Rubéole

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En 2016, la couverture vaccinale vis-à-vis de la rubéole était de 90,3% pour la première dose et 80,1% pour la seconde dose pour les enfants âgés de 24 mois. Bien qu’insuffisant, le rattrapage après l’âge de 2 ans progresse, en particulier concernant la seconde dose, comme en témoignent les enquêtes menées en milieu scolaire.
La vaccination contre la rubéole est obligatoire en France chez tous les nourrissons nés à partir du 1er Janvier 2018. De plus, la rubéole est devenue, en mail 2018, une maladie à déclaration obligatoire.

La rubéole est une infection virale aiguë due à un virus de la famille des Togavirus. Le principal problème posé par cette pathologie tient au risque de contamination fœtale en cas d’infection pendant la grossesse d’une femme non immunisée.
La sévérité de la rubéole congénitale ainsi que les handicaps qu’elle engendre justifient la vaccination généralisée contre la rubéole.
La rubéole se transmet surtout par voie aérienne respiratoire : la transmission est favorisée par un contact répété et/ou prolongé. La contagiosité commence sept jours avant l’éruption et se prolonge quatorze jours après le début de celle-ci : elle est maximale cinq jours avant et six jours après l’éruption. Il est donc très difficile, voire impossible, d’éviter la contamination d’une femme enceinte dans l’entourage d’un sujet infecté, même si la maladie de celui-ci est diagnostiquée dès le premier jour de l’éruption.

Clinique

La rubéole est une infection virale commune de l’enfance, sans expression clinique dans un cas sur deux, et en règle générale bénigne. Après une incubation de deux semaines, la phase d’invasion peut associer une fébricule, des algies peu intenses, des adénopathies cervicales postérieures ; la phase d’état peut comporter une éruption débutant au visage puis se généralisant, en deux jours, en fines macules pâles parfois confluentes. Les complications sont rares (atteinte articulaire, thrombopénie, atteinte neurologique) et la mortalité quasi nulle.

Rubéole congénitale

La survenue d’une rubéole chez une femme enceinte expose au passage transplacentaire du virus, responsable de la rubéole congénitale. Cet ensemble malformatif a été décrit en 1941 par Gregg, puis mieux compris lors de la grande épidémie de 1964 aux États-Unis, qui entraîna 20000 cas de rubéole congénitale.

Le risque de transmission fœtale est d’environ 90% si la primo-infection rubéoleuse de la mère survient avant onze semaines d’aménorrhée (SA), puis décroît pour atteindre 25% entre la 23e et la 26e semaine. Le risque de malformations congénitales est très élevé (de 70 à 100%) avant les onze premières semaines d’aménorrhée et varie, entre la 12e et la 18e, de 15 à 80%. Passé ce délai, il est quasi nul.

Le virus de la rubéole atteint de nombreux organes pendant l’embryogenèse et peut, ainsi, être à l’origine de graves malformations souvent diversement associées. Les appareils les plus souvent concernés sont le système nerveux central (microcéphalie, retard mental, lésions cérébrales focales), l’œil (cataracte, choriorétinite, glaucome), l’oreille (surdité) et l’appareil cardio-vasculaire (canal artériel, sténose de l’artère pulmonaire, communication intraventriculaire). Un retard de croissance intra-utérin s’observe également, en particulier dans la fœtopathie (infection au cours du deuxième ou troisième trimestre) et peut s’accompagner dans ce contexte d’une hépatosplénomégalie, d’un purpura thrombopénique, d’une anémie hémolytique, de bandes claires métaphysaires osseuses et, éventuellement, d’une encéphalite ou d’une pneumonie.

Diagnostic biologique

Le virus de la rubéole appartient à la famille des Togavirus et au genre Rubivirus. Le diagnostic clinique doit être confirmé à l’aide du laboratoire.

  • Le diagnostic sérologique, en présence d’une éruption ou après un contage, repose soit sur la présence d’IgM antivirus de la rubéole associée ou non à des IgG, soit sur une séroconversion ou une ascension significative du titre des anticorps IgG ou totaux.
  • Une détermination de l’avidité des anticorps IgG peut être pratiquée dans certains laboratoires spécialisés, afin de différencier les primo-infections des réinfections (un taux inférieur à 50% est en faveur d’une primo-infection récente, un taux supérieur à 70% témoigne d’une infection ancienne datant très probablement de plus de deux mois).

