Hépatite B

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Dans le monde, plus de 350 millions de personnes sont porteuses chroniques du virus de l’hépatite B (VHB) et 2 millions en décèdent chaque année. L’hépatite B représente l’un des principaux problèmes de santé publique au niveau mondial. Pourtant, il est possible depuis près de trente ans de la prévenir efficacement par la vaccination.
En France la vaccination contre l'hépatite B est obligatoire pour tous les nourrissons nés à partir du 1er Janvier 2018. 

Le virus de l’hépatite B (VHB) appartient à la famille des Hepadnaviridae. Il s’agit d’un virus à ADN.

Clinique

L’hépatite B aiguë est symptomatique dans seulement environ 10 à 50% des cas. Jusqu’à 1% des formes symptomatiques évoluent vers une hépatite fulminante dont la létalité est supérieure à 80% en l’absence de transplantation hépatique d’urgence. Symptomatique ou non, l’hépatite B peut guérir spontanément ou évoluer vers une infection chronique, avec positivité persistante de l’antigène HBs (AgHBs).

Le passage à la chronicité est extrêmement variable en fonction de l’âge de la contamination. Lors des infections néonatales (transmission par la mère lors de l’accouchement), il est de 90% si la mère est AgHBe positif et de 40% si la mère est AgHBe négatif. Il est aussi plus fréquent lorsque l’infection survient chez l’enfant de moins de 4 ans (30%) et chez l’immunodéprimé. Ainsi, chez les enfants, seront atteints d’une infection chronique 80 à 90% des nourrissons infectés au cours de la première année de vie, et 30 à 50% des enfants infectés avant l’âge de 6 ans.

Lorsque la contamination par le virus de l’hépatite B (VHB) est survenue à l’âge adulte, le portage chronique s’observe chez moins de 5% des adultes en bonne santé. Le portage chronique du VHB est souvent longtemps asymptomatique dans 30% des cas ; dans 40% des cas, s’installe une hépatite chronique stable et persistante et, dans 30% des cas, une hépatite chronique évolutive et active. L’hépatite chronique peut dans ce cas aboutir à une cirrhose en quelques années (incidence cumulée de la cirrhose à cinq ans variant de 8% à 20%), avec un risque de carcinome hépatocellulaire secondaire à la cirrhose dépendant de la sévérité de la maladie sous-jacente ; 20 à 30% des adultes infectés de manière chronique présenteront une cirrhose et/ou un cancer du foie. Les enjeux de la vaccination contre l’hépatite B sont donc de réduire le nombre de porteurs de l’AgHBs et ainsi les risques d’évolution vers des complications graves, mais également de limiter la transmission de l’hépatite B.

Épidémiologie

La transmission du virus de l'hépatite B se fait par voie sexuelle, materno-fœtale et sanguine.

On reconnaît ainsi quatre principales circonstances de transmission :

  • la transmission de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement ;
  • les relations sexuelles non protégées ;
  • les contacts non sexuels avec un porteur de l’antigène HBs, en lien avec du sang ou un liquide biologique souillé par du sang : ils peuvent être à l’origine d’une transmission dans une famille ou dans une collectivité d’enfants, le plus souvent par les excoriations cutanées ou par l’intermédiaire d’objets personnels (rasoir, brosse à dents, etc.) ;
  • les contacts avec du sang ou des dérivés du sang surtout liés à l’usage de drogue intraveineuse ou intranasale, mais aussi à la pratique du tatouage ou du piercing, et à l’utilisation de petits instruments piquants ou coupants contaminés (ciseaux, rasoir, coupe-ongles, etc.) dans des conditions sanitaires inadaptées et enfin, de façon beaucoup plus exceptionnelle, aux pratiques médicales (transfusion sanguine, chirurgie, hémodialyse, examens de laboratoire, injections avec du matériel contaminé, etc.).

Le mode de contamination par le VHB n’est parfois pas retrouvé.

En France métropolitaine, la contamination survient principalement chez de jeunes adultes, et majoritairement en lien avec des comportements sexuels à risque. Le nombre de nouvelles infections d’hépatite B aiguë (symptomatique ou asymptomatique) a été estimé à environ 1000 cas par an en 2013, soit un taux d’incidence annuel de 1,37 pour 100 000 habitants.

