Méningites, septicémies et pneumonies à pneumocoque

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Dans les pays industrialisés, le pneumocoque est la première cause de méningites bactériennes chez l’enfant de moins de 1 an. Les méningites à pneumocoques du nourrisson surviennent le plus souvent chez des enfants sans facteur de risque.
En France, la vaccination contre le pneumocoque est obligatoire dès l’âge de 2 mois chez tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018.

Les infections à Streptococcus pneumoniae sont très fréquentes, surtout aux âges extrêmes de la vie. La pneumonie à pneumocoque est l’une des premières causes de décès chez l’enfant dans les pays en développement. Dans le monde, le nombre de décès secondaires à une pneumonie à pneumocoque était estimé à 1,5 million en 2015.

Clinique

Streptococcus pneumoniae est un commensal du rhinopharynx, surtout chez l’enfant : il peut facilement diffuser vers l’oreille et l’arbre respiratoire.

Les otites se rencontrent surtout entre 6 mois et 3 ans. On admet qu’au moins 30% d’entre elles sont dues au pneumocoque.

Dans les sinusites aiguës de l’adulte, le pneumocoque est retrouvé dans environ 25% des cas.

Les infections respiratoires basses sont dominées par la pneumonie, réalisant la classique pneumonie franche lobaire aiguë. Les bronchopneumonies, de même que les pneumonies interstitielles, sont plus rares. Le risque d’infection pulmonaire augmente régulièrement à partir de l’âge de 40 ans et est particulièrement élevé chez les patients âgés. La létalité est évaluée entre 5 et 15% et est plus élevée dans les pneumopathies bactériémiques : la mortalité peut alors atteindre 25%.

Pour ce qui est des méningites bactériennes, elles peuvent peut être associées à des otites moyennes aiguës. Le pronostic en est globalement sévère : dans une étude française récente portant sur les enfants, la mortalité était de 10% et les séquelles neuropsychiques précoces de 30%.

Diagnostic

Le diagnostic bactériologique de l’infection pneumococcique repose sur l’examen direct et surtout sur la culture de liquides biologiques (liquide cérébrospinal (LCS), sang, liquide de ponction) ou de pus (otite, sinusite). 
L’étiologie pneumococcique des pneumopathies est plus difficile à préciser sur les seuls crachats ou prélèvements pharyngés d’autant que les hémocultures sont habituellement négatives.
La valeur prédictive négative de la recherche d’antigène pneumococcique dans les urines est estimée entre 97 et 99% selon le test et peut permettre d’orienter l’antibiothérapie.
La recherche d’ADN de pneumocoque par amplification génique ou polymerase chain reaction (PCR) sur LCS et/ou sérum est de plus en plus pratiquée. Le diagnostic sérologique avec recherche et titrage des anticorps antipolyosidiques ou antipolyoside C n’est pas du domaine de la routine.

Épidémiologie

Dans le monde, les pneumocoques sont la première cause de mortalité par pneumonie estimée à plus de 55% des décès. Dans les pays industrialisés, le pneumocoque est la première cause de méningites bactériennes chez l’enfant de moins de 1 an. Chez le nourrisson et les personnes âgées, la mortalité des infections à pneumocoque reste élevée. Immunodépression, éthylisme, splénectomie, drépanocytose infections à VIH au stade sida et âge avancé sont des facteurs favorisant les infections à pneumocoques sévères voire mortelles. Les méningites à pneumocoques du nourrisson surviennent le plus souvent chez des enfants sans facteur de risque.

En France, les infections pneumococciques sont surveillées par le Centre national de référence (CNR) des pneumocoques, le Réseau des observatoires des pneumocoques (ORP), Santé publique France à travers le réseau Epibac, ainsi que par plusieurs réseaux volontaires de cliniciens, pédiatres et infectiologues. Le CNR recueille, en collaboration avec les observatoires régionaux du pneumocoque, les informations sur la résistance aux antibiotiques et sur les sérotypes pneumococciques impliqués dans les diverses infections. Un recueil de données relatives aux méningites bactériennes chez l’enfant est également effectué, depuis 2001, dans la majorité des services de pédiatrie français par l’Observatoire national des méningites bactériennes de l’enfant. Pour les pneumonies, il n’existe pas de surveillance précise.