Des difficultés peuvent, de fait, survenir dans l’interprétation des résultats sérologiques (la seule présence d’IgM ne saurait signer une primo-infection) et avoir des conséquences médico-légales. La connaissance des résultats d’examens sérologiques antérieurs aide à l’interprétation et peut permettre d’éviter la pratique d’examens inutiles.

La recherche du virus de la rubéole n’est réalisée que dans les laboratoires de virologie de haute technologie et limitée au diagnostic anténatal. Elle est effectuée soit par isolement sur cultures cellulaires, soit par des techniques de RT-PCR.

Épidémiologie

Les infections rubéoleuses contractées en cours de grossesse et les cas de rubéole malformative congénitale sont recensés depuis 1976, en France, par le réseau Rénarub, géré par Santé publique France. Les données recueillies proviennent des laboratoires d’analyses de biologie médicale qui effectuent la recherche des IgM spécifiques de la rubéole. Depuis 2013, le centre de référence (CNR) des infections rubéoleuses materno-foetales assure la coordination et l’animation de ce réseau de laboratoires.

En 2005, la France s’est engagée avec les autres pays de la région Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à éliminer la rougeole et la rubéole congénitale. Le mode de surveillance de la maladie n’a alors pas été modifié, en particulier il n’avait pas été décidé d’instaurer de façon complémentaire une surveillance de la rubéole en population générale.

En 2018, le ministère de la Santé a décidé par décret en date du 7 mai, la mise à déclaration obligatoire (DO) de la rubéole en population générale, avec une attention particulière pour les cas détectés chez les femmes enceintes et chez les nouveau-nés. Les modalités de déclaration seront accessibles dans le dossier thématique rubéole de Santé publique France. La surveillance des infections materno-fœtales sera adaptée à la DO, et un chevauchement entre les deux systèmes de surveillance, Renarub et DO, sera assuré pendant au moins une année. Il n’existe donc pas actuellement de données de surveillance de la rubéole en population générale.

Le nombre d’infections rubéoleuses diagnostiquées durant la grossesse et recensées par le réseau Rénarub a diminué de 80% entre 2001 (39 cas) et 2006 (7 cas). Entre 2007 et 2011, 5 cas d’infections maternelles étaient recensés en moyenne chaque année. Depuis, 13 et 12 infections maternelles ont été rapportées en 2012 et 2013. De 2014 à 2016, le nombre d’infections maternelles restait en dessous de dix par an (6, 1 et 3 respectivement) ; les ratios « nombre d’infections maternelles/nombre de naissantes vivantes » étaient de 0,77, 0,13 et 0,40/100000 respectivement (figure 1).

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Depuis 2006, le nombre annuel de grossesses interrompues dans un contexte d’infection maternelle recensées par Rénarub est inférieur ou égal à 3, le nombre d’infections congénitales inférieur ou égal à 5 et le nombre de nouveau-nés atteints de rubéole congénitale malformative (RCM) inférieur ou égal à 3 (figure 2).

Ces données témoignent d’une persistance de la circulation du virus, à un niveau faible mais non conforme à l’objectif d’élimination de la rubéole fixé à 2015 au niveau européen (Bureau régional de l’OMS).

 

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Couverture vaccinale

En 2016, la couverture vaccinale vis-à-vis de la rubéole était de 90,3% pour la première dose et 80,1% pour la seconde dose, pour les enfants âgés de 24 mois. Bien qu’incomplet, le rattrapage après l’âge de 2 ans progresse, en particulier concernant la seconde dose, comme en témoignent les enquêtes menées en milieu scolaire. En 2012-2013, en grande section de maternelle (à 6 ans), la couverture vaccinale était de 96,4% pour la première dose et 83,2% pour la seconde dose, contre respectivement 93,3% et 44,3% en 2005-2006.