La France métropolitaine fait partie des pays de faible endémie (AgHBs <2%) ; en revanche, la prévalence est plus élevée dans certaines régions et collectivités d’outre-mer, notamment à Mayotte et en Guyane. En France métropolitaine, le taux de prévalence du portage chronique du VHB dans la population des adultes âgés de 18 à 80 ans est estimé à 0,65% (soit environ 28 0800 porteurs chroniques), d’après les résultats d’une enquête nationale de prévalence réalisée en 2003-2004.

En 2001, le nombre de décès directement imputables au VHB a été estimé à 1300 cas, soit un taux de mortalité annuel de 2,2 pour 100 000 habitants (ces chiffres n’ont pas été actualisés).

La déclaration obligatoire (DO) des infections aiguës par le virus de l’hépatite B a été réintroduite en mars 2003, mais son exhaustivité est faible (estimée à 23,5 % en 2013).

Couverture vaccinale

Depuis le remboursement, en 2008, du vaccin hexavalent associant la valence hépatite B aux autres vaccinations du nourrisson, on a observé une augmentation très importante de la couverture vaccinale qui est passée de 42% en 2007 à 90% en 2016 à l’âge de 24 mois pour trois doses de vaccin. Il persiste toutefois des disparités de couverture d’un département à l’autre, comme le montre la carte ci-dessous.

Couverture vaccinale hépatite B "3 doses" à l'âge de 24 mois, en France, en 2016.

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La couverture vaccinale des cohortes d’enfants nés avant 2008 reste toutefois insuffisante, comme le montrent les résultats des enquêtes menées en milieu scolaire. Ainsi, la couverture vaccinale pour trois doses, mesurée à l’âge de 6 ans en grande section de maternelle en 2012-2013, était de 50,9% ; celle mesurée auprès des élèves en classe de CM2 en 2014-2015, était de 45,9% ; et celle mesurée auprès des élèves de classe de 3e en 2008-2009, était de 43% (sources : Drees, Santé publique France, DESco).

Le vaccin contre L'Hépatite B

RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire en France chez tous les nourrissons dès l’âge de 2 mois, et dès la naissance en Guyane, à Mayotte et pour les nouveau-nés de mère positives pour l’AgHBs (cf infra).

La vaccination est recommandée, en rattrapage, chez tous les enfants ou adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus non antérieurement vaccinés, ainsi que chez les personnes à risque d’exposition au virus de l’hépatite B.

RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES

La vaccination est recommandée pour les personnes non immunisées exposées à un risque accru de contracter une hépatite B :

  • enfants et adolescents accueillis dans les services et institutions pour l’enfance et la jeunesse handicapées ;
  • enfants d’âge préscolaire accueillis en collectivité ;
  • nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène HBs, ainsi que ceux nés en Guyane ou à Mayotte ;
  • enfants et adultes accueillis dans les institutions psychiatriques ;
  • personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples, exposées aux IST ou ayant une IST en cours ou récente ;
  • usagers de drogues par voie parentérale ou intranasale ;
  • voyageurs dans les pays de moyenne ou de forte endémie ;
  • personnes amenées à résider en zones de moyenne ou de forte endémie ;
  • personnes susceptibles de recevoir des transfusions massives et/ou itératives ou des médicaments dérivés du sang (hémophiles, dialysés, insuffisants rénaux, etc.) ;
  • personnes candidates à une greffe d’organe, de tissu ou de cellules ;
  • personnes de l’entourage d’une personne infectée par le virus de l’hépatite B ou d’un porteur chronique de l’antigène HBs (personnes vivant sous le même toit) ;
  • partenaires sexuels d’une personne infectée par le virus de l’hépatite B ou d’un porteur chronique de l’antigène HBs ;
  • personnes détenues qui peuvent cumuler un certain nombre de facteurs d’exposition au virus de l’hépatite B ;
  • personnes porteuses d’une hépatopathie chronique ;
  • personnes positives au VIH ou au virus de l’hépatite C ;
  • personnes devant être traitées par certains anticorps monoclonaux.

