L’immunodépression caractérise l’état d’une personne dont le système immunitaire est défaillant ; elle est la conséquence de pathologies innées (déficit immunitaire primitif) ou acquises (telle que l’infection par le VIH) ou d’un traitement (la corticothérapie ou les traitements immunosuppresseurs).
Il est recommandé de mettre à jour les vaccinations le plus tôt possible dans la prise en charge d’une maladie auto-immune et au moins quinze jours avant la mise en route du traitement immunosuppresseur pour les vaccins vivants atténués.
Le risque qu’une vaccination déclenche une poussée de maladie auto-immune ou inflammatoire n’a jamais été confirmé. Ce risque est donc théorique et a été pendant longtemps un frein à la vaccination dans cette population de patients. En revanche, le risque infectieux est bien réel.
Les recommandations actuelles sont basées sur avis d’experts, car les études disponibles ont un faible niveau de preuve scientifique.
Les vaccins vivants atténués, dont le BCG, sont contre-indiqués chez les personnes recevant un traitement immunosuppresseur, une biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immuno-suppressive (10mg/j d’équivalent prednisone pendant plus de deux semaines ou sous forme de « bolus »). Pour les patients originaires d’une zone d’endémie de fièvre jaune et pour ceux antérieurement vaccinés, il peut être utile de doser les anticorps anti-amariles.
Après l’arrêt des traitements, le délai minimum à respecter pour vacciner est de trois mois (six mois pour le rituximab). Les vaccins vivants peuvent être autorisés si les immunosuppresseurs ont été arrêtés depuis au moins 6 mois et/ou la corticothérapie est <10mg/j.
Si la corticothérapie n'est pas à instaurer en urgence, il est recommandé de mettre à jour les vaccinations le plus tôt possible avant la mise en route du traitement, en particulier pour les vaccins vivants atténués.
La vaccination par un vaccin vivant atténué (tels que les vaccins ROR ou BCG) des nourrissons dont les mères sont traitées pendant la grossesse ou l’allaitement par de l’infliximab doit être décalée à 12 mois après la naissance et n’est pas recommandée pendant l’allaitement.
Les vaccins inactivés sont administrés selon le schéma ci-dessous :
Vaccins inactivés |
Recommandations/schéma |
---|---|
dTPca* |
Une dose de vaccin tous les dix ans. |
Pneumocoque |
Une dose de vaccin conjugué 13-valent, suivie d’une dose de vaccin non conjugué 23-valent au moins deux mois après la première dose. |
Méningocoque C conjugué |
Une dose de vaccin jusqu’à l’âge de 24 ans révolus. |
Hépatite B |
Mêmes recommandations qu’en population générale. |
Grippe |
Une injection annuelle. |
*diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche acellulaire
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Pour en savoir plus
- Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Vaccination des personnes immunodéprimées ou aspléniques. Recommandations actualisées. Paris : HCSP, coll. Avis et rapports ; 7 novembre 2014 : 168 p.
- Recommendations of the Advisory Committee on Immunization Practices (ACIP): Use of Vaccines and Immune Globulins in Persons with Altered Immunocompetence. MMWR, 1993 ; 42(RR-04).
- Mathian A., Arnaud L., Adoue D., Agard C., Bader-Meunier B., Baudouin V., et al. Prévention des infections au cours du lupus systémique chez l’adulte et l’adolescent : élaboration de recommandations pour la pratique clinique, à partir d’une analyse de la littérature et de l’avis d’experts. La Revue de Médecine Interne, 2016; 37(5): 307-320.
- ANSM : Infliximab - différer l’utilisation de vaccins vivants chez les nourrissons exposés in utero ou pendant l’allaitement