Mpox (Variole du singe)

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Mis à jour le

Mercredi 14 août 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) face à la circulation active de la Mpox de clade I en Afrique Centrale. A ce jour, aucune contamination par le clade I n’a été recensée en France ; le centre national de référence est cependant mobilisé pour analyser le type de souches chez les personnes pour lesquelles un diagnostic de Mpox a été établi.

Deux vaccins sont disponibles en France, l’Imvanex® et le Jynneos® du laboratoire Bavarian Nordic.

Le vaccin Imvanex® qui avait déjà une Autorisation de Mise sur la Marché (AMM) depuis 2013 dans la prévention contre la variole chez les adultes a également obtenu depuis le 25 juillet 2022 une AMM dans la prévention contre la Mpox.

Le vaccin Jynneos® a obtenu une AMM aux Etats-Unis depuis 2019 à la fois dans la prévention de la variole et de la Mpox et a reçu une autorisation d’importation en France.

Pour contrôler l’épidémie de Mpox, il est important d’associer le repérage et l’isolement rapide des cas, les gestes de prévention et la vaccination. 

En janvier 2023, sur la base de l’expérience acquise lors des épidémies récentes de Covid-19 et de Mpox, et en tenant compte de la disponibilité récente d’un vaccin antivariolique de 3e génération, la HAS a mis à jour la stratégie vaccinale à adopter pour faire face aux orthopoxvirus.

En mars 2023, près de 150 000 doses de vaccin ont été administrées en France. 

Dans son avis du 2 septembre 2024, la HAS recommande l'administration d'une dose de rappel pour les personnes vaccinées il y a deux ans ou plus.

La Commission européenne a annoncé, vendredi 20 septembre, avoir étendu l'autorisation du vaccin Imvanex aux adolescents âgés de 12 à 17 ans, seul vaccin contre la variole du singe (Mpox) actuellement autorisé dans l'UE, avec un traitement antiviral (Tecovirimat SIGA). 

Un dispositif d’écoute « Mpox info service » permet de répondre aux questions sur la Mpox : la ligne téléphonique est accessible tous les jours de 8h à 23h, au numéro vert 0 801 90 80 69 (appel et services gratuits, anonyme et confidentiel).

La Mpox est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus. 

Cette maladie zoonotique est habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates : une transmission interhumaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soins.

Le virus Monkeypox peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). Les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent ces conditions pour une contamination. Avoir plusieurs partenaires augmente le risque d’être exposé au virus.

La contamination peut aussi avoir lieu au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croûtes, le plus souvent au bout de 3 semaines).

La prévention repose sur le respect des mesures de prévention, l’isolement des malades et la vaccination  des sujets contacts en post exposition et des sujets à très haut risque tels que définis par le Ministère en charge de la santé.

Le vaccin contre Mpox (Variole du singe)

Clinique

Après une période d’incubation pouvant aller de 5 à 21 jours, l’infection débute en général par de la fièvre, des céphalées, des myalgies et une asthénie. Des adénopathies sous-maxillaires, cervicales et/ou inguinales volumineuses sont retrouvées pour la Mpox (contrairement à la variole).

La personne est contagieuse dès l’apparition des premiers symptômes.

Dans les 1 à 3 jours (parfois plus) suivant l’apparition de la fièvre, le patient développe une éruption cutanée sous forme de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Le nombre de vésicules ou lésions peut être très variable. L’atteinte cutanée survient en une seule poussée, contrairement à la varicelle. Le prurit et les douleurs sont fréquentes. Les bulles se concentrent sur la région ano-génitale mais aussi sur le visage, les paumes des mains, les plantes des pieds et les membres. Les muqueuses buccales et ano-génitales peuvent aussi être atteintes.

Lorsque les lésions sont cicatrisées et que les croûtes tombent, les personnes ne sont plus contagieuses.

La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 4 semaines. Quelques décès ont été signalés en Europe et dans le Monde.

Le 21 octobre 2022, l'EMA a également rapporté certains cas de "Mpox oculaires", des patients atteints de Mpox et présentant de graves complications oculaires. 