Immunisation des nouveau-nés de mère porteuse chronique de l’antigène HBs

La recherche de l’AgHBs chez la mère est obligatoire au 6e mois de grossesse. Si la mère est positive ou que le résultat de l’examen n’est pas connu à l’accouchement, l’immunisation du nouveau-né doit être systématique. Cette immunisation combine une vaccination et une sérothérapie anti-HBs (100 UI d’immunoglobulines spécifiques) ; elle doit être commencée le jour de la naissance. La vaccination sera poursuivie suivant le schéma 0-1-6 mois, sauf en cas de petit poids ou de prématurité (cf. tableau ci-dessous).

Prévention de l’hépatite B chez les nouveau-nés à terme et prématurés de mère porteuse de l’antigène HBs.

Mère antigène HBs+

Terme / Poids

< 2kg ou < 32 semaines

> 2kg ou > 32 semaines

À la naissance*

1ère dose de vaccin**

Immunoglobulines***

1ère dose de vaccin**

Immunoglobulines***

Schémas vaccinaux (mois de vie)

0, 1, 2, 6

0, 1, 6

Contrôle AgHBs et Ac anti-HBs

Au mieux 1 à 4 mois après la dernière dose de vaccin

Au mieux 1 à 4 mois après la dernière dose de vaccin

* A la naissance veut dire le plus tôt possible, si possible dans les douze premières heures et après la toilette de l’enfant.

** Privilégier les vaccins Engerix B10® ou Genhévac B®.

*** Immunoglobulines spécifiques anti-HBs (100 UI IM en un autre site que le vaccin).

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Problématique des « non-répondeurs » en clinique

La problématique des « non-répondeurs » ne se pose que dans des populations à risque d’exposition et/ou à risque de non-réponse comme les personnes immunodéprimées, pour lesquelles le dosage des anticorps anti-HBs doit être réalisé à l’issue du schéma vaccinal.

En dehors de ces situations, il n’y a pas d’indication à contrôler le titre des anticorps anti-HBs après vaccination.

Il faut s’être assuré de l’absence de portage chronique par la recherche de l’AgHBs et des anticorps anti-HBc.

Populations concernées

Un contrôle de l’immunité après vaccination est recommandé pour :

  • les personnes qui, dans le cadre d’activités professionnelles ou bénévoles, sont susceptibles d’être en contact direct avec des patients et/ou d’être exposées au sang et autres produits biologiques ;
  • les personnes susceptibles de recevoir des transfusions massives et/ou itératives ou des médicaments dérivés du sang (hémophiles, dialysés, insuffisants rénaux...) ;
  • les personnes candidates à une greffe d’organe, de tissu ou de cellules ;
  • les partenaires sexuels d’une personne infectée par le virus de l’hépatite B ;
  • les personnes immunodéprimées(Y compris les personnes VIH +).

Conduite à tenir devant un non-répondeur

La non-réponse à la vaccination contre l’hépatite B est définie par un titre d’Ac anti-HBs < UI/l 4 à 8 semaines après la dernière injection du schéma vaccinal complet : M6 dans le schéma à 3 dose standard ou M12 en cas de schéma à 4 doses ou de schéma accéléré.

Dans cette situation, il est recommandé de réaliser une à trois doses additionnelles de vaccin pour obtenir ce titre protecteur avec dosage des Ac anti-HBs après chaque injection, sans dépasser un total de six injections. Une étude a montré que chez la personne immunocompétente, une réponse est obtenue dans 38 % des cas après une dose supplémentaire, dans 75 % des cas après 3 doses supplémentaires.

Une autre étude a montré que des injections de vaccin combiné VHB/VHA à double dose pouvaient induire un taux protecteur d’Ac anti-HBs chez respectivement 59 % et 95 % des 44 patients non-répondeurs après une et trois injections de rappel. Toutefois, dans cette étude, en l’absence de groupe contrôle, il n’est pas possible de dire si la réponse obtenue est liée à la double dose du vaccin hépatite B, à un effet « adjuvant » du vaccin de l’hépatite A sur la réponse à l’AgHBs ou à une combinaison des deux.

