Dengue

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La dengue sévit le plus souvent dans les régions tropicales et subtropicales de la planète.

Les territoires français d’Amérique sont régulièrement confrontés à des épidémies de dengue, dont une de grande ampleur en 2010, en Martinique et en Guadeloupe. Le virus circule également à La Réunion, où les vagues épidémiques se succèdent, et à Mayotte. En métropole, des cas autochtones sont observés régulièrement depuis 2010.

L'EMA a accordé en décembre 2022 une AMM au vaccin Qdenga® du laboratoire Takeda, pour la prévention de la dengue chez les personnes de plus de 4 ans.

Depuis avril 2025, la vaccination contre la dengue par le vaccin Qdenga est recommandée aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion chez les enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans en cas d'infection antérieure à la dengue, ainsi que chez les sujets âgés de 17 à 60 ans présentant des comorbidités. 

Les recommandations vaccinales chez le voyageur ont fait l'objet d'un avis du HCSP en avril 2025. 

La dengue est une maladie virale majoritairement transmise par les moustiques. Le virus de la dengue peut, de manière plus rare, être transmis par la transfusion ou par la greffe (d’organes ou de cellules).

Le virus de la dengue est un arbovirus. Ce virus à ARN appartient à la famille des Flaviridae (genre flavivirus) et compte quatre sérotypes différents (DENV1 à DENV4).

La dengue sévit principalement dans les régions tropicales et subtropicales de la planète. Elle s’est propagée rapidement ces dernières années dans toutes les régions de l’OMS : le virus se transmet à l’homme par la piqûre des femelles moustiques infectées, principalement de l’espèce Aedes aegypti (que l’on trouve dans les régions tropicales et subtropicales) mais aussi d’Aedes albopictus (régions tempérées). Lors d’une piqûre, le moustique s’infecte en prélevant le virus dans le sang d’une personne infectée et virémique. Le virus se multiplie ensuite dans le moustique pendant une durée de 8 à 12 jours. A l’issue de cette phase dite extrinsèque, ce moustique pourra, à l’occasion d’une piqûre, transmettre le virus à une nouvelle personne.

Sur le territoire français, Aedes aegypti est présent aux Antilles, en Guyane et à Mayotte et Aedes albopictus (appelé également moustique tigre) sur l’île de La Réunion et dans plus de la moitié des départements métropolitains.

Une personne infectée est « contaminante » pour les moustiques au moment où le virus est présent dans son sang, c’est-à-dire pendant la phase virémique de l’infection. Celle-ci commence 1 à 2 jours environ avant le début des signes cliniques, et dure jusqu’à 7 jours après. Pendant cette période, il faut éviter qu’une personne malade ne se fasse piquer et ne transmette ainsi le virus à d’autres moustiques, dans le but d’empêcher que le cycle de transmission virale soit entretenu dans l’entourage des malades.

L’infection par un sérotype induit habituellement une immunité à vie contre ce sérotype, mais seulement une protection temporaire contre d’autres sérotypes. Une infection subséquente d’un sérotype différent augmente le risque de complications graves.

Clinique

Symptômes

Cette infection provoque un syndrome de type grippal et peut évoluer vers des complications potentiellement mortelles, appelées dengue sévère. La dengue touche les nourrissons, les enfants en bas âge et les adultes.

La plupart des infections par le virus de la dengue sont asymptomatiques (50 à 90 % des cas). La période d’incubation dure généralement de 4 à 7 jours, mais peut s’étendre de 3 à 14 jours. 

Dans la forme symptomatique « classique », le tableau clinique se caractérise le plus souvent par une forte fièvre, accompagnée de céphalées, de vomissements, de douleurs musculaires et articulaires, de douleurs rétro-orbitaires et, de façon inconstante, d'une éruption cutanée vers le 5e jour des symptômes. L’évolution est le plus souvent favorable au bout de quelques jours. 

Dans de rares cas (1% des cas symptomatiques), la dengue peut évoluer vers une forme sévère (OMS, 2009). Elle survient 2 à 7 jours après les premiers signes et le retour à la normale de la température (défervescence thermique). La vigilance clinique doit donc être maximale autour du 4e jour d’une dengue. La recherche de signes d’alarme est importante : douleurs abdominales ou sensibilité à l’examen, vomissements persistants, signes d’épanchements liquidiens, saignements muqueux, léthargie ou agitation, hépatomégalie. La dengue grave survient plus fréquemment chez des enfants de moins de 15 ans et chez les personnes ayant déjà été infectées. 