En 2016, la prévalence des pneumocoques de sensibilité diminuée était de 26% pour la pénicilline G, de 2,8% pour le céfotaxime et de 24% pour l’érythromycine pour les souches impliquées dans des infections invasives, quel que soit l’âge. La sensibilité à l’amoxilline (CMI ≤2 mg/L) était observée pour 99% des souches isolées de pneumonies avec bactériémies, et la sensibilité au céfotaxime (CMI ≤0,5 mg/L) pour 99% des souches responsables de méningite ; aucune souche n'était résistante au céfotaxime (CMI >2 mg/L).

Malgré une baisse de la fréquence des souches de sensibilité diminuée à ces antibiotiques amorcée depuis 2003, la France se situe toujours parmi les pays européens ayant les plus forts niveaux de résistance du pneumocoque.

Avant la vaccination, en moyenne, plus de 5000 cas d’infections invasives à pneumocoque dont environ 10 % de méningites à pneumocoque survenaient annuellement en France métropolitaine. On estime que l’incidence des pneumonies en France se situe entre 100000 et 120000 cas par an, le nombre de décès étant compris entre 3500 et 11000, essentiellement chez les personnes âgées. L’incidence des otites serait de 200000 cas. Le total des cas annuels d’infections à pneumocoque est estimé à 455000.

L’introduction du vaccin VPC13 dans le calendrier vaccinal du nourrisson a été suivie par une diminution des infections invasives à pneumocoques (IIP) chez les enfants de moins de 2 ans ciblés par les recommandations vaccinales et, par un effet d’immunité de groupe, également chez les enfants plus âgés et les adultes. Cette diminution reste cependant à ce jour modérée, au regard de la couverture vaccinale très élevée atteinte chez le nourrisson (plus de 90% en 2016). Cette situation est due à la combinaison de deux phénomènes antagonistes : d’une part, une baisse importante des cas d’infections invasives à pneumocoques dues aux souches des 6 sérotypes additionnels du VPC13, associée à une poursuite de la diminution des cas dus aux 7 sérotypes couverts par les deux vaccins VPC7 et VPC13 ; et, d’autre part, une induction depuis l’introduction de la vaccination contre les pneumocoques, d’un phénomène de remplacement sérotypique ayant conduit à une augmentation des cas dus à des souches de sérotypes non couverts par le VPC13. Même si ce phénomène reste à ce jour limité et ne remet pas en cause le bénéfice de la vaccination, il fait l’objet d’un suivi attentif.

Couverture vaccinale

La couverture vaccinale par le vaccin pneumococcique conjugué (VPC13), pour au moins 3 doses à l’âge de 24 mois, a progressé de 2010 à 2016 de 88,6% à 91,8%.

Le vaccin contre Les Méningites, septicémies et pneumonies à pneumocoque

Deux types de vaccins anti-pneumococciques sont disponibles en France :

  • Le vaccin anti-pneumococcique conjugué (VPC13). Ce type de vaccin entraîne une immunité chez le jeune enfant, induit une réponse mémoire et agit sur le portage des pneumocoques dans la gorge. Le PCV 7-valent (VPC7) a d’abord été recommandé en 2003 chez les enfants de moins de 2 ans présentant un risque accru d’infection invasive à pneumocoques (IIP), puis en 2006 chez tous les enfants de moins de 2ans. Il a été remplacé depuis 2010 par le VPC 13-valent (VPC13), qui couvre 13 sérotypes (1, 3, 4, 5, 6A, 6B, 7F, 9V, 14, 18C, 19A, 19F et 23F). Ce vaccin est disponible pour la vaccination des enfants depuis 2010 et de l’adulte depuis 2013.
  • Le vaccin anti-pneumococcique polysaccharidique 23-valent (VPP23), couvre 23 sérotypes (1, 2, 3, 4, 5, 6B, 7F, 8, 9N, 9V, 10A, 11A, 12F, 14, 15B, 17F, 18C, 19A, 19F, 20, 22F, 23F et 33F). Ce vaccin est très peu immunogène chez le jeune enfant et n’agit pas sur le portage. Ce vaccin est disponible depuis 1983.

RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

La vaccination contre le pneumocoque est obligatoire dès l’âge de 2 mois chez tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018. Cette vaccination est exigée pour l’entrée ou le maintien des enfants en collectivité.

RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES

La vaccination contre le pneumocoque est recommandée aux enfants de plus de 2 ans, adolescents et adultes immunodéprimés ou présentant une maladie chronique prédisposant à la survenue d’une infection invasive à pneumocoque. L’immunogénicité des vaccins peut être moindre dans cette population, ce qui explique la recommandation de schémas spécifiques de vaccination.

La vaccination est recommandée pour les personnes dans les situations suivantes :

  • Patients immunodéprimés :
    • aspléniques ou hypospléniques (dont les drépanocytoses majeures),
    • atteints de déficits immunitaires héréditaires,
    • infectés par le VIH, quel que soit le statut immunologique,
    • sous chimiothérapie pour tumeur solide ou hémopathie maligne,
    • transplantés ou en attente de transplantation d’organe solide,
    • greffés de cellules souches hématopoïétiques,
    • traités par immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique,
    • atteints de syndrome néphrotique ;
  • Patients présentant une brèche ostéo-méningée ou candidats à des implants cochléaires ;
  • Patients non immunodéprimés présentant une maladie sous-jacente prédisposant à la survenue d’infections invasives à pneumocoque :
    • cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque,
    • insuffisance respiratoire chronique, bronchopneumopathie obstructive, emphysème, 
    • asthme sévère sous traitement continu,
    • insuffisance rénale,
    • hépatopathies chroniques de toutes origines,
    • diabète non équilibré par le simple régime.

SCHÉMA DE VACCINATION

Nourrissons

Une dose de vaccin 13-valent (VPC13) à l’âge de 2, 4 mois et 11 mois (trois doses au total).

Ce vaccin est administré de manière concomitante avec le vaccin hexavalent (diphtérique, tétanique, coquelucheux acellulaire, Haemophilus influenzae type b, poliomyélitique inactivé, hépatite B).

Prématurés et nourrissons à risque d’infections invasives à pneumocoque

Une dose de vaccin 13-valent (VPC13) à l’âge de 2, 3 et 4 mois, et une dose à 11 mois (quatre doses au total).

Enfants de 2 à 5 ans à risque d'infections invasives à pneumocoque

Enfants de 2 à 5 ans à risque d’IIP

Antérieurement vaccinés avec VPC13

Non antérieurement vaccinés

1 dose de VPP23 à l’âge de 24 mois

2 doses de VPC13 (M0, M2), suivies d’1 dose de VPP23 (M4)

VPC13 : vaccin pneumococcique conjugué 13-valent.
VPP23 : vaccin pneumococcique polyosidique non conjugué 23-valent.
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Enfants de plus de 5 ans et adultes à risque d'infections invasives à pneumocoque

Depuis 2017, chez les sujets de 5 ans et plus et à risque d’infections invasives pneumococciques, le schéma mixte consistant en l’administration d’une dose de VPC13 suivie d’une dose de VPP23, jusque-là réservé aux sujets immuno-déprimés, a été étendu à l’ensemble des sujets à risque. De plus, un unique rappel pour le vaccin non conjugué, cinq ans après la primo-vaccination, a été introduit.