En pratique, il est cependant fréquent que des personnes soient considérées comme « non répondeuses» car le dosage des Ac anti-HBs a été fait à distance du schéma vaccinal. La réalisation d’une injection de vaccin simple dose hépatite B doit permettre d’obtenir une réponse anamnestique chez les personnes étiquetées à tort « non répondeuses »

Pour les patients pour lesquels le dosage d’Ac anti-HBs n’a pas été réalisé à l’issue du schéma vaccinal, une injection de rappel sera réalisée avec un dosage des Ac anti-HBs 4 à 8 semaines après et l’administration de doses supplémentaires si les anticorps restent inférieurs à 10 UI/l, sans dépasser 6 doses au total.

RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES

La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire ou recommandée chez les personnes qui, dans le cadre d’activités professionnelles ou bénévoles, sont susceptibles d’être en contact avec des patients et/ou d’être exposées au sang et à d’autres produits biologiques, soit directement (contact direct, projections), soit indirectement (manipulation et transport de dispositifs médicaux, de prélèvements biologiques, de linge, de déchets). À titre indicatif et non limitatif, sont concernés : les professionnels de santé, les pompiers, les secouristes, les gardiens de prison, les éboueurs, les égoutiers, les policiers, les tatoueurs, etc.

Professionnels de santé

L’arrêté du 2 août 2013 fixe les conditions d'immunisation des personnes mentionnées à l'article L. 3111-4 du code de la santé publique.

Les personnes exerçant leur activité dans les établissements ou organismes publics ou privés de prévention ou de soins, mentionnés dans l’arrêté du 15 mars 1991, sont exposées à un risque de contamination lorsqu'elles exercent une activité susceptible de présenter une exposition à des agents biologiques à l'occasion du contact avec des patients, avec le corps de personnes décédées, ou avec des produits biologiques. Soit directement, y compris par projection, soit indirectement, notamment lors de la manipulation et du transport de dispositifs médicaux, de prélèvements biologiques, de linge ou de déchets d'activité de soins à risque infectieux. Consulter les conditions d’immunisation et les modalités de vaccination contre l’hépatite B des professionnels de santé.

Autres professionnels

Les personnels de secours, de police, ceux exerçant dans des établissements sociaux et médico-sociaux, des services funéraires, des services pénitentiaires ou encore dans certains services particuliers, sont concernés par la vaccination contre l’hépatite B (tableau ci-dessous).

Professionnels concernés (hors professionnels de santé) par l'obligation ou la recommandation vaccinale contre l'hépatite B.

Professionnels concernés (hors professionnels de santé)

Vaccination contre l’hépatite B obligatoire (OBL) ou recommandée (REC)

Personnels des services de secours et d’incendie (SDIS)

OBL si exposés

Secouristes

REC

Personnels des entreprises de pompes funèbres, des entreprises de transports de corps avant mise en bière

REC

Personnels des entreprises de pompes funèbres, des entreprises de transport de corps avant mise en bière, en lien avec des établissements de prévention ou de soins

OBL si exposés

Thanatopracteurs

OBL

Personnels des établissements et services pour l’enfance et la jeunesse handicapées

OBL si exposés

Personnels des établissements et services d’hébergement pour adultes handicapés

OBL si exposés

Personnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées

OBL si exposés

Personnels des services sanitaires de maintien à domicile pour personnes âgées

OBL si exposés

Personnels des établissements de garde d’enfants d’âge préscolaire (crèche, halte-garderie, etc.)

OBL si exposés

Personnels des établissements et services sociaux concourant à la protection de l’enfance (dont les pouponnières)

OBL si exposés

Personnels des blanchisseries

REC

Personnels des blanchisseries, en lien avec des établissements de prévention ou de soins

OBL si exposés

Tatoueurs

REC

Égoutiers, éboueurs

REC

Policiers

REC

Personnels des établissements pénitentiaires (gardiens de prison)

REC

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RECOMMANDATIONS POUR LES VOYAGEURS

La vaccination est recommandée pour des séjours fréquents ou prolongés dans les pays de moyenne et forte endémie de l’hépatite B (essentiellement Afrique subsaharienne, Asie, certains pays de l’Amérique centrale et du nord de l’Amérique du Sud) : le risque doit être évalué au cas par cas par le médecin vaccinateur en fonction de la durée et des conditions du voyage, du type d’activités et d’éventuels risques iatrogènes. Pour plus de précisions, consulter les recommandations sanitaires pour les voyageurs.