Dengue primaire et dengue secondaire

Il existe quatre sérotypes du virus de la dengue. Une infection par un sérotype confère une immunité contre ce sérotype mais pas contre les autres.

On parle de :

  • dengue primaire lors d’une première infection par un virus de la dengue ;
  • dengue secondaire lorsqu’un individu est réinfecté par un autre sérotype. Le risque de développer une forme grave semble plus important lors d'une dengue secondaire que lors d'une dengue primaire.

Traitement

Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique contre la dengue. Le traitement symptomatique recommandé en première intention associe le repos et le paracétamol. L’utilisation d’acide acétylsalicylique (aspirine) et de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ibuprofène par exemple) n’est pas recommandée. Les mesures de prévention individuelles ou collectives de lutte antivectorielle sont donc capitales à mettre en place.

La dengue est une maladie à déclaration obligatoire.

Prévention

La prévention individuelle repose essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (répulsifs en sprays ou crèmes, diffuseurs électriques, vêtements longs, moustiquaires). La protection des femmes enceintes et des très jeunes enfants doit être particulièrement renforcée. Le moustique vecteur pique la journée, essentiellement à l’extérieur des maisons, avec une activité plus importante en début de matinée et en fin de journée. La liste des produits répulsifs est disponible dans le numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré aux conseils aux voyageurs.

Des documents d’information destinés au grand public sont disponibles sur le site de Santé Publique France

La lutte communautaire est réalisée notamment par la destruction des gîtes larvaires potentiels autour des habitations (eau stagnante dans les soucoupes, gouttières, vases, seaux, détritus...) pour priver les moustiques des sites où leurs larves peuvent se développer.

La lutte antivectorielle (LAV), à l’échelle des territoires, est réalisée par des opérateurs de démoustication (collectivités territoriales, syndicats de lutte contre les moustiques…).

En métropole, la surveillance est renforcée chaque année, du 1er mai au 30 novembre, pour permettre l’intervention rapide de ces services de LAV autour des cas dans les zones où le moustique Aedes albopictus est présent. En pratique, les médecins et les laboratoires sont sensibilisés au début de la saison au risque de transmission d’arboviroses et au signalement immédiat des cas à l’agence régionale de santé (ARS), qui déclenche une investigation épidémiologique et entomologique.

Epidémiologie

L’incidence mondiale de la dengue a progressé de manière spectaculaire au cours des dernières décennies. Plus d’un tiers de la population mondiale vit dans des zones à risque de dengue.
On estime que, chaque année dans le monde, 500 000 personnes atteintes de dengue sévère, dont une très forte proportion d’enfants, nécessitent une hospitalisation. Environ 2,5 % d’entre elles en meurent.
Le nombre de cas de dengue notifiés à l’OMS a été multiplié par plus de huit au cours des deux dernières décennies, passant de 505 430 cas en 2000 à plus de 2,4 millions de cas en 2010 et 4,2 millions de cas en 2019. Le nombre de décès déclarés entre 2000 et 2015 est passé de 960 à 4032.
Les territoires français d’Amérique sont régulièrement confrontés à des épidémies de dengue, dont une de grande ampleur en 2010 en Martinique et Guadeloupe. La dengue circule également à La Réunion où 3 vagues épidémiques se sont succédées de 2017 à 2020, et à Mayotte où a sévi en 2020 une épidémie importante.
En métropole, un nombre croissant de cas est rapporté depuis 2010 (près de 700 en 2020) et quelques un de ces cas sont autochtones.

Consulter les données en France métropolitaine, dans les départements d’outre-mer ou dans le monde, sur le site de Santé publique France

Le vaccin contre LA DENGUE

Le vaccin Qdenga® , commercialisé par le laboratoire Takeda, a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne en décembre 2022, pour la prévention de la dengue chez les personnes âgées de 4 ans et plus.