La couverture mesurée auprès des élèves en classe de CM2 en 2014-2015 était de 97,7% pour la première dose et de 93,2% pour la seconde dose, et celle mesurée auprès des élèves de classe de 3e en 2008-2009 était de 95,5% pour la première dose et de 89,9% pour la seconde dose (sources : Drees, Santé publique France, DESco).

Le vaccin contre La rubéole

La stratégie actuelle de vaccination a pour objectifs d’empêcher la contamination de la femme enceinte, mais également d’éliminer la circulation du virus chez les enfants. En effet, la vaccination contre la rubéole a d’abord été instaurée dans les années soixante-dix dans la plupart des pays industrialisés de manière sélective chez les filles pré-pubères, afin de prévenir la survenue des infections chez les femmes enceintes. La surveillance épidémiologique ainsi que les résultats des travaux de modélisation mathématique ont montré l’impossibilité d’éliminer la rubéole congénitale à travers cette seule approche. La survenue persistante d’infections durant la grossesse était due à la poursuite de la circulation virale chez les enfants et dans la population masculine, couplée à une proportion résiduelle, même très faible, de femmes enceintes non immunes, de par les échecs vaccinaux et l’impossibilité d’atteindre une couverture de 100% des jeunes filles.

C’est pourquoi tous les pays ayant intégré dans leur calendrier vaccinal la vaccination contre la rubéole ont adopté, à la fin des années quatre-vingt, une stratégie de vaccination des nourrissons des deux sexes. Cependant, ces mêmes modèles mathématiques ont montré le danger de cette stratégie en cas de couverture vaccinale insuffisante chez le nourrisson : en réduisant la circulation virale sans l’interrompre, elle pourrait avoir comme effet d’élever l’âge moyen des cas résiduels et par là-même d’augmenter le risque que ces cas surviennent chez des femmes en âge de procréer.

La rubéole fait l’objet d’un plan OMS d’élimination dans la région Europe. L’augmentation de la couverture vaccinale à deux doses des enfants avant l’âge de 2 ans (qui doit atteindre au moins 95% pour les deux doses), l’administration plus précoce de la seconde dose, et le rattrapage des sujets réceptifs (adolescents et jeunes adultes nés depuis 1980) devraient permettre à terme l’interruption de la transmission de la rougeole et de la rubéole.

RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES

Tous les enfants, à l’âge de 18 mois, devraient avoir reçu deux doses du vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. La première dose est administrée à 12 mois, quel que soit le mode de garde, et la seconde dose entre 16 et 18 mois.

La vaccination contre la rubéole est obligatoire pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Elle est exigée pour l’entrée ou le maintien en collectivité depuis le 1er juin 2018.

Les personnes nées depuis 1980 devraient avoir reçu au total deux doses de vaccin trivalent, en respectant un délai minimum d’un mois entre les deux doses, quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies. D’une part, en effet, le fait d’avoir présenté l’une de ces maladies ne protège pas contre les deux autres et, d’autre part, administrer un vaccin vivant atténué à une personne déjà immunisée ne présente aucun inconvénient (le virus vaccinal sera simplement inactivé par les anticorps préexistants).

Les femmes nées avant 1980 non vaccinées contre la rubéole et ayant un projet de grossesse doivent recevoir une dose de vaccin trivalent (rougeole, oreillons, rubéole). Cette vaccination peut, par exemple, être pratiquée lors d’une consultation de contraception. Il n’est pas nécessaire de réaliser de sérologie prévaccinale pour déterminer l’existence d’une immunité ; cependant, si les résultats d’une sérologie confirmant l’immunité de la femme vis-à-vis de la rubéole sont disponibles, il n’est pas utile de la vacciner. Enfin, il n’est pas nécessaire de réaliser de contrôle sérologique après vaccination ; et il n’y a pas lieu de revacciner des femmes ayant déjà reçu deux vaccinations préalables, quel que soit le résultat de la sérologie si elle a été pratiquée.

Pour les femmes enceintes dont la sérologie prénatale est négative ou inconnue, la vaccination ne pouvant être pratiquée pendant la grossesse, elle devra être pratiquée immédiatement après l’accouchement, de préférence avant la sortie de la maternité, ou à défaut, au plus tôt après la sortie, même en cas d’allaitement (en l’absence d’immunodéficience suspectée ou confirmée chez l’enfant).

