Recrudescence d'Hépatite A : recommandations sanitaires

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Sur les huit premiers mois de l’année 2025, en particulier à partir du mois de juillet, une recrudescence de cas d’hépatite A est observée à l’échelle nationale, le nombre de cas entre le 1er janvier et le 9 septembre (1 021) ayant déjà dépassé le nombre de total de cas en 2024 (1 010).

L’augmentation du nombre de cas déclarés en 2025 est essentiellement portée par deux situations d’épidémies locales d’hépatite A aiguë, impliquant chacune plusieurs dizaines de cas, qui ont été signalées au mois de juin. A l’étranger, de nombreux cas d’hépatite A aiguë ont été déclarés dans des populations exposées à des conditions sanitaires précaires dans plusieurs pays européens de l’Est depuis le mois de janvier 2025. Par conséquent une vigilance soutenue est nécessaire pour ces populations plus exposées au risque d’hépatite A. Du fait des retours de voyages possiblement de zones de circulation et du retour des enfants comme des adolescents en collectivité, les cas d’hépatites A devraient continuer à augmenter dans les prochaines semaines du fait de la saisonnalité classique.

Pour rappel, le virus étant présent dans les matières fécales des personnes atteintes, la maladie se transmet par l’intermédiaire des mains ou d’aliments contaminés. Fréquemment, elle passe inaperçue, notamment chez l’enfant. Elle peut se manifester par la présence de fièvre, douleurs abdominales, nausées, perte d’appétit, asthénie et ictère.

Dans la majorité des cas, l’hépatite aiguë A guérit spontanément sans séquelle. Les formes graves, plus rares, surviennent surtout chez les adultes, le risque de sévérité et de mortalité augmentant avec l’âge et en présence de comorbidités hépatiques. Des pratiques et des publics spécifiques sont également à risque de contamination : les personnes en situation de précarité et ayant des difficultés d’accès à l’eau courante, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les rapports sexuels ano-buccaux, l’usage de drogues par voie intraveineuse.

Aussi, les professionnels de santé sont invités à être vigilants face à des patients présentant des symptômes compatibles, même sans notion d’exposition évidente, et de demander un bilan hépatique ainsi qu’une sérologie.

La vaccination contre le virus de l’hépatite A constitue une mesure de prévention efficace. Les professionnels de santé sont invités à vérifier le statut vaccinal et à mettre en œuvre la vaccination devant tout patient répondant aux recommandations (cf. calendrier des vaccinations 2025 et Hépatite A | Vaccination Info Service) :

  • Recommandations autour d’un cas : la vaccination doit systématiquement être recommandée pour toute personne vivant sous le même toit qu’un cas (le plus tôt possible, et dans un délai maximal de 14 jours après le début des symptômes du cas index) ;
  • Recommandations générales, pour les personnes présentant des facteurs de risque ;
  • Recommandations pour les professionnels exposés à un risque de contamination ;
  • Recommandations pour les voyageurs.

Les mesures d’hygiène simples sont efficaces pour éviter la propagation du virus dans l’entourage des cas. Il est donc important également de promouvoir autour des personnes infectées, le respect de ces mesures dans les foyers ou dans les collectivités, en particulier le lavage fréquent des mains à l’eau et au savon pour limiter le risque de transmission de l’hépatite A. La majorité des cas se contamine habituellement lors de voyages à l’étranger dans les zones d’endémie. Tout voyage dans ces zones doit s’accompagner des mesures d’information et de prévention nécessaires, dont la vaccination.

Pour en savoir plus :