Le CDC a publié le 26 octobre 2022 une étude sur les manifestations sévères de la Mpox, observées chez les personnes immunodéprimées. Entre août et octobre 2022, le CDC a analysé le cas de 57 patients hospitalisés présentant des manifestations graves de Mpox, dont la plupart étaient des hommes noirs atteints du SIDA. Des retards ont été observés dans l'initiation des thérapies dirigées contre le mpox. Douze patients sont décédés, et le mpox était une cause de décès ou un facteur contributif chez cinq patients à ce jour, et plusieurs autres décès font encore l'objet d'une enquête.

En France, la majorité des cas recensés à ce jour sont des adultes de sexe masculin. Une description clinique des cas investigués en France est disponible dans les points de situation de Santé publique France. 

Des infections par mpox peuvent survenir chez des personnes ayant reçu un schéma complet de vaccination, et il est important de penser à ce diagnostic en cas de lésions typiques y compris chez des personnes correctement vaccinées.

Tout cas suspect doit bénéficier d'une consultation médicale et d'un test diagnostique (PCR) Le prélèvement est réalisé par ordre de priorité au niveau d’une lésion muqueuse, cutanée ou de la sphère oro-pharyngée. Le test est gratuit. Il peut être réalisé en ville sur prescription médicale. La conduite à tenir est présentée dans le DGS-Urgent du 4 mai 2023.

Un traitement par Tecovirimat®, qui a reçu une AMM européenne, est disponible en France dans les centres spécialisés pour les cas graves hospitalisés. 

La déclaration de la maladie est obligatoire. Un nouveau modèle du certificat de déclaration a été fixé par un arrêté du 25 août 2022. Il est disponible sur le site de Santé Publique France, avec la définition de cas, la nouvelle conduite à tenir et la notice d’aide au remplissage de la fiche de déclaration.

L’ensemble de la conduite à tenir a été formalisée par le ministère de la santé dans une fiche disponible sur le site du ministère.

Epidémiologie

En France, les orthopoxviroses  dont font partie la Mpox font l’objet d’une surveillance continue par ce dispositif de déclaration obligatoire.

Depuis mi-mai 2022, plusieurs foyers de contamination de Mpox ont été détectés d’abord au Royaume-Uni, puis dans d’autres pays d’Europe dont en France, puis très rapidement sur d’autres continents.

Des points de situation sont régulièrement mis à jour et disponibles sur le site de Santé publique France .

En complément de la DO, il est recommandé d'inciter les patients concernés à répondre à l’enquête comportementale anonyme « MECCDO » (https://meccdo.fr) qui permet de mieux comprendre les comportements et pratiques sexuelles des personnes contaminées afin d’adapter les stratégies de prévention.

Actuellement, en France, plus de 95 % des cas pour lesquels l'orientation sexuelle est renseignée sont survenus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Parmi les cas pour lesquels l'information est disponible, 71 % déclarent avoir eu plusieurs partenaires sexuels dans les 3 semaines avant l'apparition des symptômes.

Le CDC a publié le 11 novembre 2022 les résultats d'une étude épidémiologique menée aux Etats-Unis, relayant que 70% des personnes contaminées par le mpox concernaient des relations HSH, et que les contaminations différaient en fonction des origines ethniques. 

Recommandations générales en situation d'épidémie 

En cas d'épidémie Mpox sur le territoire national, la mise en oeuvre d'une campagne de vaccination réactive est recommandée, en utilisant les vaccins antivariolique et anti-M de 3ème génération (Imvanex® et Jynneos®). Ces vaccins ne sont pas commercialisés en France et font l'objet d'une procédure spécifique de distribution sur le territoire. Les personnes ciblées par cette campagne de vaccination dépendent du niveau de menace épidémique.

En présence de cas confirmés, isolés ou dispersés sur le territoire national (niveau 1), la mise en place d'une stratégie de vaccination en post-exposition est recommandée pour les adultes contacts à risque, tels que définis par Santé publique France en fonction du contexte épidémique, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle. La première dose de vaccin doit être administrée idéalement dans les 4 jours après le contact à risque et au maximum 14 jours plus tard.

