RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
Il n’existe pas de vaccins anticoquelucheux non combiné.
Nourrissons
La vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour tous les enfants nés depuis le 1er janvier 2018. Elle comporte une primovaccination de deux injections à deux mois d’intervalle, aux âges de 2 mois (8 semaines) et 4 mois, suivies d’un rappel à l’âge de 11 mois.
Cette primovaccination à 2 et 4 mois ne doit pas être différée pour permettre aux nourrissons, population la plus susceptible de faire des formes sévères, d’être le plus vite protégés contre la maladie.
Les vaccins hexavalents utilisés pour cette primovaccination comprennent une dose entière d'anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux (DTCaP) : Infanrix Hexa®, Hexyon®, Vaxelis®.
Pour garantir l’efficacité de ce schéma vaccinal, l’intervalle entre les deux 1res doses ne doit jamais être inférieur à deux mois, et l’intervalle entre la 2e et la 3e dose ne doit jamais être inférieur à six mois.
À l’âge de 6 ans
Le rappel coquelucheux est recommandé avec une combinaison vaccinale tétravalente à doses entières d'anatoxine diphtérique et de vaccin coquelucheux : Tétravac acellulaire®, Infanrix Tetra®.
Entre 11 et 13 ans
Le rappel diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite est recommandé.
- Si l’enfant a eu son rappel coquelucheux à 6 ans : vaccination avec une dose réduite d'anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux (dTcaPolio) : Repevax®, Boostrixtetra®.
- Si l’enfant n’a pas reçu de rappel coquelucheux à l’âge de 6 ans ou s’il a reçu à 6 ans une dose réduite d’antigènes coquelucheux (dTcaPolio), vaccination avec une dose entière d’antigènes coquelucheux (DTCaPolio) : Tetravac acellulaire®, Infanrix Tetra®.
A 25 ans
Le vaccin tétravalent à doses réduites d’anatoxine diphtérique et d’antigènes coquelucheux (dTcaPolio) est recommandé chez les adultes âgés de 25 ans, à l’exception de ceux ayant reçu une vaccination dans les 5 dernières années.
La protection apportée par la maladie est de l’ordre de dix ans. Il n’est pas utile de revacciner les personnes éligibles à la vaccination moins de 10 ans après une coqueluche documentée, sauf chez le nourrisson qui doit être vacciné même si il a eu la maladie.
Adultes
Dans un contexte de recrudescence marquée de la coqueluche en France depuis le début de l'année 2024, avec un nombre de décès particulièrement élevé chez les nouveau-nés et les nourrissons, les recommandations faites par la HAS en juillet 2024 restent en vigueur en 2025 :
- Un rappel est recommandé aux les adultes âgés de plus de 25 ans dans l’entourage du nouveau-né si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse, ou si elle a accouché moins d’un mois après la vaccination : ils recevront une dose de rappel de vaccin dTcaPolio si leur dernière vaccination coquelucheuse remonte à 5 ans ou plus.
- La vaccination contre la coqueluche est recommandée pour les professionnels ayant une injection datant de plus de 5 ans dans le cas d’une urgence sanitaire (contexte épidémique et un risque de grands rassemblement favorisant une grande circulation de la coqueluche).
Pour l'ensemble de la population, les rappels dTP administrés aux âges de 25, 45, 65 ans comporteront systématiquement la valence coqueluche (vaccin dTcaPolio).
En situation de tension d’approvisionnement touchant les vaccins combinés contenant la valence coqueluche, des recommandations temporaires proposant une adaptation de la stratégie de vaccination ont été émises en février 2015.
Ces recommandations s’appliquent en fonction de la disponibilité des vaccins.
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Chez le nourrisson, la vaccination telle que prévue au calendrier vaccinal est maintenue avec l’utilisation d’un vaccin hexavalent DTCaPolio, Haemophilus influenzae b et hépatite B, les tensions d’approvisionnement ne concernant pas les vaccins hexavalents.
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Le rappel prévu à l’âge de 6 ans peut s’effectuer avec un vaccin tétravalent à dose réduite d’antigènes coquelucheux dTcaPolio (Repevax®, Boostrixtetra®).
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Pour les enfants vaccinés à l’âge de 6 ans par un vaccin à dose réduite d’antigènes coquelucheux dTcaP, le rappel à l’âge de 11-13 ans s’effectue avec un vaccin tétravalent à dose entière DTCaPolio (Tétravac acellulaire®, Infanrix Tetra®).