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SCHÉMA DE VACCINATION

Nourrissons

La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire pour tous les nourrissons avec une dose à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois. Elle est exigée pour l’entrée en collectivité des enfants nés à partir du 1er janvier 2018.

L’utilisation d’un vaccin hexavalent contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, les infections à Haemophilus influenzae b et l’hépatite B permet d’immuniser simultanément le nourrisson contre toutes ces maladies.

Cas particuliers

  • Nouveau-nés de mère porteuse de l'antigène HBs. Se reporter au tableau ci-dessus Prévention de l’hépatite B chez les nouveau-nés à terme et prématurés de mère porteuse de l’antigène HBs.
  • Prématurés de moins de 32 semaines ou de moins de 2 kg : 4 doses au total. Une dose à la naissance, puis une dose à 1 mois, 2 mois et 6 mois.

Adultes, adolescents et enfants 

3 doses, administrées en respectant un intervalle :

  • d’au moins un mois entre la 1re et la 2e dose ;
  • d’au moins six mois entre la 2e et la 3e dose.

Chez les adolescents de 11 à 15 ans non vaccinés, un schéma consistant en l’administration de 2 doses séparées de six mois peut être utilisé avec le vaccin ayant une AMM pour cette indication (Engerix B® 20 µg). Ce schéma en 2 doses est utilisé lorsque le risque d’infection par le virus de l’hépatite B est relativement faible (sauf chez les cas particuliers à risque accru d'hépatite B) pendant la période de vaccination, et que l’administration de la 2e dose est assurée.

Dans certains cas, chez l’adulte, une protection vaccinale doit être obtenue rapidement (par exemple chez les personnes détenues, ou en situation de départ imminent dans une zone où l’infection est fréquente, ou encore pour l’entrée dans certaines professions de santé). Il est alors possible de procéder à une vaccination en 3 doses sur vingt et un jours, suivie d’un rappel un an après, indispensable pour assurer une protection au long cours, avec le vaccin ayant une AMM pour ce schéma (Engerix B® 20 µg). Si un contrôle d’anticorps anti-HBs post-immunisation est jugé nécessaire du fait d’un risque élevé d’exposition, celui-ci devra être effectué 4 à 8 semaines après l’administration de la dose de rappel à 12 mois.

Pour les patients insuffisants rénaux chroniques dialysés et les personnes immunodéprimées exposées, la vaccination est effectuée avec le vaccin Engerix B20®, chaque injection doit être réalisée avec 40 μg d’antigène vaccinal (soit 2 doses d’Engerix B20®) selon un schéma à 4 injections (M0, M1, M2 et M6).

Les vaccins recombinants contre l’hépatite B actuellement utilisés sont hautement immunogènes. Les anticorps dirigés contre l’antigène d’enveloppe HBs apparaissent dans les jours suivant la 2ème injection, et sont présents environ un mois après la 3ème injection chez plus de 90% des sujets vaccinés à des titres considérés comme protecteurs (titre anti-HBs supérieur ou égal à 10 mUI/ml). Les titres sont souvent très élevés, dépassant 1000 mUI/ml. Une surveillance de la réponse immune post-vaccinale a permis de cerner des facteurs de moindre réponse à la vaccination tels que l’âge (au-delà d’environ 40 ans), le sexe (masculin), l’obésité, le tabagisme, et certains groupes HLA.

La vaccination permet l’acquisition d’une mémoire immunitaire solide et durable. Ainsi, la diminution du titre des anticorps anti-HBs sous le seuil de 10 mUI/ml ne doit pas être considérée comme une perte d’immunité si un titre d’anticorps supérieur à 100 mUI/ml a précédemment été observé.

L’efficacité de la vaccination contre l’hépatite B ne se limite pas à la prévention de l’infection par le VHB et de ses complications, en particulier les cancers primitifs du foie, elle protège aussi indirectement contre l’hépatite delta qui peut compliquer une hépatite B chronique.

