L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché le 14 août dernier une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) face à l'émergence en Afrique d'un nouveau clade de Mpox (clade Ib), ayant montré une capacité de transmission sexuelle, et à son extension rapide en République Démocratique du Congo et à d'autres pays du continent. Parallèlement, depuis l’épidémie de 2022, la France fait partie des 13 pays de la zone Europe ou le clade IIb continue de circuler à bas bruit.
Dans l'objectif de prévenir l'arrivée du clade Ib en France, de réduire la circulation du clade II, et de renforcer l'immunité à long terme, la HAS recommande de maintenir les stratégies de 2022 : une vaccination préventive pour les personnes à haut risque et une vaccination réactive pour les contacts de cas identifiés. Elle recommande aussi une dose de rappel pour les personnes vaccinées il y a deux ans.
A l’issue de son évaluation et alors que le mode de transmission par contact sexuel est majoritairement observé quel que soit le clade, elle considère que les cibles de cette vaccination restent inchangées depuis ses précédentes recommandations. la HAS recommande ainsi de mettre en œuvre les deux stratégies complémentaires suivantes :
- Une campagne de vaccination préventive pour les personnes à haut risque d’exposition au virus
La HAS recommande que soient éligibles à une vaccination avec le vaccin MVA-BN (Imvanex ou Jynneos) les personnes à haut risque d’exposition au virus, soit :
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;
- Les personnes en situation de prostitution ;
- Les professionnels des lieux de rencontre sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux ;
- Les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que les personnes mentionnées ci-dessus.
- Une stratégie de vaccination réactive autour des cas identifiés
La HAS préconise que les personnes ayant eu un contact à risque, telles qu’elles sont définies par Santé publique France, ainsi que les personnes immunodéprimées ayant eu un contact étroit avec une personne-contact à risque, soient également éligibles à la vaccination avec le vaccin MVA-BN (Imvanex ou Jynneos). Pour rappel, cette vaccination réactive doit idéalement être administrée dans les 4 jours suivant le premier contact à risque pour avoir une efficacité optimale, et au plus tard dans les 14 jours.
Concernant les mineurs, faute d’autorisation de marché (AMM) du vaccin pour cette population, la HAS rappelle que la vaccination post-exposition doit être envisagée au cas par cas et dans le cadre d’une décision médicale partagée.
Indications vaccinales
Par ailleurs, la HAS rappelle que le respect des mesures préventives (gestes barrières, isolement…) a démontré son efficacité pour réduire la transmission, en complément de la vaccination. Le respect de ces mesures reste absolument nécessaire, même pour les personnes vaccinées.