- Pour ce qui concerne la stratégie du cocooning et la vaccination autour des cas, les conduites à tenir sur la vaccination sont maintenues (voir infra – paragraphe sur le cocooning).
RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES
Elargissement de la population à haut risque de forme grave
Dans son avis publié le 12 août 2024, le HCSP a précisé les personnes à haut risque de forme grave comme l’ensemble des nourrissons de moins de 6 mois et ceux âgés de 6 à 11 mois incomplètement vaccinés, et les personnes à risque de forme grave comme celles ayant une maladie respiratoire chronique ou une immunodépression ou une obésité ainsi que celles âgées de 80 ans et plus.
Pour ces personnes et leurs contacts proches (au domicile mais aussi en dehors comme en milieu professionnel), le HCSP recommande notamment :
- la mise à jour de la vaccination contre la coqueluche selon le calendrier des vaccinations et les recommandations actualisées de la Haute Autorité de santé ;
- le diagnostic et le traitement précoce des cas ;
- pour toute personne symptomatique le strict respect des mesures d’hygiène s’appliquant aux infections respiratoires aiguës : port de masque chirurgical, hygiène des mains, aération des locaux ;
- en période épidémique, le respect des mesures d’hygiène, le port systématique du masque face aux patients dans les services de soins accueillant des personnes à haut risque de forme grave et des femmes enceintes au 3ème trimestre ;
- l’antibioprophylaxie des contacts d’un cas index si : elles-mêmes sont à haut risque ou à risque de forme grave de coqueluche ou si leur entourage, domiciliaire ou professionnel, comporte au moins un sujet à haut risque de forme grave.
Chez le prématuré
Se référer au texte Prématurés.
Chez la femme enceinte
Le but de la vaccination chez la femme enceinte est de protéger son nourrisson par ses anticorps maternels.
La vaccination se fait à partir du 2ème semestre de grossesse, préférentiellement entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée afin d’augmenter le transfert passif transplacentaires actif des anticorps maternels et assurer une protection optimale du nouveau-né et du jeune nourrisson jusqu’à l’obtention d’une protection vaccinale individuelle. Elle se fait avec un vaccin tétravalent (dTcaP).
La vaccination est à répéter à chaque grossesse. Une femme ayant été vaccinée contre la coqueluche avant sa grossesse doit de nouveau l’être pendant sa grossesse pour permettre un passage transplacentaire maximal d’anticorps.
Si la mère a été vaccinée pendant sa grossesse au moins un mois avant l’accouchement, la vaccination de l’entourage n’est plus nécessaire.
Dans l’entourage du nourrisson
La stratégie du cocooning est recommandée pour l’entourage du nourrisson au cours de ses six premiers mois de vie si sa mère n’a pas été vaccinée contre la coqueluche pendant la grossesse ou si moins d’un mois de délai s’est écoulé entre la vaccination de la femme enceinte et l’accouchement.
Sont vaccinés :
- la mère en post-partum immédiat, même si elle allaite, avant la sortie de la maternité ;
- l’entourage du nouveau-né de l’enfant (parents, fratrie, grands-parents et toutes autres personnes susceptibles d’être en contact étroit et durable avec le nourrisson au cours de ses 6 premiers mois de vie. La vaccination doit être faite, au plus tard à la naissance de l’enfant.
Pour les personnes antérieurement vaccinées, les adolescents et jeunes adultes de 25 ans ou moins, recevront une dose de rappel si leur dernière injection date de plus de 5 ans. Les adultes de plus de 25 ans recevront une dose de rappel si la vaccination antérieure date de 10 ans et plus. Une revaccination coquelucheuse est indiquée si la personne en situation de cocooning a reçu à l’âge adulte une dose de vaccin coquelucheux depuis plus de dix ans.
Les adultes concernés qui auraient reçu un vaccin dTP peuvent recevoir un vaccin dTcaP en respectant un délai d’un mois.
Dans tous les cas, un délai minimal d’un mois devra être respecté par rapport au dernier vaccin dTPolio.
Dans le cadre de la résurgence actuelle de la coqueluche en France et devant une recommandation de vacciner les femmes enceintes encore trop peu appliquée , la HAS vient de publier de nouvelles recommandations pour enrayer tout risque d'épidémie.
la HAS réaffirme que la vaccination des femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de grossesse et au plus tard un mois avant l’accouchement, recommandée depuis 2022 en France, est la mesure la plus efficace pour protéger le nourrisson dès la naissance grâce au transfert transplacentaire des anticorps maternels. La HAS encourage donc vivement les femmes enceintes à se faire vacciner, cette mesure étant encore insuffisamment appliquée en France. A défaut de vaccination de la mère pendant la grossesse, il reste important qu’elle le soit avant la sortie de la maternité.