La vaccination des personnes mineures contacts à risque ne doit être envisagée qu'au cas par cas, par les seuls spécialistes et après une évaluation stricte des bénéfices et des risques pour le mineur concerné, dans le cadre d'une décision médicale partagée, et dans les conditions fixées aux articles L.1111-2 et suivants du Code de la santé publique, concernant l'information et le consentement des mineurs et des titulaires de l'autorité parentale.

Si les cas sont nombreux et simultanés sur le territoire national (niveau 2) :

  • La vaccination en post exposition est recommandée pour les personnes-contacts à risque ;
  • La vaccination en préexposition est recommandée pour les personnes à haut risque d'exposition, telles que définies par Santé publique France, en fonction du contexte épidémique ;
  • La vaccination en préexposition est recommandée pour les personnels de santé amenés à prendre en charge, diagnostiquer, traiter ou vacciner des cas ou des personnes-contacts.

Dans son avis du 2 septembre 2024, la HAS recommande l'administration d'une dose de rappel pour les personnes vaccinées il y a deux ans ou plus.

Schéma vaccinal

Recommandations professionnelles

La vaccination systématique en préexposition des professionnels à très haut risque d'exposition professionnelle au virus Mpox (notamment les professionnels des laboratoires et des centres de référence travaillant sur du matériel à orthopoxvirus, ou les professionnels de santé amenés à prendre en charge un nombre important de patients potentiellement infectés) n'est pas recommandée, mais peut être
envisagée, au cas par cas, notamment en raison de leur exposition au virus, de facteurs de risques individuels de formes graves ou à leur demande.

Recommandations particulières

Dans le cadre de la campagne de vaccination réactive mise en oeuvre depuis 2022, et dans un contexte d'alerte sanitaire, la vaccination en préexposition peut être proposée aux personnes à très haut risque d'exposition ci-dessous :

  •  Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), rapportant des partenaires multiples et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  •  Les personnes en situation de prostitution ;

La vaccination en préexposition peut également être proposée aux femmes partenaires occasionnelles ou partageant le même lieu de vie que des personnes à très haut risque d'exposition telles que listées ici

La vaccination en pré exposition est également recommandée pour les professionnels des lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux.

Recommandations aux voyageurs 

Dans son avis du 2 septembre 2024, le HCSP recommande  :

1) La vaccination contre le Mpox des voyageurs ayant des pratiques sexuelles à risque telles que définies ci-dessous, indépendamment de la destination :

  • les hommes qui ont des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) ayant des partenaires sexuels multiples ;
  • les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples ;
  • les personnes en situation de prostitution/travailleuses du sexe ;
  • les professionnels des lieux de consommation sexuelle et les partenaires occasionnels ;
  • les personnes partageant le même lieu de vie que les personnes à très haut risque d’exposition au virus.

2) La proposition de vaccination contre le Mpox par un vaccin antivariolique de troisième génération aux populations à risque se rendant dans une zone de circulation active du Mpox de clade I (a et/ou b), définies par l'OMS et consultables ici :

  • les professionnels de santé, y compris les personnels de laboratoire, à risque d’exposition ;
  • les autres travailleurs humanitaires à risque d’exposition partant en mission dans ces zones ;
  • les personnes originaires des zones de circulation active du virus Mpox, résidentes en France et retournant au pays pour rendre visite à leur famille ou leurs connaissances (VFR) en tenant compte de la destination, de l’intensité de la circulation du Mpox sur le lieu de séjour, du niveau de proximité avec la population locale, de la durée du séjour, de la notion de cas dans l’entourage immédiat et du niveau attendu d’application des mesures barrières ;
  • les voyageurs immunodéprimés qui décideraient de maintenir leur voyage à destination des zones de circulation active du Mpox et susceptibles d’être exposés au risque.

Tous les autres voyageurs, même en cas de séjour dans une zone de circulation du Mpox, sont considérés comme étant à faible risque de Mpox dans le contexte actuel, et la vaccination ne leur est pas recommandée. Toutefois, le HCSP recommande d’autoriser la vaccination des personnes souhaitant être vaccinées en cas de séjour en zone d’enzootie et d’exposition à la faune sauvage dans les zones de circulation active du Mpox.

