunocompétentes et immunodéprimées ou présentant des pathologies chroniques, tandis que la protection de Zostavax® est de 46 %.
  • La durée de protection du Shingrix® contre le zona est d’environ 73 % neuf ans après la vaccination. Des études exploratoires ont montré que Shingrix pourrait réduire l’impact de la maladie sur la qualité de vie chez les personnes immunocompétentes ou ayant subi une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
  • Des données d’immunogénicité montrent une meilleure réponse immunitaire avec le vaccin Shingrix® par rapport au vaccin Zostavax®.
  • Les personnes vaccinées (immunocompétentes de 50 ans et plus) avec Shingrix® ont montré une meilleure réponse vaccinale que celles vaccinées avec Zostavax®

 

Le vaccin Shingrix® est un vaccin recombinant avec adjuvant, qui contient de l’antigène glycoprotéine E du Virus Varicelle-Zona (VZV). 

Nom commercial*

Shingrix®

Maladies
concernées

Zona

Type de vaccin Recombinant
Pour qui ? Adultes immunodéprimés à partir de 18 ans et l'ensemble des personnes de 65 ans et plus
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’Assurance Maladie*
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Shingrix®

Zona

Recombinant Adultes immunodéprimés à partir de 18 ans et l'ensemble des personnes de 65 ans et plus Pris en charge à 65% par l’Assurance Maladie*

* Cliquer sur le nom du vaccin pour obtenir son prix et plus d’informations.
** Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires-santé (mutuelles).

Il convient de se référer aux résumés des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Le vaccin Shingrix® est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients.

Il n’existe pas de données en clinique humaine sur l’utilisation chez la femme enceinte ou allaitante. Il n’y a pas d’effets délétères observés chez l’animal.

Il est cependant préférable de ne pas utiliser Shingrix® pendant la grossesse.

Chez  les femmes allaitantes, son administration devra être évaluée au cas par cas, et dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante.

Il convient de se référer aux résumés des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Vaccin Shingrix®

L'étude de la sécurité des deux vaccins contre le zona a été réalisée par une  revue systématique de la littérature avec méta analyse de onze essais contrôlés randomisés. Le vaccin Shingrix®  est associé :

  • Dans neuf essais à  une fréquence plus élevée d’évènements indésirables  locaux (rougeur, gonflement) que le vaccin Zostavax®  et que le placebo,
  • Dans huit essais à  une fréquence plus élevée d’effets indésirables systémiques  (céphalées, myalgies) que le vaccin Zostavax®  et que le placebo,
  • Cependant il n’y avait pas de différence significative entre les deux vaccins s’agissant des effets indésirables graves (huit essais), des arrêts prématurés (six essais), des maladies à médiation immunitaire ( deux essais) ou des décès (sept essais).

Précautions d’emploi

Dans le cas d’un antécédent de zona ophtalmique, un avis spécialisé est souhaitable avant une éventuelle vaccination afin de vérifier l’absence d’un processus inflammatoire persistant au niveau des structures oculaires et qui pourrait être majoré par la vaccination. Ceci conduirait le cas échéant à différer la vaccination.

Les effets indésirables doivent être déclarés au centre régional de pharmacovigilance correspondant au lieu d’exercice du médecin traitant/spécialiste du patient.

Depuis le 13 mars 2017, les professionnels de santé ou les usagers peuvent également signaler, en quelques clics, aux autorités sanitaires tout événement indésirable sur le site signalement-sante.gouv.fr, dont les effets indésirables, incidents ou risques d'incidents liés aux produits de santé.

 

Vaccin Shingrix®

Il se présente sous forme de poudre (antigène)  et d’un solvant (adjuvant) pour suspension injectable.

Sa durée de conservation est de trois ans. Après reconstitution, le vaccin doit être utilisé immédiatement. S'il n'est pas utilisé immédiatement, les durées et conditions de conservation du vaccin reconstitué avant utilisation ne devraient normalement pas dépasser 6 heures entre 2 °C et 8 °C.

Il est disponible en pharmacie et doit être conservé  au réfrigérateur (entre 2 °C et 8 °C). Il ne doit pas être congelé. A conserver dans l'emballage extérieur d'origine à l'abri de la lumière

L’administration doit être faite par voie intramusculaire uniquement et de préférence dans la région deltoïdienne.

La vaccination peut être réalisée en libéral, en pharmacie, à l’hôpital ou dans un laboratoire de biologie médicale. Elle peut également être réalisée dans un centre de vaccination public. Dans ce cas, la prescription, la délivrance du vaccin et la vaccination s’effectuent sur place.

Depuis le 14 décembre 2024, le vaccin Shingrix est désormais remboursé à 65% par l'Assurance Maladie pour les personnes ciblées par les recommandations.

La vaccination doit être inscrite dans le carnet de vaccination et sur le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Administration avec d’autres vaccins et autres produits

Shingrix® peut être co-administré simultanément avec un vaccin inactivé contre la grippe saisonnière sans adjuvant, un vaccin pneumococcique polyosidique à 23 valences (PPV23), un vaccin pneumococcique conjugué à 13 valences (PCV13), un vaccin à doses réduites en antigène diphtérique, tétanique et coquelucheux acellulaire (dTca) ou un vaccin à acide ribonucléique messager (ARNm) contre l’infection à coronavirus 2019 (COVID-19).

Les vaccins doivent être administrés en des sites d'injection différents.

Épidémiologie 

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  • Gonzalez Chiappe S., Sarazin M., Turbelin C., Lasserre A., Pelat C., Bonmarin I., et al. Herpes zoster: Burden of disease in France. Vaccine. 2010; 28(50): p. 7933-7938.
  • Pickering G., Gavazzi G., Gaillat J., Paccalin M., Bloch K., Bouhassira D. Is herpes zoster an additional complication in old age alongside comorbidity and multiple medications? Results of the post hoc analysis of the 12-month longitudinal prospective observational ARIZONA cohort study. BMJ Open. 2016; 6(2): 8 p.
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Recommandations

Efficacité/impact

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Effets indésirables

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  • Mills R., Tyring S.K., Levin M.J., Parrino J., Li X., Coll K.E., et al. Safety, tolerability and immunogenicity of zoster vaccine in subjects with a history of herpes zoster. Vaccine. 2010; 28(25): p. 4204-4209.
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