Les indications sont proposées comme pour tous les vaccins en France, par la Haute Autorité de Santé (HAS) et validées par le ministère chargé de la santé. La stratégie vaccinale contre la Covid-19 est décrite sur le site du ministère chargé de la santé et de la prévention, qui a mis également en ligne un guide à l’usage des professionnels de santé, et un guide spécifique pour la vaccination des enfants.
La HAS a recommandé de privilégier les vaccins à ARNm en primo-vaccination et pour le rappel : ils sont très efficaces, leur réponse immunitaire contre le virus est meilleure que celle des vaccins à adénovirus en rappel et le recul sur leur utilisation est significatif. Le Nuvaxovid® (Novavax), développé selon une technologie vaccinale « classique » (vaccin protéique adjuvanté) peut être utilisé en primo-vaccination, pour les personnes qui ne souhaitent ou ne peuvent recevoir de vaccins à ARNm.
PRIMO-VACCINATION
Le grand public
Le ministère de la santé ne recommande plus la vaccination depuis le 27 avril 2023 ; celle-ci reste possible pour les personnes qui le souhaitent.
La vaccination peut être réalisée à partir de l'âge de 6 mois.
La vaccination est précédée du remplissage d’un questionnaire sur les antécédents et l’éligibilité à la vaccination, disponible sur le lieu de vaccination. Hormis certains professionnels, la vaccination n’est pas obligatoire.

Enfants de 6 mois à 4 ans
Depuis le 19 janvier 2023, la vaccination est possible pour tous les enfants âgés de 6 mois à 4 ans présentant au moins une comorbidité identifiée par la HAS :
- Les cardiopathies congénitales ;
- Les maladies hépatiques chroniques ;
- Les maladies cardiaques et respiratoires chroniques (y compris l’asthme sévère nécessitant un traitement continu) ;
- Les maladies neurologiques ;
- L’immunodéficience primitive ou induite par médicaments ;
- L’obésité ;
- Le diabète ;
- Les hémopathies malignes ;
- La drépanocytose ;
- La trisomie 21.
A ces pathologies peuvent s’ajouter des situations où, au cas par cas, sur la base d’une évaluation stricte du rapport bénéfice/risque individuel, les médecins spécialistes d’organes et de maladies rares peuvent proposer la vaccination à des enfants du fait d’une vulnérabilité conférant un risque majeur de formes graves de Covid-19.
La vaccination concerne également les enfants âgés de 6 mois à 4 ans vivant dans l’entourage d’une personne immunodéprimées dans le cadre de la stratégie de cocooning.
Comme pour la vaccination des autres publics mineurs, la vaccination des enfants âgés de 6 mois à 4 ans nécessite l’autorisation des deux parents, sauf impossibilité pour l’un des deux parents de recueillir l’accord de l’autre parent. Il n’est en revanche pas nécessaire que l’enfant soit accompagné par un de ses parents. La personne qui l’accompagne doit pouvoir établir qu’elle détient l’accord parental et présenter un formulaire d’autorisation parentale dûment signé par les deux parents.
Le formulaire d’autorisation parentale est disponible ici, et devra être remis au personnel dans le lieu de vaccination. Les formulaires d’autorisation parentale sont à conserver durant 3 mois suivant la vaccination.
Enfants de 5 à 11 ans
La vaccination est possible chez les enfants de 5-11 ans.
La vaccination des enfants de 5 à 11 ans inclus nécessite le consentement des deux parents (sauf impossibilité pour l'un des deux parents de recueillir l'accord de l'autre parent) et la présence d’un accompagnateur, muni du formulaire d’autorisation parentale. Le formulaire est disponible en ligne. Ce formulaire devra être remis au personnel dans le lieu de vaccination.
La primo-vaccination comporte deux doses espacées de 21 jours.
Les enfants sévèrement immunodéprimés, peuvent recevoir sur avis médical jusqu’à trois injections de vaccin – ou au moins deux injections de vaccin en cas d’infection antérieure à la Covid-19.
Adolescents de 12 à 17 ans
- Le jour de la vaccination l’adolescent peut venir accompagné de l’un de ses parents (ou titulaire de l’autorité parentale). Il s’agit d’une recommandation et non d’une obligation.
- Il doit impérativement présenter une autorisation signée des deux parents : le formulaire d’autorisation parentale à la vaccination contre la Covid-19 est disponible en ligne.
- Il est recommandé aux professionnels de santé de conserver l’autorisation parentale soit sous format papier soit en la mentionnant dans le dossier médical du patient.
- Le consentement libre et éclairé de l’adolescent concerné est également nécessaire avant de procéder à la vaccination. Ce recueil du consentement ne nécessite pas de formulaire ou d’engagement écrit : il doit être recueilli à l’oral, pendant l’entretien préparatoire à la vaccination, par le professionnel de santé.
- La carte vitale d'un des parents ou une attestation de droit mentionnant le n° de sécurité sociale d'un de ses parents doit être présentée. Si le NIR ne peut être communiqué, ou lorsque l’adolescent de 16 ans ou plus souhaite se faire vacciner contre l’avis de ses parents, ou dans tout autre situation rendant impossible l’utilisation du NIR de l’un des deux parents ou celui de l’adolescent : la procédure de saisie dite « NIR d’urgence » peut être utilisée. La vaccination contre la COVID-19 prime, en dernier recours, sur l’exigence d’utiliser le NIR de l’un des deux parents. Dans ce cas de figure, il est impératif d’indiquer aux adolescents qui se font vacciner sous le NIR d’urgence de conserver très précieusement le code patient qui se présente sous la forme d’une série de trois fois trois lettres.