Par ailleurs, le HCSP rappelle qu'au cours du séjour, il est primordial de respecter les mesures barrières (hygiène des mains et évitement de contacts avec des personnes infectées ou des animaux, ou avec des objets potentiellement infectés), et ce, même pour les personnes vaccinées contre le Mpox. 

Administration simultanée avec d’autres vaccins

La HAS a indiqué le 12 octobre 2022 que les vaccins contre le mpox peuvent être administrés en même temps que les autres vaccins du calendrier vaccinal, y compris les vaccins Covid-19. En cas d’administration non-simultanée, un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune).

L’administration simultanée d’Imvanex®/Jynneos® et d’immunoglobulines n’a pas été étudiée et doit être évitée.

Immunogénicité

Plusieurs essais cliniques d’immunogénicité, décrits chez des sujets vaccinés ou non contre la variole, sont explicités dans la fiche publiée par l’ANSM. La vaccination protège efficacement les personnes vaccinées à partir de deux semaines après la 2ème dose. Pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole auparavant, la protection se fait à partir de 7 jours après la dose de rappel. 

 Efficacité

Les données d’efficacité vaccinale, repris dans la fiche de l’ANSM,  sont issues d’études du virus mpox chez les macaques cynomolgus. Les vaccins Imvanex®/Jynneos® (3ème génération) ont bien induit une réponse immunitaire et une efficacité protectrice comparables à celles conférées par les vaccins antivarioliques antérieurs de 1ère et 2ème générations et une protection contre la forme sévère après une inoculation létale de virus mpox.

Il a été démontré dans le passé que la vaccination antivariolique de 1ère et 2ème générations présentait une efficacité de 85% pour la prévention de l’infection à virus mpox.

Le CDC a montré le 7 octobre 2022 que chez les hommes âgés de 18 à 49 ans éligibles pour la vaccination par Jynneos®, l'incidence du mpox était 14 fois plus élevée chez les hommes non vaccinés que chez ceux qui avaient reçu une première dose de vaccin 14 jours ou plus auparavant.

Le 23 mai 2024, le CDC a également publié les résultat d'une étude démontrant que l'infection par le virus de la Mpox après administration de deux doses de Jynneos® était survenue chez moins de 1 % des personnes entièrement vaccinées. Parmi les personnes ayant contracté une infection après avoir reçu une série complète de deux doses, les infections ont été moins graves que chez les personnes non vaccinées. La variabilité des délais entre la vaccination et l'infection chez les personnes entièrement vaccinées, est en faveur d'une immunité conservée dans le temps.

Des infections par Mpox peuvent survenir chez des personnes ayant reçu un schéma complet de vaccination, et il est important de penser à ce diagnostic en cas de lésions typiques de mpox y compris chez des personnes correctement vaccinées.

  • Le vaccin Imvanex® a obtenu une Autorisation de Mise sur la Marché (AMM) Européenne sous circonstances exceptionnelles le 31 juillet 2013 dans l’indication de l’immunisation active contre la variole chez les adultes. Ce vaccin a bénéficié en mai 2022, par arrêté, d’une indication dans la prévention spécifique contre l’infection au mpox virus. Ses caractéristiques sont décrites dans le RCP. Depuis le 25 juillet 2022, ce vaccin a également obtenu une AMM dans la prévention contre la Mpox. 
  • Le vaccin Jynneos® a obtenu une AMM aux Etats-Unis depuis le 24 septembre 2019 à la fois dans la prévention de la variole et de la Mpox. Ce vaccin a bénéficié en mai 2022, par arrêté, d’une autorisation d’importation et d’une indication dans la prévention spécifique contre l’infection au mpox. Ses caractéristiques sont décrites sur le site de la Food & Drug administration (FDA) (en anglais).

Ces 2 vaccins sont fabriqués par la firme Bavarian Nordic localisée au Danemark et sont très semblables en termes d’efficacité et de profil de tolérance.