Un programme de vaccination universelle des nourrissons ayant été mis en œuvre dans soixante-dix pays, de nombreuses enquêtes ont apporté une démonstration supplémentaire de l’efficacité de cette vaccination :

  • à Taïwan, diminution du taux de portage du VHB chez les enfants de moins de 12 ans : de 9,8% en 1984 à 1,3% en 1994 ;
  • en Italie du Sud, dans une région d’endémicité élevée, la prévalence de l’AgHBs chez les garçons de 5 à 10 ans a été divisée par dix après cinq années de vaccination. Elle a également diminué dans certains groupes de personnes non vaccinées de cette région, suggérant une baisse de la transmission ;
  • à Taïwan et en Corée du Sud, la diminution de l’incidence du carcinome hépatocellulaire a été constatée dix années seulement après le début des campagnes de vaccination, cet effet ne se limitant pas à la population vaccinée.

En France on observe une forte baisse du nombre de transplantations pour hépatite B fulminante, depuis 1990 (figure 1).

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De même, la couverture vaccinale très élevée chez les professionnels de santé en France a fait pratiquement disparaître les contaminations par le virus de l’hépatite B dans cette population (figure 2).

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La première génération de vaccins contre l’hépatite B, d’origine plasmatique, a été supplantée par des vaccins obtenus par recombinaison génétique qui sont les seuls autorisés en France aujourd’hui.

Composition

  • Le vaccin Engerix B® contient l’AgHBs purifié obtenu par clonage et expression du gène viral dans la levure de bière (Saccharomyces cerevisiae). Il existe deux présentations :
    • Engerix B® 20 microgrammes® : seringue pré-remplie contenant 20 µg d’AgHBs par dose de 1 ml, utilisable chez l’enfant âgé de plus de 15 ans et chez l’adulte ;
    • Engerix B® 10 microgrammes® : seringue pré-remplie contenant 10 µg d’AgHBs par dose de 0,5 ml, utilisable chez les enfants jusqu’à 15 ans.
  • Le vaccin HBVaxPro® contient l’AgHBs purifié obtenu par clonage et expression du gène viral dans la levure de bière (Saccharomyces cerevisiae). Il existe trois présentations sous forme de seringue pré-remplie contenant :
    • 5µg d’AgHBs par dose de 0,5 ml, utilisable chez les enfants jusqu’à 15 ans ;
    • 10 µg par dose de 1 ml, utilisable à partir de 16 ans et chez les adultes ;

Les vaccins hexavalents Infanrix Hexa®, Hexyon® et Vaxelis® sont des vaccins combinés diphtérique, tétanique, coquelucheux acellulaire trois composants, poliomyélitique, Haemophilus influenzae b, qui contiennent 10 µg d’antigène HBs. Le volume injectable est de 0,5 ml.

Le vaccin combiné de l’hépatite B et de l’hépatite A Twinrix® existe sous deux présentations :

  • Twinrix® Adultes : seringue pré-remplie contenant 20 µg d’AgHBs recombinant et 720 unités Elisa de VHA entier inactivé par dose de 1 ml, utilisable à partir de l’âge de 16 ans ;
  • Twinrix® Enfants : seringue pré-remplie contenant 10 µg d’AgHBs recombinant et 360 unités Elisa de VHA entier inactivé par dose de 0,5 ml, utilisable chez les enfants jusqu’à 15 ans.

Les vaccins sont tous adsorbés sur hydroxyde d’aluminium.

Nom commercial*

Engerix B 10® HBVAXPRO 5®

Maladies
concernées

Hépatite B

Type de vaccin Monovalent
Pour qui ? Nourrissons et enfants jusqu’à 15 ans
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**
Nom commercial*

Engerix B 20® HBVAXPRO 10®

Maladies
concernées

Hépatite B

Type de vaccin Monovalent
Pour qui ? Adultes et adolescents à partir de 16 ans
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**
Nom commercial*

Twinrix Adulte®

Maladies
concernées

Hépatite A, Hépatite B

Type de vaccin Bivalent
Pour qui ? Adultes et adolescents à partir de 16 ans
Remboursement** Non pris en charge par l’assurance maladie***
Nom commercial*

Hexyon® Infanrix Hexa® Vaxelis®

Maladies
concernées

Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, Méningites à Haemophilus influenzae b, Hépatite B

Type de vaccin Hexavalent
Pour qui ? Nourrissons
Remboursement** Pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie**
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Engerix B 10® HBVAXPRO 5®

Hépatite B

Monovalent Nourrissons et enfants jusqu’à 15 ans Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**