- Ces adolescents peuvent être vaccinés en centre de vaccination, chez un professionnel de santé en ville, et dans les services où ils sont suivis le cas échéant.
En milieu professionnel
Dans son avis du 30 mars 2023, la Haute Autorité de Santé préconise de lever l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé. L’obligation vaccinale est levée par décret à compter du 15 mai 2023. Les modalités de réintégration sont précisées dans l’instruction interministérielle n° DGOS/RH3/RH4/RH5/DGCS/2023/63 du 2 mai 2023 relative aux modalités de réaffectation des agents à la suite de la levée de l’obligation vaccinale contre le COVID-19.
La vaccination des professionnels de santé reste toutefois fortement recommandée.
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
Voir plus haut l'infographie : "quel vaccin pour quel public?"
RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES
Personnes immunodéprimées ou atteintes de certains cancers
Les personnes devant recevoir trois doses de vaccin à ARNm pour leur primovaccination sont détaillées par le Ministère de la santé.
Entourage des personnes immunodéprimées
- Une stratégie dite de cocooning en vaccinant l’entourage des personnes immunodéprimées permet de leur apporter une protection supplémentaire. Elle comprend primo-vaccination (dès 6 mois) et rappel (dès 12 ans).
Femmes enceintes ou ayant un désir de grossesse ou allaitantes
Elles peuvent être vaccinées avec les vaccins à ARNm, avec deux doses de vaccin, quel que soit leur âge et le trimestre de leur grossesse, et ce d’autant plus lorsqu’il existe des comorbidités.
Pour les femmes allaitantes
- Le passage systémique de l’ARNm et du vecteur viral après la vaccination n’étant pas attendu, leur présence dans le lait ne l’est pas non plus.
- Les vaccins à ARNm et à vecteur viral contre la Covid-19 sont dépourvus de pouvoir infectant. L’enfant allaité ne risque donc pas d’être infecté par le vaccin effectué à sa mère.
- Par contre, les anticorps issus de la vaccination peuvent être présents dans le lait maternel et contribuer à protéger l’enfant.
L’Organisation Mondiale de la santé et l’UNICEF recommandent de poursuivre l'allaitement maternel pendant l'infection et après la vaccination. Si la mère est infectée des précautions d’hygiène sont nécessaires (port du masque, hygiène des mains...).
CAMPAGNE DE RAPPEL DU PRINTEMPS 2023
L’objectif de cette campagne de vaccination est de maintenir un niveau de protection vaccinale suffisant afin de réduire la survenue de formes graves de Covid-19, et le risque d’hospitalisation et de décès. En effet la protection immunitaire décroît plus rapidement dans le temps chez certaines catégories de personnes, les exposant davantage au risque de faire une forme grave. C’est pourquoi une campagne de rappel au printemps est organisée depuis le 27 avril jusqu’au 16 juin 2023 pour les personnes les plus fragiles :
- les personnes âgées de 80 ans et plus,
- les personnes immunodéprimées,
- les résidents d’EHPAD et d’USLD, quel que soit leur âge,
- les personnes à risque de forme grave de la maladie selon chaque situation individuelle et dans le cadre d'une décision partagée avec l'équipe soignante.
La dose de rappel n’est plus recommandée pour les personnes non ciblées par les recommandations de rappel décrites ci-dessus. Néanmoins, si une personne n’est pas dans la cible et souhaite recevoir un rappel, elle pourra en bénéficier gratuitement.
Ce rappel vaccinal est effectué préférentiellement avec des vaccins à ARNm adaptés bivalents, ciblant notamment les variants du virus actuellement en circulation sur le territoire national (dérivés d’Omicron).
Ce rappel peut être effectué dès 6 mois après la dernière injection ou la dernière infection.
Un rappel sera également recommandé à l’automne 2023 pour :
- les personnes de 80 ans et plus, les résidents d’EHPAD et USLD, les personnes immunodéprimées et les personnes à très haut risque de forme grave quel que soit leur âge, selon chaque situation individuelle et dans le cadre d’une décision partagée avec l’équipe
- les personnes de 65 à 79 ans, les femmes enceintes, les personnes à risque de forme grave et leur entourage quel que soit leur âge..
Alternatives aux vaccins adaptés bivalents :
L’utilisation du vaccin Nuvaxovid® ou du vaccin VidPrevtyn® Beta en rappel est une alternative pour les personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent plus recevoir un vaccin à ARN messager, mais les vaccins à ARN messager bivalents restent à utiliser de manière préférentielle aux autres vaccins.
Le vaccin Nuvaxovid® du laboratoire Novavax est autorisé chez les 12 ans et plus.
De même, le vaccin VidPrevtyn® Beta des laboratoires Sanofi Pasteur et GSK est autorisé en rappel, chez les adultes de 18 ans et plus, primo-vaccinés avec un vaccin à ARN messager (Comirnaty® de Pfizer-BioNTech ou Spikevax® de Moderna) ou avec un vaccin à vecteur adénoviral (JCovden® de Janssen ou Vaxzevria® de AstraZeneca).
Par ailleurs, dans l’attente de données complémentaires, l’utilisation des vaccins VidPrevtyn® Beta et Nuvaxovid® n’est pas recommandée chez la femme enceinte. Les vaccins à ARN messager bivalents doivent être utilisés chez les femmes enceintes.