Depuis avril 2025, la vaccination contre la dengue par le vaccin Qdenga est recommandée aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion :

  • Chez les enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans dont les parents ou tuteurs légaux sont dans la capacité de produire une preuve documentée d’une infection antérieure à la dengue, pour l’enfant/adolescent à vacciner. La preuve d’une infection antérieure de dengue peut être soit une confirmation biologique obtenue en laboratoire (RT-PCR, antigénémie NS1, sérologie IgM/IgG), soit une dengue cliniquement diagnostiquée en contexte épidémique et inscrite dans le carnet de santé de l’enfant ou de l’adolescent. En l’absence de preuve documentée d’infection antérieure de dengue, un test sérologique ELISA ou EIA réalisé en laboratoire pourra être effectué. La réalisation d’un dépistage pré vaccinal de façon systématique n’est, cependant, pas recommandée.
  • Chez les sujets âgés de 17 à 60 ans présentant des comorbidités (drépanocytose, hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, insuffisance rénale, affections cardio-pulmonaires chroniques, autres hémoglobinopathies, thrombocytopathies) avec ou sans antécédent de dengue, en raison du risque de décompensation de pathologies sous-jacentes. 

La vaccination par Qdenga peut être proposée au cas par cas aux enfants et adolescents drépanocytaires sans antécédent de dengue, âgés de 6 à 16 ans, résidant dans ces territoires, sous réserve d’une décision éclairée partagée entre le médecin, les centres de référence et de compétence de la drépanocytose et les parents, prise après une information des parents sur les bénéfices et les risques de la vaccination par Qdenga dans cette population.

Les personnes sans antécédent de dengue doivent être préalablement informées que le vaccin Qdenga peut ne pas conférer de protection contre les sérotypes DENV-3 et DENV-4 et que les données actuellement disponibles ne permettent pas d’exclure un risque de forme sévère chez les personnes séronégatives vaccinées qui seraient ultérieurement exposées aux sérotypes DENV-3 et DENV-4.

SCHEMA DE VACCINATION

Les recommandations vaccinales chez le voyageur ont fait l'objet d'un avis du HCSP en avril 2025 :

 

Depuis avril 2025, la vaccination contre la dengue par le vaccin Qdenga est recommandée aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion chez les enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans en cas d'infection antérieure à la dengue, ainsi que chez les sujets âgés de 17 à 60 ans présentant des comorbidités :

  • Sur la prévention de la DVC, de 30 jours à 12 mois après la deuxième dose, le vaccin TAK-003 s’est révélé efficace à 80,2 % (tous sérotypes confondus). 
  • Sur le critère de l’efficacité vaccinale dans la prévention de la DVC de 30 jours à 18 mois après la deuxième dose, le vaccin TAK-003 avait une efficacité vaccinale globale de 73,3 %. Le vaccin était efficace à 76,1 % chez les sujets séropositifs et à 66,2 % chez les sujets séronégatifs à l’inclusion. 
  • Sur le critère de l’efficacité vaccinale dans la prévention de la DVC, de 30 jours à 18 mois après la deuxième dose, par sérotype viral, le vaccin TAK-003 s’est révélé efficace à 69,8 % contre DENV-1, à 95,1 % contre DENV-2, à 48,9 % contre DENV-3. L’efficacité sur le sérotype DENV-4 n’a pu être statistiquement déterminée du fait d’un nombre de cas d’infections au sérotype DENV-4 trop faible dans les deux groupes.
  • Sur l’efficacité vaccinale dans la prévention des hospitalisations dues à une DVC, de 30 jours à 18 mois après la deuxième dose, le vaccin TAK-003 a démontré une efficacité vaccinale globale de 90,4 % ; Le vaccin était efficace à 91,4 % chez les sujets séropositifs et à 88,1 % chez les sujets séronégatifs à l’inclusion.
  • Sur le critère de l’efficacité vaccinale dans la prévention des formes sévères de DVC, de 30 jours à 18 mois après la deuxième dose, le vaccin TAK-003 s’est révélé efficace à 85,9 % dans la prévention de la dengue hémorragique. Cependant, l’efficacité n’a pas pu être démontrée dans la prévention de la dengue sévère, du fait d’un nombre très limité de cas de dengues sévères au cours de la période considérée. 

 Plus d'informations sur les données d'efficacité sont disponibles sur le RCP du vaccin. 

Qdenga® est un vaccin vivant atténué composé des 4 sérotypes du virus de la dengue. 