La vaccination contre la rougeole et la rubéole est contre-indiquée pendant la grossesse ; cependant, une vaccination réalisée par inadvertance chez une femme enceinte ne doit pas être un motif d’interruption de grossesse. La grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination : il convient de conseiller aux femmes ayant l’intention de débuter une grossesse de différer leur projet.

La souche virale atténuée utilisée dans le vaccin ne peut pas être transmise d’un sujet vacciné à un sujet non immun. Il n’y a donc pas de risque de transmission entre un vacciné récent et une femme enceinte.

EN MILIEU PROFESSIONNEL

Les personnes nées avant 1980, non vaccinées et sans antécédent connu de rougeole ou de rubéole, qui exercent des professions de santé (en formation, à l’embauche ou en poste) doivent recevoir une dose de vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole. La vaccination avec une dose de vaccin trivalent ROR est d’autant plus recommandée pour les personnes travaillant dans les services accueillant des patients à risque de rougeole grave (immunodéprimés).

Les professionnels travaillant au contact des enfants doivent aussi recevoir une dose de vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole.

Pour l’ensemble de ces personnels, lorsque les antécédents de vaccination ou de maladie (rougeole, rubéole) sont incertains, la vaccination peut être pratiquée sans contrôle sérologique préalable.

SCHÉMA DE VACCINATION

Nourrissons

  • 1 dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole à l’âge de 12 mois (co-administration possible avec le vaccin contre les infections invasives à méningocoque C) ;
  • et une 2ème dose entre 16 et 18 mois.

Personnes nées depuis 1980 et âgées de plus de 18 mois

  • rattrapage pour obtenir, au total, 2 doses de vaccin trivalent ROR, quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies.

Le taux de séroconversion après vaccination contre la rubéole est proche de 100%. La séroconversion survient deux à quatre semaines après la vaccination. Le pouvoir protecteur réel pour des sujets vaccinés plusieurs années auparavant est très élevé, généralement estimé autour de 95%. L’investigation d’une épidémie de rubéole survenue en Ardèche, en 1997, a conclu à une efficacité de 95% chez des enfants ayant été vaccinés jusqu’à dix ans auparavant.

Cette longue durée d’immunité est par ailleurs attestée par les études sérologiques, qui montrent la persistance des anticorps à un taux protecteur pendant au moins dix à vingt ans, en particulier pour la souche RA 27/3. Les réinfections sont cependant possibles chez les sujets vaccinés. Elles sont rares et consistent essentiellement en une réascension du titre des anticorps. Les virémies à l’occasion des réinfections sont tout à fait exceptionnelles. À noter que chez un sujet non immun, la réponse immunologique à la vaccination n’est pas assez rapide pour qu’elle puisse être utilisée de manière préventive en cas d’exposition.

L’impact de la vaccination peut être évalué par l’évolution du ratio du nombre d’infections rubéoleuses en cours de grossesse pour 100000 naissances vivantes (figure 1). Ce ratio est passé de 29,5 cas pour 100000 naissances vivantes (moyenne annuelle) au cours de la période 1976-1984 à moins de deux cas pour 100000 naissances vivantes depuis 2006.

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Les vaccins contre la rubéole sont tous fabriqués à partir de souches de virus rubéoleux vivants atténués. Ils sont disponibles sur le marché depuis 1969. Plusieurs souches existent :

  • souche HPV 77 : utilisée jusqu’en 1979 aux États-Unis ;
  • souche Wistar RA 27/3 : mise au point aux États-Unis entre 1965 et 1967, elle est atténuée par passage sur cellules diploïdes humaines ;
  • souche Cendehill : atténuée par passage sur rein de lapin et produite sur ce même support.

En France, seule la souche Wistar RA 27/3 est utilisée depuis 1970.