La HAS insiste aussi sur l'importance de ne pas différer la primovaccination des nourrissons dès qu’ils sont en âge d’être vaccinés, à partir de 2 mois.
Enfin, dans ce contexte épidémique préoccupant, la HAS recommande que toute personne en contact proche avec un nouveau-né et/ou nourrisson de moins de 6 mois dans un cadre familial ou professionnel reçoive un rappel si le dernier vaccin contre la coqueluche date de plus de 5 ans.
- Cette dose de rappel doit être administrée aux professionnels de santé et de la petite enfance en contact rapproché avec des nouveau-nés ou nourrissons de moins de 6 mois. Pour mémoire, chez ces professionnels, les rappels sont aujourd’hui recommandés tous les 20 ans.
- Elle doit aussi être administrée à l'entourage du nouveau-né (parents, fratrie, grands-parents et autres personnes susceptibles d’être en contact étroit et durable avec le nourrisson au cours de ses six premiers mois) dans le cadre de la stratégie dite du « cocooning», sauf si la mère a été vaccinée pendant la grossesse au moins un mois avant l'accouchement.
Des études suggèrent en effet que l’efficacité vaccinale s’estomperait rapidement à compter de 5 ans après la dernière dose, devenant insuffisante pour garantir une protection contre l'infection.
La HAS précise que cette recommandation s’inscrit en réponse à la saisine du ministère chargé de la santé dans le contexte actuel de forte résurgence de la coqueluche en France et ne constitue pas une recommandation visant à modifier le calendrier vaccinal habituel. Elle pourra être mise à jour en fonction de l'évolution des indicateurs épidémiologiques au sein des autres catégories de la population.
Recommandations |
- A 2 et 4 mois, vaccination obligatoire, que la mère ait été vaccinée ou non durant la grossesse
- Rappel obligatoire à 11 mois
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- Rappel de vaccination à 6 ans, entre 11 et 13 ans, puis à 25 ans
- Vaccination des femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de grossesse (de préférence entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée)
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+ Cocooning : En l’absence de vaccination de la mère pendant la grossesse, vaccination de la mère avant la sortie de la maternité et administration d’une dose de rappel pour l’entourage proche du nouveau-né/nourrisson, si la dernière injection date de plus de 5 ans
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- Rappel vaccinal à 25, 45 et 65 ans
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+ Administration d’une dose de rappel si la dernière injection date de plus de 5 ans
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- Rappel vaccinal à 25, 45 et 65 ans
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+ Possibilité pour ceux qui le souhaitent de bénéficier d’une dose additionnelle si la dernière injection date de plus de 5 ans
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1 Notamment les professionnels soignants des services de maternité, néonatalogie, de pédiatrie, les professionnels de santé en ville (médecins libéraux, kinésithérapeutes, PMI, etc.), les étudiants des filières médicales et paramédicales, les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels, les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.
2 Professionnels soignants dans leur ensemble, y compris dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)
+ Recommandations prises dans le cadre de la recrudescence actuelle (ne font pas partie du calendrier vaccinal)
Autres informations
- Il n’y a pas lieu de revacciner les personnes éligibles à la vaccination moins de 10 ans après une coqueluche documentée (sauf chez les femmes enceintes)
- La vaccination post-exposition n’a aucune efficacité pour la prévention de la coqueluche chez une personne déjà contaminée
RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES
Le but de la vaccination des professionnels est de protéger contre la survenue d’une coqueluche grave les personnes non immunisées avec qui ils sont en contact. Il s'agit :
- des professionnels soignants dans leur ensemble, y compris dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ;
- des personnes travaillant en contact étroit et répété avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois (maternité, service de néonatalogie et de pédiatrie) devraient être vaccinées en priorité ;
- des étudiants des filières médicales et paramédicales ;
- des professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels ;
- des personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.
Des rappels systématiques avec une valence réduite d’antigène coquelucheux (dTcaPolio) doivent être faits chez les professionnels de santé à 25 ans, 45 ans, et 65 ans (Repevax®, Boostrixtetra®).
Les personnes non vaccinées ou ayant reçu un rappel depuis plus de 5 ans recevront une dose de vaccin dTcaPolio. Par la suite, le recalage sur le calendrier en cours pour les rappels dTPolio ultérieurs se fait suivant les recommandations introduites en 2013.