Qdenga® a obtenu une AMM européenne le 5 décembre 2022 pour l’immunisation active contre la dengue due aux sérotypes 1, 2, 3 et 4 du virus de la dengue des personnes âgées de 6 à 16 ans qui ont déjà été infectées par le virus de la dengue et qui vivent dans des zones où cette infection est endémique, ainsi qu'aux personnes de 17 à 60 ans présentant des comorbidités. 

 

Nom commercial*

Qdenga®

Maladies
concernées

Dengue

Type de vaccin Tétravalent
Pour qui ? Personnes de 6 à 60 ans
Remboursement**
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Qdenga®

Dengue

Tétravalent Personnes de 6 à 60 ans
  • Hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients ou hypersensibilité à une dose antérieure de Qdenga.
  • Sujets présentant un déficit immunitaire congénital ou acquis, y compris avec des traitements immunosuppresseurs comme une chimiothérapie ou des doses élevées de corticostéroïdes systémiques (par ex. 20 mg/jour ou 2 mg/kg de poids corporel par jour de prednisone pendant 2 semaines ou plus) dans les 4 semaines précédant la vaccination, comme avec les autres vaccins vivants atténués.
  • Sujets présentant une infection au VIH symptomatique ou une infection au VIH asymptomatique accompagnée de signes d’altération de la fonction immunitaire. 

Il convient de se référer au Résumé des Caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur la base de données publiques des médicaments pour connaître l’ensemble des contre-indications et des effets indésirables. 

Population adultes

Dans les études cliniques, les réactions les plus fréquemment signalées chez les sujets de 4 à 60 ans étaient une douleur au site d’injection (50 %), des maux de tête (35 %), une myalgie (31 %), un érythème au site d’injection (27 %), un malaise (24 %), une asthénie (20 %) et de la fièvre (11 %). Ces réactions indésirables survenaient généralement dans les 2 jours suivant l’injection, étaient de gravité légère à modérée, de courte durée (1 à 3 jours) et étaient moins fréquentes après la deuxième injection de Qdenga qu’après la première.

Population pédiatrique chez des sujets âgés de 4 à 17 ans

Les données de sécurité groupées provenant des essais cliniques sont disponibles pour 13 839 enfants (9 210 âgés de 4 à 11 ans et 4 629 âgés de 12 à 17 ans). Cela comprend les données de réactogénicité recueillies auprès de 3 042 enfants (1 865 âgés de 4 à 11 ans et 1 177 âgés de 12 à 17 ans). La fréquence, le type et la gravité des effets indésirables chez les enfants étaient largement cohérents avec ceux observés chez les adultes. Les réactions indésirables rapportées plus fréquemment chez les enfants que chez les adultes étaient la fièvre (11 % contre 3 %), l’infection des voies respiratoires supérieures (11 % contre 3 %), la rhinopharyngite (6 % contre 0,6 %), la pharyngo-amygdalite (2 % contre 0,3 %) et le syndrome grippal (1 % contre 0,1 %). Les réactions indésirables rapportées moins fréquemment chez les enfants que chez les adultes étaient l’érythème au site d’injection (2 % contre 27 %), les nausées (0,03 % contre 0,8 %) et l'arthralgie (0,03 % contre 1 %). Les réactions suivantes ont été observées chez 357 enfants âgés de moins de 6 ans vaccinés avec Qdenga : diminution de l’appétit (17 %), somnolence (13 %) et irritabilité (12 %).

Il convient de se référer au Résumé des Caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur la base de données publiques des médicaments, pour connaître l’ensemble des contre-indications et des effets indésirables. 

Il convient de se référer au Résumé des Caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur la base de données publiques des médicaments, pour connaître les modalités de conservation et de prescription du vaccin. 

Le vaccin Qdenga® peut être administré le même jour que le vaccin contre l’hépatite A et le vaccin nonavalent contre les infections à HPV. Des données d’association de Qdenga® avec le vaccin de la fièvre jaune sont en faveur d’une immunogénicité plus faible, sans que l’impact clinique de cette donnée soit connu.

Par précaution, on respectera dans la mesure du possible un intervalle d’un mois entre les vaccins fièvre jaune et Qdenga®, mais en cas de départ imminent, les deux vaccins peuvent être administrés le même jour ou à n’importe quel intervalle. Il n’y a, à ce jour, pas de données concernant la co-administration du vaccin Qdenga® avec les vaccins non listés ci-dessus.