Le vaccin contre la rubéole n’est disponible que sous forme associée aux vaccins contre la rougeole et les oreillons. Deux vaccins trivalents sont disponibles :

  • Le vaccin MMRVaxPro®, composé des trois souches suivantes :
    • rougeole : souche Edmonston Enders ;
    • rubéole : souche Wistar 27/3 ;
    • oreillons : souche Jeryl Lynn (qui contient de l’albumine recombinante).
  • Le vaccin Priorix®, composé des trois souches suivantes :
    • rougeole : souche Schwarz ;
    • rubéole : souche Wistar RA 27/3 ;
    • oreillons : souche RIT 4385 (dérivée de Jeryl Lynn).

Comme tous les vaccins vivants, ces vaccins ne comportent pas d’adjuvant.

Nom commercial*

Priorix® M-M-RVaxpro®

Maladies
concernées

Rougeole, Oreillons, Rubéole

Type de vaccin Trivalent
Pour qui ? Nourrissons, enfants, adultes
Remboursement** Pris en charge à 100% par l’assurance maladie pour les enfants de 1 à 17 ans, et à 65% à partir de 18 ans**
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Priorix® M-M-RVaxpro®

Rougeole, Oreillons, Rubéole

Trivalent Nourrissons, enfants, adultes Pris en charge à 100% par l’assurance maladie pour les enfants de 1 à 17 ans, et à 65% à partir de 18 ans**

*Cliquer sur le nom du vaccin pour obtenir son prix et plus d’informations.

**Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Les vaccins combinés rougeole-oreillons-rubéole ont les contre-indications suivantes, liées à leur caractère vivant atténué et à leur mode de production :

  • hypersensibilité aux substances actives ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 du RCP ou à la néomycine ;
  • déficit sévère de l'immunité humorale ou cellulaire (primaire ou acquis), par exemple déficit immunitaire combiné sévère, agammaglobulinémie et sida ou infection symptomatique due au VIH ou avec un taux âge-dépendant de lymphocytes T CD4+ chez les enfants de moins de 12 mois : CD4+ <25% ; enfants de 12 à 35 mois : CD4+ <20% ; enfants de 36 à 59 mois : CD4+ <15%.

Comme pour les autres vaccins, l’administration de vaccins trivalents rougeole-oreillons-rubéole doit être différée chez les sujets atteints de maladies fébriles sévères aiguës. Une infection bénigne, tel qu’un rhume, ne devrait pas entraîner de report de la vaccination.

Femmes enceintes

Toute grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination. Il convient de conseiller aux femmes ayant l’intention de débuter une grossesse de différer leur projet.

Les femmes enceintes ne doivent pas être vaccinées avec ce vaccin.
Toutefois, aucun effet délétère sur le fœtus n’a été documenté après l’administration chez la femme enceinte de vaccins contre la rougeole, les oreillons ou la rubéole.

Même si un risque théorique ne peut pas être exclu, aucun cas de syndrome de rubéole congénitale n'a été signalé chez plus de 3500 femmes réceptives qui étaient, sans le savoir, en début de grossesse lors de l’administration d’un vaccin contre la rubéole. Par conséquent, la vaccination par inadvertance de femmes enceintes n’ayant pas connaissance de leur grossesse avec l’un des vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole ne doit pas être un motif d’interruption de grossesse.

Le virus vaccinal ne se transmet pas de personne à personne et l’on peut vacciner les enfants d’une femme enceinte non immunisée sans danger.

Patients immunodéprimés

La vaccination peut être envisagée chez les patients présentant certains déficits immunitaires chez qui les bénéfices attendus sont supérieurs aux risques (par exemple sujets infectés par le VIH asymptomatiques, déficits en sous-classe d’IgG, neutropénie congénitale, maladie granulomateuse chronique, déficits en complément).

Les patients immunodéprimés ne présentant pas de contre-indication à cette vaccination peuvent ne pas répondre aussi bien que les sujets immunocompétents ; par conséquent, certains de ces patients peuvent contracter la rougeole, les oreillons ou la rubéole en cas de contact, malgré l’administration appropriée du vaccin. Ces patients doivent être attentivement surveillés, afin de détecter tout signe de rougeole, oreillons et rubéole.