Pour les personnes ayant déjà reçu un rappel à l’âge adulte, le recalage sur le calendrier en cours pour les rappels dTPolio ultérieurs se fait suivant les recommandations introduites en 2013.
Dans tous les cas, un délai minimal d’un mois devra être respecté par rapport au dernier vaccin dTPolio.
L’immunité coquelucheuse après maladie naturelle est de l’ordre d’une dizaine d’années. Il n’y a pas lieu de revacciner les personnes éligibles à la vaccination moins de dix ans après une coqueluche documentée. En revanche, une injection de rappel est recommandée aux personnes éligibles ayant contracté la maladie plus de dix ans auparavant.
En situation de tension d’approvisionnement touchant les vaccins combinés contenant la valence coqueluche :
La stratégie du cocooning et la vaccination autour des cas est maintenue sans modification chez l’adulte.
Le vaccin tétravalent à dose réduite d’antigènes coquelucheux peut être réalisé chez l’enfant à partir de 3 ans (Repevax®, Boostrixtetra®).
VACCINATION AUTOUR D’UN CAS OU DE CAS GROUPÉS
Sont considérés comme cas groupés au moins deux cas confirmés (clinique, biologique ou épidémiologique) de coqueluche contemporains ou successifs (séparés par une période d'incubation compatible avec une transmission directe, soit en moyenne dix jours avec des extrêmes de sept à vingt et un jours) et survenant dans une même unité géographique (classe, école, chambre, service hospitalier, bureau, entreprise, etc.).
La mise à jour des vaccinations de la population exposée selon le calendrier vaccinal en vigueur est recommandée autour d’un cas ou de cas groupés de coqueluche. Cette population exposée comprend toutes les personnes en contact avec le cas pendant sa phase contagieuse, à savoir : trois semaines après le début des signes ou cinq jours après le début du traitement par un antibiotique adapté (ou trois jours après le début de l’antibiothérapie si le malade est traité avec l’azithromycine).
La population exposée concerne à la fois :
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les contacts proches : personnes vivant sous le même toit (famille, chambrée d’internat, etc.) ; ami(e)s très proches ; tous les enfants et personnels de la section en crèche et halte-garderie ; tous les enfants et personnes exposés au domicile des assistants maternels et des crèches familiales ;
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les contacts occasionnels : autres sujets ayant eu un contact face-à-face à moins d’un mètre ou pendant plus d’une heure avec le cas en milieu scolaire, en milieu professionnel, amis et personnes partageant plusieurs fois par semaine les mêmes activités ; en établissement de santé, maternité, Ehpad.
Dans son avis du 30 juillet 2024, Le Haut Conseil de la santé publique a défini la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de coqueluche vis-à-vis du malade et de son entourage, en particulier pour les personnes à risque et leur entourage et dans des collectivités à risque (maternités, crèches, établissements de santé, etc.).
La vaccination en post-exposition n’a aucune efficacité pour prévenir la maladie chez une personne déjà contaminée. Cette vaccination de rattrapage a pour but de protéger dans l’hypothèse d’une contamination ultérieure.
Pour les personnes ayant déjà présenté la coqueluche depuis plus de dix ans, une vaccination est considérée comme nécessaire.
La coqueluche des premiers mois de la vie est considérée comme peu immunisante de sorte que ces nourrissons doivent être vaccinés selon le calendrier vaccinal en vigueur.
Dans un contexte de recrudescence marquée de la coqueluche en France depuis le début de l'année 2024, avec un nombre de décès particulièrement élevé chez les nouveau-nés et les nourrissons, la HAS a recommandé en juillet 2024 :
- Un rappel pour les adultes de l’entourage du nouveau-né âgés de plus de 25 ans, si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse, ou si elle a accouché moins d’un mois après la vaccination, ils recevront une dose de rappel de vaccin dTcaPolio si la vaccination coquelucheuse antérieure remonte à 5 ans ou plus (ce délai étant de 10 ans hors contexte sanitaire particulier).
- La vaccination contre la coqueluche pour tous les professionnels travaillant au contact des nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois, y compris les professionnels de santé en ville, ayant une injection datant de plus de 5 ans dans le cas d’une urgence sanitaire (contexte épidémique et un risque de grands rassemblement favorisant une grande circulation de la coqueluche).
Ces recommandations émises s’appliquent également pour toute l’année 2025.