Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes

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En l’absence de protection lors des pratiques sexuelles, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sont exposés au risque d’infections sexuellement transmissibles (IST), telles que l’infection par le VIH, la syphilis, la gonococcie, les chlamydioses, les infections à Papillomavirus et les hépatites virales. Ces infections sont fréquentes dans cette population.

De ce fait, des mesures de prévention (information, conseil, vaccination, prophylaxie pré-exposition contre le VIH [PrEP]) et de dépistage (infection par le VIH, hépatites virales et autres IST) leur sont plus spécifiquement destinées.

La vaccination occupe une place importante dans cette stratégie de prévention.

Vaccination contre l’hépatite A

L’hépatite A est une maladie qui évolue généralement, en France, par épidémies de taille variable. C’est une infection à transmission interhumaine dont le mode de contamination est la voie oro-fécale. Ainsi, la contamination est habituellement alimentaire, en particulier dans les pays à faible niveau sanitaire ; il est d’ailleurs recommandé aux voyageurs devant séjourner dans un pays où l’hygiène est précaire d’être vaccinés.

L’hépatite A peut également être transmise lors de certaines pratiques sexuelles non protégées, en particulier chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. L’épidémie d’hépatite A qui touche actuellement la France, et plus largement l’Europe, concerne d’ailleurs à 80% des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. De ce fait, il est recommandé à tous les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes d’être vaccinés contre l’hépatite A.

Schéma de vaccination

Une dose suivie d’une dose de rappel six à douze mois plus tard. Cette 2e dose peut être administrée jusqu’à trois ou cinq ans après la première dose selon le vaccin choisi.

Un contrôle sérologique (recherche des IgG) avant vaccination est recommandé (en dehors de situation épidémique particulière), afin de vérifier si le patient est déjà immunisé, en particulier chez les personnes avec antécédent d’ictère, ayant passé leur enfance en zone d’endémie ou nées avant 1945.

Vaccination contre l’hépatite B

L’hépatite B est une infection relativement peu fréquente sous sa forme chronique en France : 0,65% de la population en est atteinte. Il s’agit, en revanche, d’une infection qui se transmet facilement : le risque de contamination est de 30 à 50% par rapport sexuel, ce qui en fait le principal mode de transmission après la transmission mère-enfant.

De ce fait, les personnes qui sont exposées à un risque élevé de transmission sexuelle du virus de l’hépatite B, en particulier les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples sont ciblées par les recommandations particulières de vaccination. Les HSH font ainsi partie des personnes pour lesquels la vaccination contre l’hépatite B à l’âge adulte est recommandée.

Schéma de vaccination

Trois doses, administrées en respectant un intervalle :

  • d’au moins un mois entre la 1e et la 2e dose ;
  • d’au moins six mois entre la 2e et la 3e dose.

Dans certains cas chez l’adulte, dans les situations où une protection vaccinale doit être obtenue rapidement, il est possible de procéder à une vaccination en 3 doses sur vingt et un jours (J0-J7-J21), suivies d’un rappel un an après.

Vaccination contre les HPV

Les infections à papillomavirus humains (HPV) font partie des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes au niveau mondial : 80% des femmes et des hommes sexuellement actifs seront infectés par ces virus au cours de leur vie. La transmission se fait au cours de rapports sexuels, même sans pénétration, le contact génital peau à peau étant suffisant pour qu’il y ait transmission.

Lorsqu’elles persistent, ces infections peuvent se traduire par des lésions macroscopiques : les condylomes ano-génitaux, les lésions pré-néoplasiques et certains cancers. De la même manière que le cancer du col utérin, les cancers de la muqueuse anale sont ainsi secondaires à une infection par les papillomavirus oncogènes, en particulier les HPV 16 et 18. Comme décrit dans la littérature, l’infection par les HPV et certaines de ses manifestations cliniques (les condylomes ano-génitaux et les cancers de l’anus) sont beaucoup plus fréquents chez les HSH.

De ce fait, l’avis du 19 février 2016, publié le 2 mai 2016, recommande la vaccination des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu'à l'âge de 26 ans.

L’accès au vaccin HPV est proposé dans les CeGIDD et dans les centres de vaccination. Le bénéfice de cette vaccination sera d’autant plus important que le début de l’activité sexuelle sera récent et que le nombre de partenaires passés sera faible.

De nombreux pays (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Suisse, Australie, etc.) recommandaient indifféremment la vaccination des garçons et des filles, quel que soit le genre des partenaires sexuel-le-s.

En France, la vaccination HPV, déjà recommandée pour toutes les jeunes filles, a été étendue aux garçons par le calendrier des vaccinations 2021.

Toute nouvelle vaccination doit être réalisée avec Gardasil 9® jusqu’à 26 ans chez les HSH, selon le schéma à 3 doses M0, M2, M6.

Bibliographie

Pour en savoir plus