En France, la vaccination généralisée contre la varicelle des enfants de plus de 12 mois n’est pas recommandée. Un taux de couverture vaccinale d’au moins 90% est, en effet, nécessaire pour éviter le déplacement de l’âge de la varicelle de l’enfance vers l’âge adulte et l’augmentation de l’incidence des formes plus sévères. L’expérience de la rougeole a confirmé qu’une couverture vaccinale insuffisante entraînait un déplacement de l’âge de la maladie. Cette perspective est particulièrement préoccupante lorsque l’on sait que le risque de complication de la varicelle est beaucoup plus élevé chez l’adolescent et l’adulte.
La probabilité d’atteindre un niveau très élevé de couverture permettant d’éviter la survenue de ces effets collectifs négatifs de la vaccination du nourrisson est apparue très faible, compte tenu de la réputation de bénignité de la maladie tant dans l’esprit des médecins que du public.
Les recommandations actuelles de vaccination concernent les personnes sans antécédent de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse), dans les circonstances suivantes : adolescents de 12 à 18 ans, femmes en âge de procréer, vaccination post-exposition pour les personnes de plus de 12 ans, professionnels de santé et professionnels en contact avec la petite enfance, personnes en contact étroit avec des personnes immunodéprimées et enfants candidats receveurs à une greffe d’organe solide. Un contrôle sérologique préalable à la vaccination peut (ou doit selon les circonstances) être effectué.
L’administration des vaccins vivants atténués est naturellement contre-indiquée durant la grossesse, ce d’autant plus que le virus VZV peut être responsable de fœtopathies. Il est recommandé aux femmes qui ont été vaccinées de différer leur projet d'un mois suivant la dose administrée.
RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES
La vaccination contre la varicelle est recommandée uniquement :
- en post-exposition, dans les trois jours suivant l’exposition, à un patient avec éruption, pour les adolescents et les adultes (à partir de l’âge de 12 ans) immunocompétents sans antécédents de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse) ; le contrôle de la sérologie avant la vaccination étant facultatif (pour respecter le délai de vaccination post-exposition) ;
- pour les adolescents de 12 à 18 ans, n’ayant pas d’antécédents cliniques de varicelle ou dont l’histoire est douteuse ; un contrôle sérologique préalable peut être pratiqué dans ce cas ;
- pour les femmes en âge de procréer, notamment celles qui ont un projet de grossesse, et n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle ; un contrôle sérologique préalable peut être pratiqué dans ce cas ;
- pour les femmes, n’ayant pas d’antécédents cliniques de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse), dans les suites d’une première grossesse ;
-
pour les personnes immunocompétentes suivantes, sans antécédents de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative :
- professionnels de santé;
- à l’entrée en première année d’études médicales et paramédicales ;
- en rattrapage pour l’ensemble du personnel de santé, en priorité dans les services accueillant des sujets à risque de varicelle grave (immunodéprimés, gynéco-obstétrique, néonatologie, pédiatrie, maladies infectieuses) ; les sujets vaccinés doivent être informés de la nécessité d’une éviction de dix jours en cas de rash généralisé ;
- tout professionnel en contact avec la petite enfance (crèches et collectivités d’enfants notamment) ;
- toute personne en contact étroit avec des personnes immunodéprimées ; les personnes vaccinées doivent être informées de la nécessité, en cas de rash généralisé, d’éviter pendant dix jours les contacts avec des personnes immunodéprimées ;
- chez les personnes en attente de greffe, dans les six mois précédent une greffe d’organe solide, sans antécédents de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative, avec deux doses à au moins un mois d’intervalle.
SCHÉMA DE VACCINATION
Les vaccins contre la varicelle ont fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité. Le schéma vaccinal à 1 dose initialement préconisé dans la tranche d’âge 12 mois-12 ans ne procure cependant pas une protection individuelle suffisante et un schéma en 2 doses est proposé pour tous :
Aucun rappel n’est nécessaire.