Engerix B 20® HBVAXPRO 10®

Hépatite B

Monovalent Adultes et adolescents à partir de 16 ans Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**

Twinrix Adulte®

Hépatite A, Hépatite B

Bivalent Adultes et adolescents à partir de 16 ans Non pris en charge par l’assurance maladie***

Hexyon® Infanrix Hexa® Vaxelis®

Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, Méningites à Haemophilus influenzae b, Hépatite B

Hexavalent Nourrissons Pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie**

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Vaccins monovalents et combinés hépatites B et A

Le vaccin contre l’hépatite B est contre-indiqué en cas d’hypersensibilité connue à l’un de ses composants, à des résidus à l’état de traces ou apparue après une injection du vaccin.

Vaccins hexavalents

Une réaction d’hypersensibilité connue à l’un des antigènes vaccinaux contenus dans les vaccins combinés :

  • une réaction d’hypersensibilité connue à l’un des composants du vaccin, ou à des résidus à l’état de traces tels que la néomycine, la polymyxine, la streptomycine ou le formaldéhyde ;
  • une encéphalopathie d’étiologie inconnue, qui serait survenue dans les sept jours suivant une vaccination antérieure par un vaccin contenant la valence coquelucheuse.

Des antécédents de convulsions fébriles non liées à une injection vaccinale antérieures, qu’ils soient personnels ou familiaux, ne contre-indiquent pas la vaccination.

Mise en garde et précautions particulières d’emploi

Vaccins monovalents et combinés hépatites B et A

Il a été observé que certains facteurs réduisent la réponse immunitaire aux vaccins contre l’hépatite B. Ces facteurs incluent l’âge avancé, le sexe masculin, l’obésité, le tabagisme, la voie d’administration et certaines maladies chroniques sous-jacentes. Un test sérologique devra être envisagé chez ces sujets à risque de ne pas être séro-protégés après un schéma complet de vaccination par Engerix B®. Des doses supplémentaires peuvent être envisagées chez les sujets ne répondant pas ou répondant moins bien après un schéma de primovaccination.

Vaccins hexavalents

Si la survenue de l’un des événements suivants est chronologiquement liée à l’administration d’un vaccin contenant la valence coquelucheuse, la décision d’administrer d’autres doses de vaccin contenant la valence coquelucheuse doit être soigneusement évaluée :

  • fièvre supérieure ou égale à 40 °C dans les quarante-huit heures suivant la vaccination, sans autre cause identifiable ;
  • collapsus ou pseudo-état de choc (épisode d’hypotonie-hyporéactivité) dans les quarante-huit heures suivant la vaccination ;
  • cris persistants, inconsolables, d’une durée supérieure ou égale à trois heures, survenant dans les quarante-huit heures après la vaccination ;
  • convulsions avec ou sans fièvre survenant dans les trois jours après la vaccination.

Toutefois, des études ont montré que la probabilité pour qu’une complication de ce type (épisode d’hypotonie-hyporéactivité, cris persistants, etc.) se reproduise après une nouvelle administration était faible.

Des antécédents de convulsions fébriles, des antécédents familiaux de convulsion ou de syndrome de mort inattendue du nourrisson (MIN) ne constituent pas une contre-indication à l’utilisation de ces vaccins. Les personnes ayant des antécédents de convulsions fébriles doivent être surveillées avec attention, des convulsions fébriles pouvant survenir dans les deux à trois jours suivant la vaccination.

La prescription d’antipyrétiques dans les quarante-huit heures suivant la vaccination est recommandée au cas par cas pour améliorer le confort de l’enfant en cas de réaction douloureuse et/ou fébrile. Mais elle ne doit pas être prescrite systématiquement, les réponses immunes étant légèrement diminuées après ces traitements.

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Les effets indésirables signalés sont habituellement bénins et temporaires, se limitant en général à une douleur, une rougeur ou un œdème au point d’injection (3-30%), et à une réaction fébrile ne dépassant pas 37,7 °C. Plus rarement, peuvent également survenir les réactions systémiques suivantes : fatigue, arthralgies, myalgies ou céphalées (1-6%).

Comme pour tous les vaccins, dans de très rares cas, une réaction anaphylactique peut se produire.