Enfants de plus de 5 ans et adultes à risque d’IIP

Non antérieurement vaccinés

Vaccinés depuis plus d’un an avec VPP23

Vaccinés antérieurement avec la séquence VPC13-VPP23

1 dose de VPC13, suivie d’1 dose de VPP23 deux mois plus tard

1 dose de VPC13. Revaccination par VPP23 avec un délai d’au moins cinq ans après le dernier VPP23

1 dose de VPP23 avec un délai d’au moins cinq ans après le dernier VPP23

Enfants de plus de 5 ans et adultes à risque d’IIP

Non antérieurement vaccinés

1 dose de VPC13, suivie d’1 dose de VPP23 deux mois plus tard

Vaccinés depuis plus d’un an avec VPP23

1 dose de VPC13. Revaccination par VPP23 avec un délai d’au moins cinq ans après le dernier VPP23

Vaccinés antérieurement avec la séquence VPC13-VPP23

1 dose de VPP23 avec un délai d’au moins cinq ans après le dernier VPP23

VPC13 : vaccin pneumococcique conjugué 13-valent.
VPP23 : vaccin pneumococcique polyosidique non conjugué 23-valent.
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Vaccin polyosidique non conjugué

La virulence de Streptococcus pneumoniae est liée en grande partie à sa capsule de nature polyosidique. Les polyosides capsulaires du pneumocoque induisent chez la souris et chez l’homme une réponse thymo-indépendante, c’est-à-dire que ces antigènes ne peuvent se fixer que sur les récepteurs des lymphocytes B matures pour induire une réponse anticorps. Cette réponse se caractérise par la synthèse d’IgM, mais aussi d’IgG2 et d’IgA. Chez l’enfant de moins de 2 ans, l’immaturité immunologique explique la faible antigénicité du vaccin polyosidique dans cette tranche d’âge.

Si le taux de protection théorique se situe entre 85 et 90%, l’immunogénicité est souvent faible, non seulement pour le sérotype 23F mais aussi pour les sérotypes 6, 10A, 18C, 19F et 22.

Sur le plan clinique, les études sont discordantes : l’efficacité semble comprise entre 50 et 70% pour ce qui est des infections sévères avec bactériémies. L’efficacité vaccinale est faible chez les immunodéprimés. Après vaccination, les anticorps détectables ont une durée d’environ cinq ans chez l’adulte et de trois ans chez la personne âgée et la personne asplénique. Le vaccin pneumococcique non conjugué n’induit pas d’immunité muqueuse et ne modifie donc pas le portage pharyngé. Des données récentes sont en faveur d’une efficacité protectrice d’environ 30% contre les pneumonies à pneumocoque non bactériémiques.

Vaccin polyosidique conjugué

L’efficacité protectrice de Prevenar 13® contre les maladies invasives à pneumocoques (MPI) n’a pas été étudiée avant son autorisation de mise sur le marché (AMM). Comme recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’évaluation de l’efficacité potentielle contre les MPI est basée sur une comparaison des réponses immunitaires aux 7 sérotypes communs à Prevenar 13® et à Prevenar®, pour lesquels l’efficacité protectrice a été prouvée. Les réponses immunitaires aux 6 sérotypes supplémentaires ont également été mesurées par la détermination des anticorps opsonisants (OPA). D’après les données du Centre national de référence des pneumocoques, il couvrait, en 2008, 67,8% des sérotypes rencontrés dans les IIP des enfants de 0 à 23 mois et 77,6% de celles des enfants de 24 à 59 mois.

La réponse immunitaire a été considérée très satisfaisante avec les schémas à deux doses et trois doses pour 12 des 13 sérotypes (excepté le sérotype 3), avec une réponse anamnestique après rappel indiquant la présence d’une immunité mémoire. Le Prevenar 13® procure une immunogénicité élevée pour 10 des 13 sérotypes après deux doses d’immunisation primaire et remplit les critères d’immunogénicité après l’injection de rappel contre tous les sérotypes. Le Prevenar 13® est cependant légèrement moins immunogène que le Prevenar®, en particulier par rapport à certains sérotypes (6B et 9V). La signification clinique de ces observations reste inconnue mais ne devrait probablement pas affecter l’efficacité du vaccin contre les 7 sérotypes communs. Les réponses fonctionnelles restent faibles pour 4 des 6 sérotypes additionnels bien que la signification de faibles activités OPA pour un sérotype individuel ne soit pas connue. Cependant, les données d’impact de l’utilisation du Prevenar 13® sont très en faveur d’une efficacité élevée pour l’ensemble des sérotypes, à l’exception du sérotype 3.