Ces vaccins de 3ème génération sont des vaccins vivants issus de la souche virale hautement atténuéemodified vaccinia Ankara virus de Bavarian Nordic (MVA-BN). Ils présentent l’avantage d’être non réplicatifs (c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas se multiplier dans l’organisme humain), contrairement aux vaccins de 1ère génération et de 2ème génération. Les vaccins de 1ère génération ne sont d’ailleurs plus utilisés en population générale depuis 1984 , du fait de l’éradication de la variole. Le vaccin de 2ème génération n’a jamais été utilisé pour des vaccinations en population générale.

Nom commercial*

Jynneos®

Maladies
concernées

Mpox (Variole du singe)

Type de vaccin Vivant atténué non réplicatif
Pour qui ? Personnes ayant été en contact avec une personne infectée ; personnes à très haut risque de contamination ; au cas par cas pour les professionnels de santé
Remboursement** Non documenté
Nom commercial*

Imvanex®

Maladies
concernées

Mpox (Variole du singe)

Type de vaccin Vivant atténué non réplicatif
Pour qui ? Personnes ayant été en contact avec une personne infectée ; personnes à très haut risque de contamination ; au cas par cas pour les professionnels de santé
Remboursement** Non documenté
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Jynneos®

Mpox (Variole du singe)

Vivant atténué non réplicatif Personnes ayant été en contact avec une personne infectée ; personnes à très haut risque de contamination ; au cas par cas pour les professionnels de santé Non documenté

Imvanex®

Mpox (Variole du singe)

Vivant atténué non réplicatif Personnes ayant été en contact avec une personne infectée ; personnes à très haut risque de contamination ; au cas par cas pour les professionnels de santé Non documenté

La vaccination avec Imvanex®/Jynneos® ne doit pas être réalisée en cas d’hypersensibilité à l’un des composants du vaccin ou aux résidus présents à l’état de traces (protéines de poulet, benzonase, gentamicine et ciprofloxacine).

Mises en garde spéciales et précaution d’emploi

  • Hypersensibilité : L’apparition de signes précoces d’anaphylaxie ou de réactions anaphylactoïdes après la vaccination doit être étroitement surveillée.
  • Dermatite atopique : Les personnes atteintes de dermatite atopique ont développé davantage de symptômes locaux et généraux après la vaccination
  • Maladie fébrile aigüe sévère : la vaccination doit être différée
  • Ne pas administrer pas voie intravasculaire
  •  Une réponse immunitaire protectrice peut ne pas être induite chez toutes les personnes vaccinées. Une réponse immunitaire plus faible a été observée chez les patients infectés par le VIH.

Un intervalle d’au moins 28 jours entre les 2 doses doit être respecté. En effet, l’administration de 2 doses d'Imvanex®/Jynneos® à 7 jours d’intervalle a induit une réponse immunitaire plus faible et une réactogénicité plus élevée.

Données issues des essais cliniques

Les effets indésirables sont décrits dans la fiche du résumé des caractéristiques des deux produits (RCP) Imvanex® et Jynneos®.

Les effets indésirables les plus fréquemment décrits sont des réactions au site d’injection. La majorité d’entre eux sont d’intensité légère à modérée et disparaissent dans les sept jours sans traitement.

Les autres effets indésirables pouvant survenir sont :

  • douleurs musculaires, douleurs et gonflements au site d’injection, fatigue, maux de tête, nausées : très fréquent (>1 cas / 10 vaccinés)
  • douleurs dans les extrémités, frissons, chaleur au site d’injection, légère fièvre, troubles de l’appétit : fréquent (>1/100, <1/10)
  • éruption cutanée, toux, diarrhée, vomissement, vertiges, raideur musculaire, gonflement au niveau des aisselles, malaise, douleur thoracique : peu fréquent (>1/1000, <1/100)
  • sinusite, grippe, conjonctivite, migraine, vertige, faiblesse musculaire, douleurs dans l’abdomen : rare (>1/10 000, <1/1000).

