Les vaccins sont composés d’un ou plusieurs antigènes vaccinaux qui sont issus de bactéries ou de virus. La composition exacte d’un vaccin figure dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP). Afin de rendre le vaccin plus efficace, l’antigène vaccinal est généralement combiné à un adjuvant.
Les adjuvants
Rôle des adjuvants
Les adjuvants vaccinaux sont indispensables à l’efficacité de très nombreux vaccins. Ils sont utilisés pour augmenter la réponse immunitaire contre l’antigène microbien contenu dans le vaccin et servent, entre autres, à donner le signal de danger pour que le système immunitaire soit activé et que le vaccin fonctionne.
Ils peuvent aussi permettre de diminuer la quantité d’antigène par dose, de réduire le nombre de doses nécessaires pour assurer une bonne immunisation, de renforcer la réponse immunitaire chez des personnes avec un certain degré d’immunosuppression. C’est le cas, par exemple, du DTP. Les sels d’aluminium figurent parmi les adjuvants les plus utilisés dans le monde avec un recul d’utilisation de plus de quatre-vingt-dix années et des centaines de millions de doses injectées.
L’aluminiumIls permettent la stimulation du système immunitaire inné (cellules dendritiques présentatrices de l’antigène) qui a le rôle d’activer les cellules de l’immunité adaptative, les lymphocytes T et B. Sans « adjuvant », de nombreuses molécules étrangères au « soi » sont peu ou pas immunogènes. Les vaccins concernés sont surtout les vaccins inactivés protéiques ou polysaccharidiques, avec une faible charge antigénique, à la différence des vaccins à virus ou à germe entier.
L’aluminium n’est pas un composant minéral de l’organisme humain et sa présence est toujours d’origine exogène. L’exposition à l’aluminium provient essentiellement des aliments, de l’eau et de médicaments tels que certains protecteurs gastriques, des onguents, des adjuvants vaccinaux aluminiques et parfois d’une exposition accidentelle ou professionnelle. La neurotoxicité de l’aluminium n’existe que pour des intoxications massives aigües ou des consommations chroniques à des dosages élevés. Aucune preuve de toxicité neurologique imputable à l’aluminium issu de l’alimentation ou des adjuvants n’a pu être fournie, dans des conditions habituelles d’exposition.
L’aluminium présent dans les adjuvants vaccinaux répond à des normes physico-chimiques très précises. La pharmacopée européenne recommande une quantité maximale de 1,25 mg d’aluminium (Al3+) par dose.
Concernant les vaccins obligatoires chez les enfants de moins de 2 ans, en France, la quantité d’aluminium par dose varie de 0,125 et 0,82 mg par dose. Ces doses sont donc très inférieures à la limite maximale recommandée. La dose cumulée d’aluminium est au maximum de 3,835 mg pour l’ensemble des injections préconisées par le calendrier vaccinal (vaccin hexavalent, vaccin pneumococcique conjugué, vaccin méningococcique conjugué C) chez les enfants entre 0 et 24 mois, soit un total de huit injections de vaccins contenant un adjuvant aluminique.
Autres adjuvants vaccinaux
D’autres adjuvants ont été développés depuis plusieurs années. Par exemple, des adjuvants à base de phosphate de calcium ont été utilisés dans les années soixante-dix mais ont été abandonnés par la suite. Les données de la littérature n’avaient pas permis de conclure ni à une meilleure tolérance ni à leur efficacité.
Il existe également des adjuvants constitués de squalènes, liposomes ou encore de molécules immunostimulantes. Leur intérêt s’est accru récemment : ils sont recherchés pour permettre d’obtenir une immunisation élevée et durable vis-à-vis d’antigènes peu immunogènes (grippe H5N1) ou dont la durée de protection est incertaine (papillomavirus).
Comme dans tous les domaines de la recherche en santé, la recherche se poursuit actuellement pour élaborer de nouveaux adjuvants plus modernes.
En France, environ 13 millions de doses de vaccins sans adjuvant (principalement le vaccin antigrippal) - représentant une vingtaine de vaccins pour enfants et adultes - et environ 12 millions de doses de vaccins avec adjuvant (vaccins combinés) - représentant une trentaine de vaccins pour enfants et adultes - sont vendus chaque année (source ventes 2015).
Les conservateurs et les stabilisants
Les conservateurs sont utiles pour maintenir la qualité biologique des vaccins et notamment leur asepsie.
Les stabilisants (lactose, sorbitol, etc.) peuvent être utilisés afin de maintenir la qualité du vaccin pendant toute sa durée de conservation.
Pour en savoir plus
- Académie Nationale de Médecine. Commission VII. Groupe de travail sur les adjuvants vaccinaux : quelle actualité en 2012 ? Pierre Bégué, Marc Girard, Hervé Bazin, Jean-François Bach.
- Agency for toxic substances and disease registry (ATSDR). Toxicological profile. Atlanta. GA. 2008.
- Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Exposition à l’aluminium par l’alimentation.
Sur le même sujet