La réponse immunitaire pour le sérotype 3, après la dose de rappel, n’était pas plus élevée que les niveaux observés après la primovaccination chez le nourrisson ; la pertinence clinique de cette observation concernant l’induction de la mémoire immunitaire pour le sérotype 3 n’est pas connue.

Les proportions de répondeurs avec des anticorps fonctionnels (titres OPA ≥ 1:8) aux sérotypes 1, 3 et 5 étaient élevées. Cependant, les moyennes géométriques des titres en OPA étaient plus basses que celles contre chacun des autres sérotypes vaccinaux additionnels ; la pertinence clinique de cette observation concernant l’efficacité protectrice n’est pas connue.

La vaccination par le VPC7 a été suivie d’une baisse modérée de l’incidence des infections invasives à pneumocoque chez les enfants de moins de 2 ans ciblés par les recommandations vaccinales, et d’une augmentation de l’incidence chez les enfants plus âgés et les adultes. La diminution, par effet indirect, des cas dus à des souches vaccinales chez les enfants de moins de 2 ans et chez les personnes de tous âges n’ayant pas été vaccinés, s’est accompagnée d’une augmentation des cas de souches non vaccinales. Ce remplacement par des souches non vaccinales a atteint tous les groupes d’âge mais, chez les jeunes enfants, les souches vaccinales ont diminué de manière plus importante que les souches non vaccinales n’ont augmenté ; chez l’adulte, c’est l’inverse qui s’est produit.

La couverture vaccinale élevée des nourrissons par le VPC13 a induit une immunité de groupe avec, en 2016, comparé à la période 2008-2009 (dernières années du l’utilisation du VPC7), une réduction de l’incidence des IIP de 38% chez les personnes âgées de 15 à 64 ans et de 30% chez les personnes âgées de plus de 64 ans. L’incidence des cas dus aux souches des 7 sérotypes du VPC7 a poursuivi sa diminution entre 2008-2009 et 2016. L’incidence des cas dus aux 6 sérotypes additionnels du VPC13 a diminué dans tous les groupes d’âge. Chez les enfants de moins de 2 ans, l’incidence des cas dus aux 6 sérotypes additionnels du VPC13 a diminué de façon rapide et importante (15,5 cas/100000 habitants en 2008-9 vs 1,8 cas/100000 habitants en 2016 [-88%, p<10-4]). Chez les enfants de 2 à 14 ans, les adultes de 15 à 64 ans et ceux de plus de 65 ans, les incidences dues à ces 6 sérotypes ont diminué respectivement de 93%, 81% et 63%. L’incidence des cas dus à des souches non couvertes par le VPC13 a augmenté entre 2008-2009 et 2016 de : 102% chez les enfants de moins de 2 ans, 84% chez les 2 à 4 ans, 36% chez les 5 à 14 ans, 48% chez les adultes âgés de 15 à 64 ans et de 29% après 65 ans.

De 2014 à 2016, les données d’Epibac ont montré une augmentation significative de l'incidence des IIP de 8,5 cas pour 100000 (IC95% [8,4-8,7]) à 9,9 cas (IC95% [9,8-10,1]). Entre ces deux années, l’incidence des cas non couverts par le vaccin VPC13 a augmenté dans tous les groupes d’âge. On observe également une légère augmentation des cas liés aux 6 sérotypes additionnels du VPC13, chez les enfants de moins de 2 ans et les sujets âgés de 65 ans et plus. En 2016, parmi les souches non couvertes par le VPC13, 52% étaient des souches couvertes par le VPP23, soit 6% de moins qu’en 2015.

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On dispose, en France, de deux types de vaccins pneumococciques différents : le vaccin polyosidique non conjugué et le vaccin polyosidique conjugué.