Effets indésirables d’intérêt particulier 

Personnes atteintes de dermatite atopique 

Lors d’un essai clinique non contrôlé contre placebo ayant comparé la sécurité Imvanex® chez des personnes atteintes de dermatite atopique et chez des sujets sains, les personnes atteintes de dermatite atopique ont présenté un érythème (61%) et un gonflement (52%) au site d’injection à une fréquence plus élevée que chez les sujets sains (49% et 41%, respectivement).

Eruption cutanée 

Imvanex® peut provoquer des éruptions cutanées localisées ou plus étendues. Les éruptions cutanées après vaccination (cas associés observés chez 0,4% des sujets) avec Imvanex®/Jynneos® ont tendance à survenir dans les premiers jours qui suivent la vaccination, sont d’intensité légère à modérée et disparaissent généralement sans séquelles.

Evènements cardiaques 

L'évaluation des événements cardiaques d'intérêt particulier comprenait tous les signes ou symptômes cardiaques, les modifications de l'ECG jugées cliniquement significatives ou l'élévation de la troponine I au-dessus de 2 fois la limite supérieure de la normale. Ils ont été étudiés au cours de 22 essais cliniques (près de 8000 personnes). Aucun de ces événements cardiaques considérés comme ayant un lien de causalité avec la vaccination (6 cas) n'a été jugé comme grave.

Données issues du terrain

L’ANSM a publié les données issues de la surveillance des personnes vaccinées depuis le début de la campagne en France.

Au 1er septembre 2022, 15 déclarations d'évènements indésirables rapportés après une vaccination ont été analysées. Ces évènements sont majoritairement non graves et font partie des effets indésirables connus (réactions locales au site de vaccination et syndromes pseudogrippaux).

La vaccination pourra être réalisée par un médecin ou par un infirmier sur prescription médicale dans les centres de vaccinations désignés par le ministère en charge de la santé, en établissement de santé, dans certains CeGIDD (Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic, un pharmacien ou un préparateur en pharmacie dans certaines pharmacies. Les coordonnées de ces centres sont accessibles sur www.sante.fr/monkeypox

Les médecins et les infirmiers retraités, les étudiants en médecine et en soins infirmiers peuvent participer à la campagne vaccinale.

Schéma d’administration d'Imvanex® et de Jynneos®

Le schéma vaccinal de primovaccination comprend deux doses de 0,5 ml administrées par voie sous-cutanée (SC) avec un intervalle d’au moins 28 jours entre les deux doses. Ce délai est porté à plusieurs semaines pour augmenter rapidement le nombre de personnes à risque qui ont débuté leur vaccination.

Les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole reçoivent une dose de rappel de 0,5 mL (sauf les immunodéprimés qui reçoivent trois doses).

En cas d’approvisionnements limités en vaccins, l’ANSM a indiqué le 3 octobre 2022 qu’une utilisation d’Imvanex®/Jynneos® par voie intradermique (ID)  à la posologie de 0,1 mL présentait un rapport bénéfice/risque favorable et pourrait être justifiée. Dans ces circonstances, il est envisageable de proposer la 2ème dose par voie ID aux personnes ayant reçu une première dose par voie SC et qui ont manifesté pas ou peu de symptômes au site d’injection. L’ANSM préconise d’utiliser la voie ID seulement chez les personnes âgées de plus de 18 ans et de ne pas utiliser la voie ID chez les femmes enceintes.

Conditions de stockage et conservation

L’ANSM a mis à jour la note d’information et le protocole d’utilisation concernant la vaccination contre le mpox et l’a publiée le 19 septembre .

Notamment les conditions de stockage et de conservation : avec la possibilité de conserver à 2-8°C pendant 56 jours, soit 8 semaines (contre 14 jours précédemment), les flacons de vaccin Imvanex® et Jynneos® qui ont été conservés à -80°C/-50°C ±10°C dans la limite de la date de péremption à -20°C ±5°C.

Compte tenu des résultats des analyses réalisées par les laboratoires de l’ANSM, le lot P00027 du vaccin Imvanex® (s’il a été conservé de -80°C à 10°C) peut être utilisé jusqu’au 31 mars 2024.

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