Mises en garde et précautions particulières d’emploi

Les valences rougeole et oreillons du vaccin étant produites sur culture cellulaire d’embryon de poulet, il convient d’utiliser ce vaccin avec précaution en cas d’antécédents d’allergie avérée aux protéines de l’œuf.

Ce vaccin doit être administré avec prudence chez les personnes ayant un trouble du système nerveux central (SNC), une prédisposition aux convulsions fébriles ou des antécédents familiaux de convulsions. Les sujets vaccinés ayant des antécédents de convulsions fébriles doivent faire l’objet d’une surveillance étroite.

En raison de la présence de sorbitol, ce vaccin ne doit pas être utilisé en cas d’intolérance au fructose.

Des cas d’aggravation de thrombocytopénie et de récidive de thrombocytopénie chez des sujets ayant présenté une thrombocytopénie après la première dose ont été rapportés après une vaccination par des vaccins vivants rougeoleux, des oreillons et rubéoleux. La thrombocytopénie associée à la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole est rare et, généralement, spontanément résolutive. Chez les patients présentant une thrombocytopénie ou ayant un antécédent de thrombocytopénie après une vaccination contre la rougeole, les oreillons ou la rubéole, le rapport bénéfice-risque de l’administration de ce vaccin doit être soigneusement évalué. Ces patients doivent être vaccinés avec précaution et de préférence par voie sous-cutanée.

Enfants dont les mères sont traitées pendant la grossesse ou allaitement par l’infliximab

L’infliximab (Remicade, Remsima, Inflectra, Flixabi, Zessly) est un médicament anti-inflammatoire indiqué pour le traitement de plusieurs maladies auto-immunes.

Les vaccins vivants atténués (tels que le BCG et le ROR) exposent les enfants des mères traitées par infliximab pendant la grossesse ou l’allaitement, au risque accru d’infections, y compris des infections disséminées graves pouvant devenir fatales. Les défenses immunitaires des nourrissons exposés à l’infliximab pendant la grossesse ou pendant l’allaitement peuvent être diminuées du fait du passage de cette molécule dans le sang du fœtus et dans le lait maternel. De ce fait, il existe un risque d’infection chez ces nourrissons.

L’ANSM recommande que la vaccination par un vaccin vivant atténué (tels que les vaccins ROR ou BCG) de ces nourrissons soit donc décalée à 12 mois après la naissance et ne soit pas recommandée pendant l’allaitement :

  • Nourrissons exposés à l’infliximab pendant la grossesse :
    • Les vaccins vivants (tels que le vaccin BCG) ne doivent pas être administrés aux nourrissons pendant 12 mois après la naissance.
    • S’il existe un réel bénéfice clinique pour le nourrisson, vous pourrez envisager d’administrer ces vaccins avant la fin de l’expiration du délai d’un an :
      • si les taux sériques d’infliximab chez le nourrisson sont indétectables,
      • si l’administration d’infliximab a été limitée au premier trimestre de la grossesse.
    • En cas de report de la vaccination, un certificat de contre-indication temporaire de vaccination pour motif médical peut être établi afin de permettre à l’enfant d’accéder à un mode de garde en collectivité.
  • Nourrissons exposés à l’infliximab via le lait maternel :
    •  L’administration d’un vaccin vivant (tels que le vaccin BCG) à un nourrisson allaité, lorsque la mère est traitée par infliximab n’est pas recommandée, sauf si les taux sériques d’infliximab chez le nourrisson sont indétectables. Si les taux sériques sont détectables vous devez donc attendre la fin de l’allaitement.

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ce vaccin, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments, pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Une éruption cutanée est rare (<5%) et dure en moyenne deux jours.

La vaccination rougeole-oreillons-rubéole augmente modérément le risque de convulsion fébrile (25 à 34 cas pour 100000) entre six et douze jours après la vaccination.

Le risque d’un purpura thrombocytopénique après la vaccination rougeole-oreillons-rubéole est d’environ 1 pour 30000.

Des réactions allergiques graves ont été très rarement rapportées (un cas pour un million).