Vaccin polyosidique non conjugué

Le vaccin polyosidique Pneumovax®, qui a remplacé depuis 2017 le vaccin Pneumo23®, contient 25 µg de polyoside purifié de vingt-trois sérotypes : 1, 2, 3, 4, 5, 6B, 7F, 8, 9N, 9V, 10A, 11A, 12F, 14, 15B, 17F, 18C, 19A, 19F, 20, 22F, 23F et 33F.

Vaccin polyosidique conjugué

Une autorisation de mise sur le marché (AMM) a été délivrée au vaccin Prevenar 13® le 9 décembre 2009, vaccin pneumococcique 13-valent qui contient 2,2 µg de polyoside pneumococcique conjugué à la protéine vectrice CRM197 des sérogroupes 1, 3, 4, 5, 6A, 7F, 9V, 14, 18C, 19A, 19F et 23F, et 4,4 µg de polyoside du sérogroupe 6B. Il a remplacé progressivement le vaccin 7-valent.

Nom commercial*

Pneumovax®

Maladies
concernées

Méningites, septicémies et pneumonies à pneumocoque

Type de vaccin 23-valent
Pour qui ? À partir de 2 ans
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**
Nom commercial*

Prevenar 13®

Maladies
concernées

Méningites, septicémies et pneumonies à pneumocoque

Type de vaccin 13-valent
Pour qui ? À partir de 2 mois
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Pneumovax®

Méningites, septicémies et pneumonies à pneumocoque

23-valent À partir de 2 ans Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**

Prevenar 13®

Méningites, septicémies et pneumonies à pneumocoque

13-valent À partir de 2 mois Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**

*Cliquez sur le nom du vaccin pour obtenir son prix et plus d’informations.
**Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires-santé (mutuelles).

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Vaccin polyosidique non conjugué

Ce vaccin est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à l’un des composants du vaccin.

Vaccin polyosidique conjugué

Ce vaccin est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité aux substances actives, à l’un des excipients ou à l’anatoxine diphtérique.

Mises en garde spéciales et précautions d’emploi

Une augmentation des cas de fièvre ≥38°C a été signalée chez les nourrissons vaccinés avec Prevenar® (7-valent) de manière concomitante avec Infanrix hexa® (DTCa-HBVIPV/Hib), par rapport à ceux vaccinés avec Infanrix hexa®. Ces réactions étaient généralement modérées (température égale ou inférieure à 39°C) et transitoires.

Lorsque Prevenar 13® est administré de manière concomitante avec Infanrix hexa®, le taux de réactions fébriles est similaire à celui constaté lors de l’administration concomitante de Prevenar® (7-valent) et Infanrix hexa®. Cependant, une augmentation des taux de déclarations de convulsions (accompagnées ou non de fièvre) et d'épisodes d’hypotonie hyporéactivité (EHH) a été observée lors de l'administration concomitante de Prevenar 13® et d'Infanrix hexa®.

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Les effets indésirables doivent être déclarés au centre régional de pharmacovigilance correspondant au lieu d’exercice du médecin traitant/spécialiste du patient.

Vaccin polyosidique non conjugué (VPP23)

De légères réactions locales transitoires telles que douleur, érythème, induration ou œdème surviennent chez environ 50% des sujets vaccinés. La fréquence des réactions d’intensité sévère de type réactions au site d’injection, poussées fébriles ou myalgies est inférieure à 1%. Enfin, de sévères réactions allergiques (urticaire, angiœdème, réactions anaphylactoïdes) ont été très rarement rapportées. Le risque d’effets secondaires paraît plus important lors de la revaccination lorsque l’intervalle entre les deux doses est inférieur à cinq ans. Après un intervalle de plus de cinq ans, on n’observe pas de différence significative entre la première et la seconde dose. Ainsi, il est justifié de respecter un intervalle de cinq ans après l’injection d’une première dose de VPP23 avant d’administrer un rappel.

Vaccin polyosidique conjugué (VPC13)

La tolérance du vaccin 13-valent a été évaluée lors d’études cliniques contrôlées, au cours desquelles environ 4400 nourrissons ont reçu au moins une dose de vaccin. Dans toutes les études chez les nourrissons, Prevenar 13® a été co-administré avec les vaccins pédiatriques habituels. Une étude publiée en 2016, reprenant les 376 déclarations françaises d’effets indésirables notifiés entre juillet 2010 et novembre 2014 suite à la distribution de 11800000 doses, confirmait les résultats des études cliniques.