Les effets indésirables doivent être déclarés au centre régional de pharmacovigilance correspondant au lieu d’exercice du médecin traitant/spécialiste du patient.

Depuis le 13 mars 2017, les professionnels de santé ou les usagers peuvent également signaler en quelques clics, aux autorités sanitaires, tout événement indésirable sur le site signalement-sante.gouv.fr, dont les effets indésirables et les incidents ou risques d’incidents liés aux produits de santé.

À savoir
La controverse sur la vaccination contre l’hépatite B et les atteintes neurologiques démyélinisantes est détaillée ici.

Le vaccin est pris en charge à 65% par l’Assurance Maladie dans certaines conditions (cf tableau plus haut).

Le vaccin est disponible en pharmacie et doit être conservé au réfrigérateur entre + 2° C et + 8° C. Il ne doit pas être congelé.

La vaccination contre l’hépatite B peut être réalisée en libéral, en pharmacie, dans un laboratoire d'analyse médicale, à l’hôpital, en PMI pour les enfants jusqu’à l’âge de 6 ans, dans les centres de vaccination publics, les centres de vaccinations internationales et dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD).

Le vaccin et l’injection du vaccin sont pris en charge par l’assurance maladie et les complémentaires-santé dans les conditions habituelles.

Il n’y a pas d’avance de frais pour la consultation dans les centres de vaccination publics, dans les CeGIDD et en PMI.

La vaccination doit être inscrite dans le carnet de santé ou de vaccination, et sur le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Vaccins hexavalents

Infanrix Hexa® : le composant diphtérique, tétanique, coquelucheux acellulaire, hépatite B, poliomyélitique inactivé (DTCa-HepB-P) se présente sous forme d’une suspension blanche trouble. Le composant lyophilisé Haemophilus influenzae b (Hib) est une poudre blanche. Le vaccin doit être reconstitué en injectant la suspension DTCaP Hep B dans le flacon de poudre.

Les vaccins Hexyon® et Vaxelis® sont présentés en seringue pré-remplie, prête à l’emploi.

Les vaccins sont administrés par voie intramusculaire, dans la cuisse chez les nourrissons, et dans le muscle deltoïde chez les adultes et les enfants.

Administration avec d’autres vaccins ou des immunoglobulines

Il convient de se référer au RCP de ces vaccins, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments.

Interchangeabilité des vaccins

Les vaccins contre l’hépatite B peuvent être utilisés indifféremment pour compléter une primo vaccination ou en dose de rappel chez des sujets ayant reçu au préalable un vaccin hépatite B (autre nom de produit ou autre fabricant).

Co-administrations

Les vaccins contre l’hépatite B peuvent être administrés avec le vaccin BCG, les vaccins contre l’hépatite A, la poliomyélite, la rougeole, les oreillons, la rubéole, la diphtérie, le tétanos et le Papillomavirus humain (Engerix B®).

Les vaccins hexavalents peuvent être administrés avec les vaccins suivants :

  • vaccin pneumococcique conjugué ;
  • vaccin rotavirus ;
  • vaccin rougeole-oreillons-rubéole ;
  • vaccin méningococcique C.

Injection de gammaglobulines anti-HBS

L’immunisation passive par injection de gammaglobulines spécifiques anti-HBs est de rigueur après une exposition accidentelle chez un individu non immun, ainsi que chez le nouveau-né dont la mère est porteuse du virus de l’hépatite B ; elle doit toujours être associée à la vaccination, l’injection d’immunoglobulines étant pratiquée dans un site différent, généralement dans le muscle fessier.

Vaccination et don du sang

Le don du sang est contre-indiqué en cas de vaccination contre l’hépatite B depuis moins de quatre semaines. Si la vaccination a été réalisée après exposition à l’agent infectieux, le don du sang est contre-indiqué pendant 4 mois.

Le don du sang est particulièrement recommandé à une personne dont la vaccination contre l’hépatite B date depuis moins de deux ans. Les anticorps présents dans le sang permettent de produire un sérum anti-HBs qui sert, par exemple, à la prévention de la maladie chez les patients dialysés ou chez les nouveau-nés dont la mère est porteuse d’AgHBs.

 

Recommandations

Epidémiologie

Efficacité

Pharmacovigilance

  • Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Pharmacovigilance. Surveillance des vaccins.
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