Les effets indésirables susceptibles d’être liés à la vaccination rougeole-oreillons-rubéole doivent être déclarés au centre régional de pharmacovigilance correspondant au lieu d’exercice du médecin traitant/spécialiste du patient.

Depuis le 13 mars 2017, les professionnels de santé ou les usagers peuvent également signaler aux autorités sanitaires, en quelques clics, tout événement indésirable sur le site signalement-sante.gouv.fr, dont les effets indésirables, incidents ou risques d'incidents liés aux produits de santé.

La vaccination contre la rubéole peut être prescrite à tout public par un médecin ou une sage-femme (sauf aux personnes immunodéprimées).

Elle peut être prescrite aux personnes de plus de 11 ans par un pharmacien (sauf aux personnes immunodéprimées), ou un infirmier (sauf aux personnes immunodéprimées).

Elle peut être administrée : 

  • à tout public par un médecin ou une sage-femme (en lien avec le médecin chez les immunodéprimés),
  • aux personnes de plus de 11 ans par un pharmacien ou un infirmier (en lien avec le médecin chez les immunodéprimés),
  • aux personnes de moins de 11 ans par un infirmier sur prescription médicale.

Le vaccin est totalement pris en charge par l'assurance maladie jusqu’à 17 ans inclus et à 65% à partir de 18 ans. Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Il est disponible en pharmacie et doit être conservé au réfrigérateur entre + 2° C et + 8° C. Il ne doit pas être congelé.

L’administration du vaccin peut être réalisée en libéral, à l'hôpital, en PMI (enfants de moins de 6 ans), dans un laboratoire de biologie médicale ou dans un centre de vaccination public. Dans ce cas, la prescription, la délivrance du vaccin et la vaccination s’effectuent sur place.

L’injection du vaccin est prise en charge par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé dans les conditions habituelles.

Il n’y a pas d’avance de frais pour la consultation dans les centres de vaccination publics ou en PMI. 

Le vaccin se présente sous forme d’une poudre. Il est reconstitué avec 0,5 ml d’eau pour préparations injectables.

Ce vaccin est administré par voie sous-cutanée ou intramusculaire.

La vaccination doit être inscrite dans le carnet de santé ou de vaccinations et le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Administration avec d’autres vaccins

Il convient de se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) de ces vaccins, disponible sur le site de la base de données publique des médicaments.

Les vaccins trivalents rougeole-oreillons-rubéole peuvent être administrés en même temps que les vaccins monovalents ou combinés suivants, en des sites d’injection distincts :

  • vaccins hexavalents ;
  • vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche acellulaire (DTCa) ;
  • vaccin diphtérie-tétanos-coqueluche acellulaire à teneur réduite en antigènes (dTPca) ;
  • vaccin Haemophilus influenzae b;
  • vaccin poliomyélitique inactivé ;
  • vaccin hépatite B ;
  • vaccin hépatite A ;
  • vaccin méningococcique du groupe B ;
  • vaccin conjugué méningococcique du groupe C ;
  • vaccin conjugué méningococcique des groupes ACYW ;
  • vaccin contre la varicelle ;
  • vaccin poliomyélitique oral ;
  • vaccin conjugué pneumococcique 13-valent.

Interaction avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions

Chez les patients ayant reçu des gammaglobulines ou une transfusion sanguine, la vaccination devra être différée de trois mois ou plus (jusqu’à onze mois) selon la dose d’immunoglobulines humaines administrée, en raison du risque d’échec vaccinal dû aux anticorps dirigés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole acquis de façon passive.

Si un test tuberculinique doit être fait, il est préférable de l’effectuer avant ou en même temps qu’une vaccination par un vaccin trivalent ROR, car le vaccin vivant contre la rougeole pourrait entraîner une diminution temporaire de la capacité à répondre à l’intradermoréaction. Cette baisse de la réactivité peut durer quatre à six semaines et le test à la tuberculine ne devra pas être fait pendant cette période post-vaccinale, afin d’éviter des résultats faussement négatifs.

Vaccination et don du sang

Le don du sang est contre-indiqué en cas de vaccination contre la rubéole depuis moins de quatre semaines.

Recommandations

Épidémiologie

Efficacité / Impact