Prevenar 13® est généralement bien toléré lorsqu’il est administré avec d’autres vaccins pédiatriques.

Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont de nature comparable à ceux observés avec les autres vaccins pédiatriques. Quel que soit le rang vaccinal considéré, il s’agit de : sensibilité au site d’injection (>40%) et réactions systémiques à type d’irritabilité (>60%), hypersomnie (>40%), fièvre comprise entre 38°C et 39°C (>25%).

Des réactions au site d’injection et de fièvre d’intensité modérée ont été plus fréquemment rapportées chez les enfants âgés de plus de 12 mois dans le cadre du rappel par rapport à ceux observés chez les nourrissons au cours de la primovaccination. Il s’agit de sensibilité au site d’injection (52% vs 44%) et d’érythème au site d’injection (43% vs 33%) et de fièvre comprise entre 38°C et 39 °C (41% vs 28%).

Depuis le 13 mars 2017, les professionnels de santé ou les usagers peuvent également signaler, en quelques clics, aux autorités sanitaires tout événement indésirable sur le site signalement-sante.gouv.fr, dont les effets indésirables, incidents ou risques d'incidents liés aux produits de santé.

Le vaccin contre les infections à pneumocoque peut être prescrit et administré par :

  • un médecin ou une sage femme pour tout public ;
  • un pharmacien ou un infirmier pour les personnes de plus de 11 ans.

Il peut être administré par un infirmier sur prescription médicale aux personnes de moins de 11 ans.

Il est pris en charge à 65% par l’Assurance Maladie, le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires-santé (mutuelles).

Il est disponible en pharmacie et doit être conservé au réfrigérateur entre + 2°C et + 8°C. Il ne doit pas être congelé.

La vaccination peut être réalisée en libéral, en pharmacie, à l’hôpital ou dans un laboratoire d'analyses médicales ou, pour les enfants jusqu’à 6 ans, en PMI. Au-delà de 6 ans, elle peut être réalisée dans un centre de vaccination public.

L’injection du vaccin est prise en charge par l’Assurance maladie et les complémentaires-santé dans les conditions habituelles.

Il n’y a pas d’avance de frais dans les centres de vaccination publics ou en PMI.

Le vaccin est administré par voie intramusculaire.

La vaccination doit être inscrite dans le carnet de santé ou de vaccination, et sur le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Administration avec d’autres vaccins

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ces vaccins, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments.

Prevenar 13®

Ce vaccin peut être co-administré avec les vaccins suivant sous forme de vaccins monovalents ou de vaccins combinés : diphtérique, tétanique, coquelucheux acellulaire ou à germes entiers, Haemophilus influenzae b, poliomyélitique inactivé, hépatite B, méningococcique de sérogroupe C, rougeole, oreillons, rubéole, varicelle et rotavirus.

Il peut être également être co-administré entre 12 et 23 mois avec le vaccin méningococcique polyosidique des groupes A, C, W et Y conjugué à l’anatoxine tétanique.

Pneumovax®

L'administration simultanée de ce vaccin avec le vaccin grippal est possible à condition d'utiliser des seringues et des sites d'injection différents.

L'administration simultanée avec le vaccin Zostavax® est également possible.

Vaccination et don du sang

Le don du sang est autorisé après une vaccination contre le pneumocoque.

  • Avis du Haut Conseil de la santé publique. Avis du 10 mars 2017 relatif à la vaccination par le vaccin pneumococcique des adultes.
  • Ministère des Solidarités et de la Santé. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales.
  • Bonten M.J., Huijts S.M., Bolkenbaas M., Webber C., Patterson S., Gault S., et al. Polysaccharide conjugate vaccine against pneumococcal pneumonia in adults. The New England Journal of Medicine. 2015; 372: p. 1114-1125.
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